Chapitre Vingt-Cinq.

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Casey partageait l'inquiétude de Kaylee quant à Kelly. Depuis que son appartement avait pris feu, Kelly l'hébergeait. Les changements de comportement de son meilleur ami étaient flagrants : il était constamment à cran, silencieux la plupart du temps, et la seule fois qu'il le voyait sourire était lorsqu'il passait du temps avec Aidan. Le Capitaine essaya à plusieurs reprises de le faire sortir mais il déclina à chaque fois. Puis, il accepta un boulot de rénovation et il passa presque toutes ces journées de repos chez le propriétaire, et quand il revenait, la seule chose dont il parlait n'était pas le bateau mais Riley, le fils du propriétaire, qui restait avec lui à chaque fois.

Kelly adorait les enfants, cela n'était pas inconnu. Tous les membres de la caserne l'avaient vu à maintes reprises rassurer des enfants durant des interventions, prendre son travail un peu plus à coeur lorsqu'il s'agissait d'enfants. Alors, lorsque Severide lui proposa d'aller juste à Détroit voir un match de hockey, cela lui mis la puce à l'oreille. Il essaya d'en savoir plus mais Kelly resta évasif. Comme toujours.

Après le briefing du chef, Casey se pencha sur les rapports d'intervention qu'il devait rendre. Il fut couper dans son élan par une main frappant contre la porte vitrée de son bureau. Il ouvrit la porte sur la sœur jumelle du Lieutenant des Secours.

- Comment va-t-il ? Demanda-t-elle, sans attendre.

- Je ne le vois pas beaucoup mais il a l'air d'aller mieux. Il m'a proposé d'aller voir un match de hockey à Détroit.

- Okay, répondit-elle, simplement.

Alors qu'elle tournait les talons, Casey se remémora les paroles de Herrmann et décida d'interroger Kaylee.

- Herrmann m'a dit que tu avais eu quelques mots avec eux à la dernière garde, dit-il.

- J'ai déjà eu le droit au discours du Chef sur séparer professionnel et personnel. 

- Il n'a pas tord. 

- Si c'est ta façon de me demander de présenter des excuses à Kidd, ma réponse est non. 

- On passe trois jours par semaines tous ensemble : travailler dans une bonne ambiance est nécessaire. 

- Donc, je devrais admettre que j'ai eu tort alors que vous êtes tous incapable de faire de même ? répliqua la jumelle, sèchement. Vous êtes des putains d'hypocrite ! 

- Je suis ton capitaine ! Ce n'est pas parce que tu es la soeur de Kelly que tu peux tout de permettre, répliqua Casey, mettant le feu aux poudres. 

- Ça là, c'est exactement de quoi je parle. Tu passes ton temps à jouer du grade quand tu as tort. Je pensais sincèrement que tu étais son meilleur ami. Il t'a toujours soutenu même quand tu avais tort, après Dawson, après l'incendie de ton appartement, et tu es capable de voir plus loin que le bout ton nez. Vous êtes tous incapable de voir derrière la façade qu'il impose. 

- Tu ne connais rien de la relation que j'ai avec Kelly. 

- Parce que je n'étais pas dans sa vie pendant de longues années ne veut pas dire que je ne sais rien de ce qu'il s'est passé, ajouta la pompière. Tu l'as déjà vu se comporter comme ça, plus d'une fois : quand leur duo est devenu un trio et qu'il a tout fait pour s'éloigner... 

- Parce qu'il avait peur qu'Andy le laisse tomber pour quelqu'un de moins compliqué que lui, se souvint-il. 

- Avec Benny, on a vite arrêté de croire aux belles paroles. A chaque fois, qu'il revenait c'était pour disparaître après, et pendant un long moment, on a pensé que c'était notre faute, qu'on était pas assez pour lui. Kelly l'idolâtrait et il a perdu confiance en lui rapidement, expliqua-t-elle. Vous l'avez vu prendre des risques stupides, coucher avec un nombre de femmes incalculables.... 

- Et on l'a jugé sur ça alors que c'étaient juste des mécanismes d'adaptation, d'avoir le contrôle sur la situation, la coupa Casey. Je suis le mieux placé pour savoir ce que c'est. Je vais essayer de lui parler. 

Secours 3. Echelle 81. Engin pompe 51. Ambulance 61. Feu d'habitation 3386 North Tahoma Avenue. 

Tous les membres de la caserne se précipitèrent vers les véhicules de secours. 

- C'est l'adresse de Boyd, apprit Severide à Casey. 

- Boyd ? 

- Le gars pour qui je repérais le bateau

Si le trafic rallongea le temps de réponse, une fois sur place, les hommes et femmes du feu passèrent à l'action en un instant. Herrmann ordonna à ses hommes de préparer les tuyeaux. Casey ordonna les siens de vérifier chaque pièce de la demeure pendant que Severide et Cruz contrôlaient le garage en feu. 

Boyd arriva au même moment où les pompiers annoncèrent à Boden que personne n'était à l'intérieur, et lorsqu'il reconnut le Lieutenant des Secours 3 commença à crier sur tous les toits qu'il était le responsable de l'incendie. Ces accusations résultèrent en un balai d'officier, une fois de retour à la caserne, chacun posant les mêmes questions. 

Ce fut à deux doigts de la crise de nerf que Severide débarqua dans le bureau de son chef après que troisième policiers l'ait interrogé pendant une demi-heure. Impuissant face à la situation, Wallace lui conseilla de prendre sur lui. 

L'arrivée de Van Meter, du bureau des enquêtes incendies, au milieu du quatrième interrogatoires, envenima les choses. Son rapport était formel : cela aurait très bien pu être Kelly puisque le temps de réaction des combustibles pouvait s'élever à plusieurs heures. L'officier s'excusa après lui avoir conseillé de prendre certaine mesure et de ne pas quitter la ville. 

- Ça va ? demanda Matt, à peine eut-il mis un pied hors de la salle de conférence. 

- Ouais.

- Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- De prendre un avocat. 

- Quoi ? Ce n'est pas possible, s'esclaffa Stella, sur qui les yeux de Kelly restaient fixés. 

- Tu veux que je passe quelques coups de fil ? proposa Kaylee. 

- Je pense que ce ne sera pas nécessaire, conclut-il, avant de se diriger vers son bureau. 

Les trois pompiers l'observèrent, inquiets. 

- Il sait qui a mis le feu, déclara Sheridan. 

Elle avait raison : il savait qui avait causé l'incendie et même pourquoi avant même que Riley ne vienne à la caserne pour lui expliquer et s'excuser. Il voulait attirer l'attention de son père, qui préférait passer du temps avec Mandy qu'avec lui, son propre fils. Alors que Kelly aurait pu être en colère, il prit le temps de lui parler avec beaucoup de sagesse et de bienveillance. Il le raccompagna jusqu'à son père, qui manifestement était toujours incapable de voir qu'il était la source du problème. 

- Je peux te parler, Kaykay ? demanda Kelly à sa soeur, une fois de retour dans la caserne. 

Elle hocha positivement de la tête, et le suivit dans un coin plus calme, qui pour une fois n'était pas son bureau. 

- Je suis désolée pour ce que je t'ai dit à l'hôpital. 

- C'était sous le coup de l'émotion, résonna-t-elle. 

- Peut-être mais ce n'était pas une raison. Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? 

- Tu es déjà pardonné, soeurette, mais si tu y tiens vraiment, je te demanderai qu'une seule chose : parle à quelqu'un, un psy, peu importe, mais quelqu'un qui peut t'aider à enlever ce poids qui pèse sur tes épaules depuis bien trop longtemps. 

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Après avoir recommence ce chapitre quatre fois, le voici.

The Fire Refines Gold - Chicago FireWhere stories live. Discover now