Il se sentait bien. Ses tracas s'étaient laissé glisser, emportés par l'eau de la rivière. L'eau qui y coulait produisait un son cristallin apaisant lorsqu'elle caressait les rochers. Elle essayait de les entraîner dans sa danse, mais ceux-ci étaient trop lourds pour valser avec elle. Ils laissaient donc l'eau les effleurer d'un doux baiser et enlever tout défaut de leur visage en leur donnant la plus lisse des peaux. Ainsi les rochers pouvaient désormais fièrement arborer leur plus beau costume à défaut de pouvoir accompagner l'eau de la rivière dans sa valse.
Le chemin terreux que le voyageur venait de quitter était jaloux de l'attention portée aux rochers. N'avait il pas lui aussi le droit de participer à cette danse éternelle ? Lui n'avait le droit que de subir le pas rude et violent des quelques promeneurs qui venaient s'y aventurer. C'est pour ça que le voyageur avait décider de le quitter, il avait été sensible à la souffrance et aux cris rocailleux que le sentier produisait lorsqu'il y posait ses pieds. Le chemin terreux n'attendait que l'arrivée de la pluie, sa seule amie. Elle seule était capable de soulager les plaies produites par les pas des promeneurs.
Le vent s'amusait à chatouiller les feuilles et à les taquiner avec son souffle. On entendait leur rire s'élever dans toute la forêt, ce qui eu beaucoup d'effet auprès de ses habitants. Ce rire égayait particulièrement les oiseaux qui choisirent d'établir leur nid au plus haut de la cime des arbres afin de pouvoir rire en coeur et chanter avec elles et le vent, lorsqu'il le permettait, ce qui arrivait bien souvent de par sa nature généreuse.
Seul les troncs des arbres restaient impassibles. Dans leur grande sagesse, ils supportaient le poids de la vie tout en méditant à son sens profond.
C'était dans ce paysage onirique que le voyageur avait choisit de reposer. Il avait confié ses tracas à la rivière et valsait désormais à ses côtés. C'est dans cette douce étreinte avec elle qu'il s'endormit. Il se laissa ainsi bercer par la berceuse chantée en coeur par la rivière, les feuilles des arbres et le vent.
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Короткий рассказ« C'est comme un pas dans le vide, se dit-elle » C'est le vide de ma tête.