~Chapitre 28~

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Tous piaillaient joyeusement alors que les deux femmes s'occuper de penser les blessures de leurs amis. Ce fut au tour de Legolas de se faire soigner. Alors qu'Eowyn s'approchait de lui pour refaire son bandage, Anya se leva brusquement, abandonnant ainsi le pauvre Gandalf ;

- Eowyn, je pense que vous devriez aller voir Gandalf. Je crois qu'il a besoin qu'on aille lui recoudre l'arcade... Je m'occupe de maître elfe.

- D'accord, mais faîtes moi penser qu'il faut que je vous apprenne à refermer les blessures ! Vous pourriez en avoir besoin !

Eowyn partit donc, tout sourire, s'occuper du magicien. Une fois qu'ils furent seuls, Legolas se pencha vers Anya, et lui dit, doucement :

- Tu sais très bien recoudre.

- Oui, mais elle sait mieux s'y prendre...

Faux. Anya était très bonne guérisseuse. Elle connaissait nombre de plantes médicinales et savait concocter des onguents, et elle savait parfaitement recoudre. Mais elle ne voulait pas qu'Eowyn s'occupe de lui. Elle ne savait pas pourquoi son instinct l'avait poussée à agir de la sorte, mais il l'avait fait. Et ne dit-on pas toujours qu'il faut suivre son instinct ?

Alors qu'Anya terminait avec les bandages de l'elfe, il lui chuchota, d'une voix profondément désolée :

- Gimli m'a dit que Halvan avait été libéré. Tu as fait le bon choix. Je te soutiens sincèrement...

- Merci... Lui répondit-elle, plongeant ses yeux dans les siens.

Sans crier gare, Legolas attrapa une des mèches de cheveux blancs d'Anya, et joua avec. Les joues de la jeune fille s'empourprèrent, et elle se leva, prétextant avoir entendu Gimli l'appeler.

Ce n'était pas la première fois qu'elle était le sujet de ce genre d'attentions de la part de l'elfe. Mais cette fois, après tant d'émotions, de peurs et de joie, elle était vraiment troublée. À chaque instant, elle repensait au regard qu'il avait posé sur elle. Un regard doux, comme une caresse. Elle ne pouvait s'empêcher de frémir à cette pensée. Une fois que les deux amies furent sorties de la chambre, un sourire étira les lèvres d'Anya, sans qu'elle ne s'en rende compte. Pourtant, Eowyn, elle, le remarqua de suite :

- Eh bien, mon amie ! À qui dois-je l'honneur de voir un si radieux sourire éclairer votre visage ?

- Moi ? Mais je ne souris pas ! Répondit Anya, se rendant pourtant bien compte de son expression, tout en gloussant d'amusement en froissant un petit mouchoir dans sa main.

- Voyons ! Vous souriez comme une enfant découvrant l'amour pour la première fois ! Continua Eowyn, complètement sur-excitée par les émois de son amie. Bien bien ! Gardez vos secrets ! Mais sachez que j'ai bien ma petite idée de qui cela peut être, et je ne me trompe jamais !

Elle partit, toute fière d'elle, sautillant légèrement et balançant ses longs cheveux blonds de droites à gauche. Anya rigola avant de rentrer dans ses appartements, et de se questionner longuement sur ce trouble, pourtant exquis.

Quand vint l'heure du dîner, toute la communauté, ainsi que les hauts placés des terres de leurs hôtes, s'attablèrent. Tous mangeaient en parlant de leurs passés, leurs familles et riaient à des anecdotes amusantes. Anya prenait activement part aux discussions, et s'entendait tellement bien avec tout le monde, qu'elle en avait oublié sa tourmente passée. Pourtant, il ne suffit que d'un instant. Elle détourna le regard d'Aragorn, et croisa celui de Legolas. Elle avait l'impression que ses yeux la transperçaient. Ils la brûlaient. Elle sentait son corps et son être s'embraser. Pourtant, elle soutint son regard, sans dire un mot. Il la regardait toujours avec cette même lueur dans les yeux, si douce. Mais il y avait autre chose. Son regard semblait plus appuyé, plus ferme. Se rendant bien compte qu'elle devait être rouge comme une pivoine, Anya détourna le regard, et baissa la tête vers son assiette. Elle reçue un petit coup de pied venant du siège à sa droite, occupé, bien sûr, par Eowyn. Celle-ci lui adressa un sourire radieux, comme pour lui dire " je le savais !". Les joues d'Anya devinrent alors encore plus rouges, et elle dû se faire violence pour se concentrer sur la discussion en cours.

Quand les deux jeunes filles retournèrent à leurs appartements, Eowyn passa sous bras sous celui d'Anya, et lui dit, tout en continuant a marcher :

- Admettez-le, Anya. Vous l'aimez.

-Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez !

- Je vous en pris ! Pas à moi ! J'ai bien vu comment vous l'avez regardé ! Cette passion qui brillait dans vos yeux ! Vous le désirez plus que tout Anya !

Anya s'arrêta net. Eowyn avait raison. Tout ce qu'elle voulait, c'était lui. Le soir, elle rêvait de l'avoir à ses côtés, et la journée, quand ils se voyaient, elle se sentait... Vivante. Bien, sûr, elle avait déjà pensé qu'elle pouvait être amoureuse de lui, sans vraiment savoir ce qu'était l'amour. Mais l'entendre de la bouche d'Eowyn avait réduit à néant son blocage. Oui, c'était bien lui qu'elle désirait plus que tout au monde.

Eowyn continuait de lui parler, mais Anya ne l'écoutait plus. Elle l'aimait, s'en était sur, mais lui ? Impossible. Comment pourrait-il m'aimer ? Elle était quelconque, sans aucune élégance, aucune grâce, pensait elle. À force de ruminer, Anya finit par s'endormir, et ses rêves, eux aussi, se tournèrent vers Legolas.

Le lendemain, elle se leva sans même prendre le temps de s'habiller convenablement, s'installa sous un arbre dans une des cours du château. Elle s'amusait avec un petit écureuil, qui grignotait posté à côté d'elle sur le banc. Tout à coup, l'écureuil prit peur et déguerpit. Quelqu'un passa vivement les arches de la cour. Legolas. Il s'arrêta, eut un mouvement de recul, comme s'il voulait faire demi-tour, mais Anya le vit serrer le poing, comme pour se donner du courage, et il s'approcha d'elle.

- Anya, ce que je vais dire va paraître fou, je le sais parfaitement. Mais je ne puis en supporter d'avantage.

- Je ne comprends pas ce ...

- Je t'aime. Je t'aime ardemment et profondément, à en devenir fou.

Elle était muette de surprise. Elle avait dû mal entendre, ou alors n'était t'elle pas réveillée ? Peut-être rêvait-elle. Elle se pinça alors discrètement. Non, elle ne rêvait pas. Il venait de se déclarer. Legolas l'aimait. Celui-ci fixait d'ailleurs Anya depuis un moment déjà, dans l'attente d'une réponse. Pourtant, la jeune fille restait muette. Il baissa alors la tête, déçu et dépité.

- Désolé de t'avoir importuné et fait perdre ton temps. Je ne sais pas ce que j'imaginais en faisant cela.

Mais alors qu'il tournait le dos pour repartir, Anya s'avança, et prit délicatement sa main dans la sienne. Legolas se retourna, surpris. Anya souriait jusqu'aux oreilles, et des larmes parlaient sur ses joues. Il essuya les petites perles salées de ces joues, et il plongea ses yeux dans les siens. Les mots étaient bien inutiles en un instant pareil. Il fit glisser sa main jusqu'au menton d'Anya, puis il se pencha vers elle. Il s'arrêta à quelques centimètres de ses lèvres. Anya sentait son souffle, si près. Elle n'osait plus ouvrir les yeux. Enfin, il s'empara de ses lèvres.

Une vague de chaleur intense parcourue Anya. Le contact de Legolas, la fougue et la douceur de leur baiser... Son cœur devenait fou. Elle décida, elle aussi, de se lâcher. Elle monta sur la pointe des pieds, se retrouvant quand même bien petite par rapport à l'elfe, encadra les joues de ce dernier à l'aide de ses mains, et l'embrassa de plus belle, passionnément. Quand ils se séparèrent, leurs nez vinrent se rencontrer et se chatouiller.

Ils éclatèrent de rire.

Une Biche blanche dans la Forêt NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant