partie 9

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Les jours suivants filèrent sans aucunes nouvelles de la fille. Si bien qu'au bout de trois journées passées à se poser de plus en plus de questions, il osa demander des nouvelles à sa soeur. La réponse se fut brève « elle dort ». Plus tard, il apprendra qu'elle avait, en fait, avalé plusieurs pilules dans le but plus ou moins flou de ne pas se réveiller. Cette révélation aurait pu l'ébranler, mais il ne le ressentais pas de la sorte. Il aurait aimé se sentir touché, choqué, ou même attristé, mais il en était rien. Il lui fit quand même jurer qu'elle ne le referait plus, car elle n'avait pas le droit de s'effondrer de la sorte si elle n'avait pas fait quelque chose de grand au paravant.

On en venait alors au pic de l'hivers, à ses dernières fraicheur et le temps reflétait son humeur : maussade, sombre et conquise. Il avait encore revu la fille plusieurs fois mais n'étais toujours pas sure de l'effet qu'elle avait sur lui. D'autant plus, il pensait qu'elle avait des cotés formidables mais d'autres de ses aspects le rendait fou, il se sentait perturbé. Il avait l'habitude de penser de manière hachée, par vague de contradiction qui finissaient toujours par échouer sur les rivages de la fille aux cheveux courts. C'était épuisant. Puis, plus le temps le temps passait, plus elle le fatiguait, elle l'énervait. Il pensait que pour une relation, il fallait créer des moments, ce qu'elle réprimait fortement comme idée. Il était sur qu'ils ne se connaissaient pas assez et elle ne voulait jamais parler de ça, ni de la relation étrange qu'ils menaient. Et toutes ces petites choses commencèrent à devenir un problème. Si bien qu'ils eurent de plus en plus de disputes, de plus en plus violentes. Jusqu'à ce qu'elle ne lui envoie plus de nouvelles. Mais il ne s'inquiétait pas, il savait qu'elle revenait toujours. D'ailleurs, même si elle ne revenait pas, il n'en serait pas moins inquiet. Il ne ressentais pas vraiment d'affection pour cette fille. Surtout maintenant que cette relation se solde comme toute les autres : dans l'ennuie.

Il avait toujours une musique dans la tête, c'était peut être ca qui lui donnait l'impression de vivre dans un film. Mais cette fille aux cheveux courts était un film trop cliché pour lui. Son film c'était plutôt une tourmente intérieure dans laquelle il aimerai voir s'afficher plus d'éléments concrets. Il se sentais déçu car elle était exactement ce qu'il avait toujours attendu, mais elle ne le faisait pas rêver, elle ne changeait pas le cours de son histoire. Pourtant, elle a quelque chose, une vraie aura. Il ne sont pas dans le même film. C'est d'autant plus cruel qu'il se reconnait bien dans ce personnage principal. Comme si on l'avait décalqué dans un corps de femme.

Allongé dans le lit, à ses côtés, il se sent pris d'un fièvre. Il chuchote qu'il a envie de lui dire qu'il l'aime. Parce qu'il a envie de changer le cours de l'histoire. Il veut se sentir différent de ce qu'il est. Réellement, il lâche prise. Elle ferme les yeux et retire la main qu'elle avait posée sur sa joue. Elle avait subi comme un électrochoc à cette annonce. Comment avait il osé prononcer des mots de cette profondeur? C'est vrai qu'il évalue très peu la valeur des mots. Certains tranchent, d'autres caressent autant qu'ils tuent s'ils ne sont pas utilisés à bon escient. Ceux là pourrais tuer : il a plus envie de les prononcer qu'il ne les ressent vraiment. Ce matin là, et pour la première fois, il faut tout de même boulversé de leurs spontanéité lorsqu'ils échangèrent leurs passé, leur douleur à son encontre. Et il l'avait regardé comme pour la seule fois qu'il la voyait vraiment, saisit d'émotion. « Si tu ne crois pas en toi, crois en moi parce que moi je crois en toi.» Il se disait qu'il ne l'avait jamais autant regardé et entrevu que ce jour la. C'est comme s'il ressentais tout ce qu'elle transcendait dans chacun de ses simples gestes, à l'affut de chaque regards. Comme si il la connaissait depuis toujours et que ce moment figurait éternel. Un dernier baiser et il s'engouffre pensif dans son metro pour revenir à la triste réalité d'un court instant déjà évaporé.

AmertumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant