Je m’appelle Sarah et j’ai 15 ans. Quand j’avais 3 ans, je regardais tous les jours des films de danse et j’essayais, à chaque fois, d’imiter les grandes danseuses qui paraissaient si bonnes et si belles ! Donc à 3 ans, ma mère m’a inscrite à des cours de danse. À partir de ce moment-là, on a tous su que je devais continuer. Au primaire, j’ai commencé à faire 10h de danse par semaine. C'était ma passion. Je ne vivais que pour ça. Quand je fus en quatrième année, il est parti. Il nous a abandonné, mon frère, ma mère et moi. Je me suis encore plus laissée porter par la danse. La danse, c’était ma façon à moi de me libérer de ces pensées si douloureuses qui m’habitaient jour et nuit. La danse, me gardait en vie. Cependant, il y a eu mon accident. Mon accident, qui a tellement changé ma vie, et ce, à tout jamais.
J'étais en 6e année, au primaire et j’étais supposée aller en danse étude l'année suivante. C’était la deuxième fois qu’ils me demandaient et j’avais vraiment hâte de découvrir ce nouveau monde qui m’amènerait bien plus haut, qui me ferait aller au-delà de mes capacités. Par contre, on ne peut pas vraiment prédire l’avenir. Et je ne savais pas que ça n’allait pas arriver. Encore moins que ça n’allait pas arriver à cause d’un accident tout bête.
Ce jour-là, on était samedi. C'était un 3 février, il y a 4 ans. Il faisait gros soleil dehors, alors on avait décidé d’aller patiner. Ma mère, mon frère et moi avions décidé d’aller à un nouvel endroit pour faire changement. C’était au milieu d'une forêt. Je n'avais pas patiné depuis le mois de décembre, mes patins n'étaient pas aiguisés et la glace, toute cabossée. À ce moment-là, ça m’était égal. Tout ce que je voulais, c’était avoir du plaisir avec ma famille. Celle qui me restait. Je dois dire qu’au début, tout allait bien. Je m’amusais à tourner sur moi-même, à faire des arabesques, nous avions du plaisir, juste tous les trois ensemble.
Bien sûr, ce qui devait se passer, se passa. À un tournant, j'essayai de freiner. Le geste qui ne fallait surtout pas faire. En moins d’une seconde, je me retrouvai sur le dos, couchée sur la glace. Je dois dire que ce moment est très vague pour moi, vu que je n’étais plus consciente.