XV

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Tout semblait reprendre depuis le début
Il était toujours là,
Le clair de lune.

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At Willow's, lundi 3 avril, 20:13.

Lorsque 'Ric ouvrit la fenêtre de sa chambre, le vent vint faire onduler les rideaux blancs. C'était une nuit si douce. Les draps étaient frais, les oreillers m'avaient réveillée lorsque ma joue s'était posée dessus. Mon cœur battait à vif, je le vis s'allonger à mes côtés. J'oubliais petit à petit ces derniers jours. Peut-être serions-nous heureux après ça ?

Cette nuit-là, il n'y avait plus d'hésitation. Nous nous échangions des baisers comme si c'étaient les derniers.
Il n'y avait plus d'hésitation. Sa main plongea dans ma chevelure comme si elle connaissait le chemin par cœur.
Il n'y avait plus d'hésitation. Sa chemise était rapidement tombée, accompagnée de la robe que j'avais enfilée plus tôt à l'hôpital.
Il n'y avait plus d'hésitation. Chaque caresse nous faisait l'effet d'une décharge électrique.
Il n'y avait plus d'hésitation. Voilà la différence.

Mais nous avions décidé de ne pas aller plus loin. Nous préférions nous regarder en silence. Le silence était si beau. Les aimants étaient à nouveau réunis. Une brise légère venait me chatouiller le nez alors je me blottis contre lui pour entendre les battements de son cœur après avoir regardé une dernière fois son regard océan...

*

Albufeira, un mois plus tard.

Je le voyais aussi depuis le balcon : l'océan. Le soleil était fier de se montrer, le ciel était entièrement bleu, pas un nuage à l'horizon. La surface du transat me brûlait d'une agréable chaleur. Je ne m'étais jamais autant exposée au soleil. C'était si réconfortant.

- Tu ne penses pas que tu vas fondre au bout d'un moment ? Je refuse de te ramasser à la serpillière !

- Tu devrais faire pareil, moi au moins je bronze. Toi tu es blanc comme un linge, répondis-je d'un ton taquin à 'Ric.

- Je ne te permets pas Muller ! dit-il en trouvant un place sur mon transat.

- Tu n'aurais pas l'impression de me déranger par hasard ?

Il se colla davantage contre moi et murmura :

- Je bronze moi aussi...

Je ne pus m'empêcher de rire. Il avait raison, je me sentais encore mieux qu'avant. Je sentais son torse se soulever contre mon dos au rythme de sa respiration. Je calai alors la mienne à son rythme.

- Tu sais que si nous restons là nous n'aurons jamais fini de boucler nos valises à temps, finit-il par me rappeler en prenant de faux airs de quelqu'un de raisonnable.

En effet, après 4 jours à profiter de la mer portugaise, nous devions prendre la route pour découvrir le reste du sud de ce merveilleux pays. Après tous ces incidents à Londres, nous voulions absolument changer d'air. Cela fait donc un mois déjà qu'Alaric et moi parcourions l'Europe en ayant laissé nos proches sur les terres anglaises. Notre histoire était passée aux informations, ma famille n'arrêtait pas de nous poser des questions. Parmi les regards accusateurs, il y avait ma mère. Tout lui était parvenu aux oreilles sans que nous ne puissions y faire quoi que ce soit. Elle était impuissante. Qu'est-ce qu'elle pouvait y faire ? J'avais décidé de partir et elle devait respecter ma décision car même si ça ne lui convenait pas, c'était mon choix pour aller mieux. Elle ne pouvait pas aller à l'encontre de mon bonheur. J'avais aussi décidé d'abandonner la fac, prendre une pause pour réfléchir sur ce que je voulais faire plus tard. Le droit avait été un mauvais choix.

Sans la fac de droit rien de tout ça ne se serait passé.

Finalement je ne regrette rien.
C'était à contrecœur que nous quittâmes le transat alors que nous reprenions petit à petit nos esprits. Le soleil cognait d'une telle force que se lever vite venait à être pris d'un vertige. Une fois à l'intérieur de notre chambre d'hôtel, je rassemblai toutes mes affaires.

- C'est endroit va me manquer, soupirai-je.

- Le prochain endroit que nous visiterons sera tout aussi bien Honey, et puis du moment que tu es avec moi tu ne devrais pas te plaindre !

C'était la vérité. Tout ce que je voulais c'était être avec lui. Pourquoi chercher plus compliqué ? Tout était si simple avec lui. Nos disputes ne pouvaient que nous rapprocher davantage.

- Je vais chercher les voitures, m'informa-t-il.

J'acquiesçai alors qui me fit un baiser sur la tempe, les valises en main. C'était donc avec un léger pincement au cœur que je regardai une dernière fois la vue du balcon. Chaque pièce étaient vérifiées, je pouvais partir sereinement. Je jetai un dernier coup d'œil à la façade de l'hôtel en voyant d'autres clients y rentrer avec une bouée sous le bras, encore mouillés de leur récente baignade dans l'eau salée. Nous en avions beaucoup profité de la mer. Je sortais souvent de l'eau pour venir me placer au dessus d'Alaric alors qu'il lisait un livre.

Mince alors.

Se laisser transporter par les vagues ou bien venir se baigner la nuit pour ensuite regarder les étoiles sur le sable devenu froid. Mais je savais qu'il n'y avait pas à être nostalgique, nous nous créerons de nouveaux souvenirs encore plus merveilleux. Je tournai la tête pour voir 'Ric adossé contre sa voiture noire. Il baissa ses lunettes de soleil pour me lancer un regard intense.

Ça va, j'arrive !
Monsieur impatient.

Il m'ouvrit la porte et je pris place en mettant rapidement de la musique à la radio. Lorsqu'il commença à rouler, je me surpris à le regarder du coin de l'œil. À observer ses mains serrées autour du volant en ramenant mon regard le long de ses avant-bras pour finir par détailler ses visages.

Ce que la conduite pouvait rendre un homme viril...
Tiens ?

- Toi aussi tu penses au bal de Noël ? En tout cas Louise, tu n'as pas perdu ton indiscrétion ! ria-t-il.

- Comment ça ? demandai-je le rouge aux joues.

- Tu rougissais aussi ce soir-là. Je ne savais pas que je te faisais autant d'effet auparavant !

- Et moi je ne savais pas que tu avais un ego aussi surdimensionné !

- Mon ego va très bien, princesse.

Princesse.

Le soir du bal, c'était la première fois qu'il me donnait ce surnom.
C'était la première fois que nous dansions.
C'était la première fois qu'il était si près de moi.
C'était la première fois que nous nous étions unis.

The End.

Law TOME 2 [PROF//ÉLÈVE ~ terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant