Law TOME 2 [PROF//ÉLÈVE ~ terminée]

VI

J'entendis une voiture s'avancer derrière moi et freiner doucement.

- Louise ?

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Buckingham Palace Road, samedi 1er avril, 22:15.

Je plissai les yeux pour mieux voir mon interlocuteur lorsque ce dernier ouvrit la porte de mon côté depuis l'intérieur.

- Rentre vite, tu dois être gelée !

- Alaric ?

Je restai un moment figée sous la pluie avant de l'apercevoir, à peine éclairé par la lumière du tableau de bord. Il me fit un sourire rassurant alors je me permis de rentrer dans sa Maserati. Mes dents claquaient et j'étais parcourue de frissons. 'Ric démarra en silence sans plus de bavardage. Je me triturais nerveusement les doigts en lançant quelques coups d'oeil en direction de mon professeur dont je ne me lassai pas de voir la conduite.

Est-ce le bon moment pour lui poser toutes mes questions ?

Même si tout ce que je souhaitais étaient des réponses, je ne voulais pas perturber ce calme qui apaisait le courant de ma vie. C'est pourquoi, je posai ma main sur celle d'Alaric pour l'empêcher de mettre la radio en route. Ce bref contact me fit l'effet d'une décharge électrique et mon cœur s'emballa alors que 'Ric se racla la gorge, embarrassé, en décontractant ses épaules.

Les gouttes d'eau qui s'écrasaient contre la vitre semblaient faire la course et aujourd'hui plus que n'importe quand, je les observais avec attention en imaginant comment les choses auraient tournées si j'étais restée à l'intérieur de ce café pendant que mon homme de l'époque payait le tout. C'est alors que je vis ma maison derrière le rideau de pluie.

Pas de lumière.

La maison était vide.

Je vis Alaric descendre de la voiture et lorsqu'il arriva de mon côté, il ouvrit la porte en brandissant un parapluie.

- Je t'accompagne, affirma-t-il en me tendant sa main.

Je saisis cette dernière et sortis de la voiture en me pressant contre Alaric pour ne pas être mouillée. Il me conduisit jusqu'au porche de ma maison et replia le parapluie. Des gouttes d'eau tombaient à intervalles réguliers des pointes de ses cheveux sombres. J'osai un regard dans le blanc de ses yeux.

- Tu n'as pas grandi d'un centimètre depuis la dernière fois, fit-il d'un ton taquin.

J'émis un petit rire malgré mes douleurs qui se faisaient de plus en plus intenses.

- Quand est-ce que tu cesseras de me traiter comme une enfant ?

- Je ne te traitais pas comme une enfant quand tu étais la femme de ma vie.

La bulle qui nous entourait se perça plus rapidement que je ne l'espérais. Ses paroles me ramenèrent brutalement à la dure réalité : je ne suis visiblement plus la femme de sa vie. Nous restâmes un instant à se regarder sans rien dire, habités par la nostalgie et le regret.

- Alaric... tu ne penses pas que c'est le bon moment pour que tu t'expliques ?

- Lisa m'attend, je ne peux pas. Une prochaine fois...

- Tu ne comptes tout de même pas laisser cette fille te toucher ?

Il soupira et médita mes paroles durant un instant. Il prit son téléphone et pianota dessus rapidement.

- C'est bon. Je pense que nous en sommes débarrassés.

Je lui ouvris la porte et il s'empressa de rentrer. Je la refermai, laissant alors le froid derrière nous.