XII

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C'est pourquoi j'avais toujours l'espoir de récupérer Alaric : une part de lui continuait de m'aimer.

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Hôpital, lundi 3 avril, 11:17.

Ma mère se leva en me trouvant une excuse.

- Tu es majeure après tout, tu fais bien ce que tu veux ! Je voulais juste que tu saches que je t'aime énormément et que malgré tout je reste ta mère et que je te soutiendrai peu importe ce qu'il t'arrive. Ce n'est pas normal de ne presque rien manger !

Je soufflai un "je sais" et elle se pencha pour déposer un baiser sur mon front. Elle s'en alla, le regard triste. Je n'aurai jamais pensé avoir mangé si peu au point de me retrouver dans un lit d'hôpital, je ne pensais pas être aussi faible. Je me suis surestimée. Seule, je n'étais rien. Mon unique force était celle que mes proches me donnaient. J'ai longtemps pensé que je n'allais jamais aimer quelqu'un. L'envie d'être en couple ne manquait pas, c'était juste tellement dur d'aimer, de trouver l'amour. Et une fois qu'on l'avait trouvé, il fallait réussir à le garder. Ce qui n'était pas une mince affaire. Il y avait toujours des obstacles qui nous barraient la route, pourtant nous étions toujours là, le cœur battant, à nous rebeller au nom de notre amour. Si nous étions comme des aimants, Lisa n'aurait rien pu faire sauf si elle exerçait  une plus grande attraction que moi. Or, ce n'était apparemment pas le cas aux yeux d'Alaric, car nous ne pouvions empêcher deux aimants de s'attirer l'un à l'autre. Enfin, si. Mais il fallait les mettre de dos pour qu'ils se résistent.  'Ric avait essayé en partant du Brésil mais il voyait bien que ça ne marcherait jamais.
Alors que je tentais de m'endormir, d'autres cris intervinrent depuis le couloir.

Encore Harvey et O'Connor.

Soudain, la porte de ma chambre s'ouvrit légèrement pour se fermer en claquant.

- Retourne voir tes patients et laisse moi gérer les miens !

Je reconnus la voix du père de Lisa. J'entendis Harvey y répondre :

- Ce n'est pas ta patiente tu veux juste lui retourner le cerveau ! Il faut lui dire la vérité ! C'est insensé !

Quelle vérité ?

- Nous en parlerons en privé dans mon bureau si tu veux bien. Ne risque pas ta place au sein de mon établissement pour des mensonges ! s'énerva O'Connor.

- C'est plutôt vous qui risquez votre métier pour protéger votre fille ! Et ça va à l'encontre de tous mes principes.

- Je me fiche royalement de vos principes, alors tâchez de la boucler ou sinon je -

- Vous ? Vous me ficherez à la porte ? Très bien ! Mais Mademoiselle Muller a le droit de savoir que votre fille l'a empoisonnée ! s'écria-t-il en ouvrant violemment la porte de la pièce d'où je les espionnais.

Je pensais avoir mal entendu mais non : empoisonnée. O'Connor me regarda, horrifié. J'avais l'impression de rêver, ou plutôt d'être coincée dans un cauchemar dont je ne voyais pas la fin. Ce cauchemar qui durait depuis maintenant plusieurs jours. Je sentais une rage sans nom me consumer au plus profond de moi-même. Il laissa le Docteur Harvey dernière nous en verrouillant la porte et s'approcha de mon lit toujours avec son air menaçant. Je tentai de me redresser mais il me repoussa dans mon lit.

- Oui vous avez été empoisonnée ! C'est pourquoi je vous conseille de rester sagement dans ce lit d'hôpital.

- Je vous hais ! Vous et votre fille ! Vous deux ne méritez que la prison ! criai-je.

- Michael laisse moi lui parler tout de suite ! fit Harvey en perdant toute notion de politesse.

Le dit « Michael » ignora ses paroles en gardant une main sur mon épaule pour m'empêcher de me lever. J'essayais tant bien que mal de m'en débarrasser mais j'étais beaucoup trop faible.

- Elle a voulu me tuer ? Ça aussi faisait partie de votre plan ? lui demandai-je agressivement.

- Je ne suis pas responsable de cet acte, se défendit-il.

- Je vais finir par appeler la police si tu n'ouvres pas cette foutue porte ! menaça Harvey en tambourinant sur la porte.

Le directeur de l'hôpital souffla et vint ouvrir à son collègue. Celui-ci entra comme une furie en murmurant des jurons.

- Appelez-les ! Je vous dénoncerai à la police, je vous l'assure, dis-je les dents serrées.

Une montée d'adrénaline s'empara de moi alors j'attrapais soudainement mon téléphone pour composer le numéro d'urgence de la police. O'Connor se retourna vivement :

- Je ne vous conseille pas de faire ça. Je pourrai facilement envoyer votre cher Alaric en prison.

Sa parole contre la mienne.

J'essayais de me rassurer en me disant que tout ça n'étais que du bluffe. Mais son influence et son argent pouvait facilement lui donner l'avantage. Enfin...

- Vous avez oublié de préciser que je suis majeure. Aux yeux de la loi ce n'est pas illégal !

- Qui pourra prouver que vous aviez 18 ans lorsque vous sortiez avec Alaric ?

Personne.

- De plus, s'il ne perd pas sa liberté, il perdra son boulot, et probablement sa famille et ses amis quand ils apprendront votre histoire.

Harvey semblait abasourdi face aux paroles de son supérieur. Il secoua même la tête en pensant ne pas avoir compris qu'il me faisait clairement du chantage. J'essayais de me convaincre que tout n'étais pas perdu. Je lâchai un rire nerveux. Évidemment que tout était perdu, tout l'était depuis le début de ce mauvais rêve. Il fallait les atteindre en plein cœur, mais comment ? Les O'Connor semblaient tenaces mais pour moi Lisa restait un maillon faible. Je devais trouver ce qui la ferait flancher. Je soufflai un coup, feignant de m'être calmée. Faisons croire à ce Michael que j'étais totalement vaincue, que je ne ferai rien pour faire faillir son plan machiavélique.

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit prévenez-moi, je ne serai pas loin, m'assura Harvey.

J'acquiesçai, touchée par sa tendresse. Il me sourit en retour et quitta ma chambre en tenant la porte afin de bien voir de ses propres yeux que O'connor était parti. Une fois seule, mon cœur se calma enfin. Je pus lâcher quelques larmes que je retenais face à la pression. Mais cette dernière retombée, je me laissais submerger par l'émotion. Je fixai le plafond avec le sentiment d'être vide à l'intérieur. Le sentiment d'être incomplète. Alaric était la plus belle chose qui m'était arrivée, et pourtant il manquait à mon cœur. Je fermai les yeux un instant pour imaginer une vie parfaite avec lui. J'avais le même souhait que Lisa, une famille avec celui que j'aime et un chien qui dort près de la cheminée. Je voyais regard bleu. Non, ce n'était pas 'Ric, c'était un petit garçon. J'étais comme enveloppée dans un nuage en regardant ses yeux et entendant son regard enfantin. Tout cette rêverie était accompagné d'une odeur boisée et du parfum de celui que j'aime. J'ouvris lentement les yeux, détendue avec un léger sourire aux lèvres. Heureusement qu'il m'était encore permis de rêver.

Quelqu'un toque.

Enfin quelqu'un qui toque à cette porte qui ne cesse de s'ouvrir depuis ce matin.

- Bonjour bonjour ! Je vous kidnappe Mademoiselle Muller ! Au revoir l'hôpital !fit Alaric avec un grand sourire. J'ai donc pensé que du renfort ne serait pas de refus...

Il se décale pour laisser rentrer une tête de rousse.

- Lyshana !

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Oula j'ai oublié de poster aujourd'hui, bon en espérant que vous puissiez voir quand même la notification d'update !

Xoxo

Sara <3

Law TOME 2 [PROF//ÉLÈVE ~ terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant