Le train est parti (concours)

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Dans une gare, deux inconnus attendent.

Inconnu A : A ton avis, ce qui fait peur, c'est la mort, ou l'inconnu lié à la mort?

Inconnu B : L'inconnu. On ne peut pas avoir peur de ce que l'on connaît pas, à moins que ce soit l'inconnu. On ne connaît pas la mort. C'est le fait de ne pas connaître qui nous fait peur.

Inconnu A : N'est ce pas plutôt l'idée de fin lié à la mort?

Inconnu B : Je ne pense pas. Pourquoi la mort serai t'elle assimilée à la fin?

Inconnu A : On ne sais pas ce qu'il y a après, il est donc naturel de penser qu'il n'y a rien.

Inconnu B : C'est un manque d'imagination très poussé. Tout le monde a une idée sur ce qu'il y a après la mort.

Inconnu A : Même vous?

Inconnu B : Oh moi, c'est différent. Je n'y pense pas. Je ne me fais pas de réflexion à l'inutile.

Inconnu A : Pourtant vous parlez avec moi.

Inconnu B : Je n'ai pas dis que je ne faisais pas l'inutile. Faire l'inutile est nécessaire. Même important. Mais l'inutile ne doit pas faire les réflexions.

Inconnu A : Pourtant vous êtes en train de réfléchir monsieur.

Inconnu B : Pourquoi serais je en train de réfléchir? Réfléchir n'est pas un automatisme. Certaines personnes n'ont jamais réfléchit de leur courte et inutile vie.

Inconnu A : Réfléchir n'est donc, selon vous, pas un automatisme?
Inconnu B : Je viens de vous le dire! Évidemment que ça en est un si vous confondez réfléchir et penser. Mais la réflexion, c'est bien plus subtile que la pensée. Penser ne veut rien dire. Penser, c'est une inutilité incontrôlable! Réfléchir, c'est plus compliqué. Réfléchir, il faut connaître la logique de la pensée humaine, et l'appliquer afin de la rendre utile. Afin de l'utiliser sur des sujets utiles. Mais ça vous ne pouvez pas comprendre! Vous êtes là avec vos questions. Peut être n'avez vous d'ailleurs jamais réfléchit.

Inconnu A : Donc pour vous, le sens de la vie, c'est la réflexion?

Inconnu B : Vous mélangez tout... Vous ne comprenez pas! La réflexion est utile, mais ça n'est pas le sens de la vie. Le sens de la vie, c'est l'utile. Mais qu'est ce que l'utile? On ne peut le définir.

Inconnu A : Selon le dictionnaire, l'utile désigne ce qui est avantageux.

Inconnu B : Ceux qui font le dictionnaire ne réfléchissent pas. Ils se contentent de donner des définitions que tous les être peuvent comprendre. C'est dommage. Si ils réfléchissaient, ils pourraient être utile. Ou faire quelque chose d'utile.

Inconnu A : Mais y a t'il autre chose d'utile, si l'on enlève la réflexion?

Inconnu B : Bien sûr, mais je doute que vous pourriez comprendre l'utile.

Inconnu A : Essayez toujours.

Inconnu B : Il y a d'abord la réflexion, mais on en a déjà parlé. Puis, les actions, même les inutiles.

Inconnu A : Ceci est un paradoxe.

Inconnu B : La vie est un paradoxe. Pourquoi l'utile n'en serai il pas un?

Inconnu A : Je ne sais pas.

Inconnu B : Quoi?

Inconnu A : Vous m'avez posé une question, je réponds que je n'en sais rien.

Inconnu B : C'était une question réthorique.

Inconnu A : Les questions réthoriques sont aussi des paradoxes selon moi.

Inconnu B : Vous n'aimez pas beaucoup les paradoxes n'est ce pas?

Inconnu A : C'est vrai. Mais ne nous égarons pas. Qu'est ce que l'utile?

Inconnu B : Les actions. Si elles sont inutiles, tant pis, l'inutile est nécessaire, même dans l'utile. Il y a également le soi, et les autres.

Inconnu A : Les autres sont utiles?

Inconnu B : Le soi l'est. Et tout le monde est un soi. Donc tout le monde est utile. Autrement dit, les autres sont utiles.

Inconnu A : Pourtant, vous ne semblez pas aimer les autres.

Inconnu B : L'utile n'est pas toujours agréable. Les autres en sont la preuve. Le concept même d'autre ne me dérange pas plus que je ne l'apprécie. Mais les choses qui vont avec ne me plaisent pas.

Inconnu A : Parler en fait partie?

Inconnu B : Oui. Mais c'est nécessaire. Inutile cependant.

Inconnu A : Vous semblez très attaché à l'utile. Pourquoi les choses inutiles sont elles nécessaires?

Inconnu B : Parce que si on se rend compte de leur inutilité, on peut se rendre compte de l'utilité des autres choses.

Inconnu A : D'autres actions vous semble utile?

Inconnu B : Oui. Mais je vous ai dis les principales, et mon temps a été assez perdu.

Inconnu A : Non, ne partez pas. Je ne suis pas d'accord avec vous.

Inconnu B : Et alors? Mon train va partir, et je n'ai pas le temps, d'écouter votre avis. Même si celui ci est utile.

Inconnu A : S'il vous plaît! Restez un  peu.

Inconnu B : Non! Regardez, l'heure de mon train est passée!

Et le train partit sans eux.



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