Je me rappelle la première fois que le tocsin a sonné.
Il annonçait le début de la mort, le début du cauchemars, le début de la fin, la fin de la vie.
J'étais avec mon père et mon petit frère.
Je me souviens que l'on s'est tous regardé et que nous sommes rentré à la maison silencieux, sans échanger le moindre mot.
Je revois encore le voisin, un homme âgé d'une soixantaine d'années, que la guerre allait épargner. Il avait ricané en nous voyant tous trois, têtes baissées.
-"ça va faire du bien à l'économie une petite guerre!"
Je revois encore le poing de mon père s'écraser contre ses dents.