Pan ! Let's shoot some people down

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IMAGINE :

Boum !

C'est de cette façon que notre histoire commence. Une onomatopée inquiétante pour certain, ridicule pour d'autre, jubilatoire pour toi. Mais qu'est-ce donc ? Si quelqu'un analysait classiquement (et probablement trop innocemment) ce bruit, en connaissant la situation, il dirait que c'est Peter Pan qui frappe à une porte. Mais toi, tu sais pertinemment que cette déduction en serait presque barbare de simplicité. Pourquoi ne pas comprendre ce qui se passe en le faisant avec ton regard ? Ce son, c'est un immortel dont le poing heurte un panneau de bois. Oui. Mais cette personne qui vivra à jamais, tu l'appelles "papa". Pourquoi donc est-il là ? Pour te réveiller ? Par l'Ombre, non. Ce bruit, ce coup unique sur la porte de ta cabane, est un signal. Ton coup d'envoi préféré : celui qui annonce que le Mal va bientôt être de sortie. Ce "mauvais côté" qui pour toi est le bon, c'est celui de ton père. Ce Mal, avec une majuscule, c'est votre duo. Votre sortie, elle, est du type de celles qui font des dégâts. Beaucoup. Tu ne sais pas ce que le chef des garçons perdus a prévu pour vous aujourd'hui. Mais tu es plus que certaine que tu feras tout pour l'aider à réussir à vaincre le Bien. À cette pensée, tu grimaces. Ce mot que tu ne répéteras pas, même en pensée, désigne ce que tu as pour habitude d'appeler le clan Charmants et compagnie. Blanche, David, ... tout ce fouillis de soi-disant héros n'est pour toi qu'un ramassis d'ennemis à vaincre. Ton unique objectif est de tous les faire tomber un par un et d'obliger les uns à regarder les autres payer pour avoir entravé les plans de ton père. Mais pour accomplir une quelconque vengeance, il faut commencer par se lever. Non pas que tu dormais encore. Lorsque ton père avait frappé à la porte, tu finissais, assise sur ton lit, de lacer à tes pieds une paire de bottines militaires montantes recouvrant tes chevilles. Alors, après avoir ajusté le noeud de ta chaussure gauche, tu te lèves d'un bond et te précipites vers l'entrée. Après que tu aies ouvert le panneau en grand, ton père apparaît dans l'embrasure. Tu ne manifestes aucune surprise. Pourquoi feindre l'étonnement si cela ne sert à rien ? Ton père et toi vous connaissez par cœur. De votre comportement à vos goûts en passant par votre machiavélisme, rien ne vous échappe sur l'autre. Ces réunions sont chez vous une habitude, presque une tradition. Tu connaissais le but de la visite de Pan et lui savait que tu comprendrais. Raison de plus, donc, de ne pas faire semblant d'être étonnée.

- Prête ? te demande-t-il seulement, te tendant la main avec un sourire en coin.

Souriant à ton tour, tu lui réponds :
- Toujours.

Puis, comme à ton habitude, ne te servant pas de cette aide qu'il te propose silencieusement pour descendre depuis le seuil de ta cabane légèrement en surplomb, tu sautes au sol. Te regardant bondir avec aisance et replaçant son bras contre son flanc, ton père rit doucement. Vous vous mettez tous deux à marcher. Durant les quelques secondes où vous demeurez silencieux, tu attaches tes cheveux roux en une queue de cheval mi-haute pour dégager ta nuque. L'élastique noir dont tu viens de te servir crée un contraste à la fois violent et apaisant sur la couleur claire de tes mèches. Étouffant un bâillement, tu resserres ensuite habilement ta coiffure. Puis, levant tes mains à hauteur de ta poitrine, du pouce droit, tu masses doucement ton poignet gauche, qui porte encore une marque légère de l'élastique que tu viens d'en retirer. Ton père, tournant la tête vers toi à cet instant, aperçoit l'hématome violacé que tu arbores sur l'avant-bras opposé.

- Tu t'es encore entrainée hier soir ? demande-t-il seulement, désignant la contusion d'un coup de menton.

Tu hoches la tête sans donner plus d'explications. Tu n'as pas besoin d'expliquer à Pan comment tu t'es trouvée affublée de cette ecchymose. Voilà la quatrième fois que cela t'arrive. Il y a de cela environ deux mois et demi, tu t'es rendue dans la forêt avec, en tête, un plan tout tracé pour te perfectionner en combat. Sauf que s'endurcir en frappant un arbre peut laisser (pour ne pas directement affirmer sans réplique que ce sera le cas) des hématomes plutôt conséquents et dérangeants. Surtout que dans ton cas, tu n'y es pas allée de main morte. Quand tu es finalement repartie, l'écorce était presque aussi meurtrie que ton bras. Pour être honnête, quelqu'un d'empathique en aurait même plaint l'arbre. Malgré la douleur et les bleus, tu as continué à "t'entraîner" à intervalles relativement réguliers. Si bien que maintenant, ton opposant statique n'est plus presque aussi blessé que toi mais bien beaucoup plus.

- Je ne sens déjà presque plus rien, papa, assures-tu. Quand ce sera Blanche-Neige ou un autre de ces idiots que je frapperai, je pourrai leur briser la mâchoire sans même me faire mal.

- Tu vas être heureuse, dans ce cas, Luna, dit soudain ton père avec un mystérieux sourire.

***

- Je n'y crois pas ! t'extasies-tu avec un immense sourire en arrivant avec ton père dans une clairière voisine du camp.

Avançant de quelques pas sur le sol encombrés de feuillage, herbe sauvage et autres feuilles mortes, tu admires ce spectacle que tu attends depuis ce qui te semble être ta naissance. Alors, émerveillée et tout en te laissant aller à un doux sentiment jubilatoire, tu renchéris :

- Tu as capturé les Charmant !

Tu marches droit vers Emma, attachée à un imposant poteau de bois, mains dans le dos, chevilles liées. Tu lui tapotes la joue avec condescendance et, tout en regardant à tour de rôle Blanche-Neige et David (eux aussi entravés) de part et d'autre de leur fille, tu ajoutes encore : - Tous les trois, en plus !

Soudain, Emma s'agite et essaie agressivement de parler malgré le bâillon entre ses dents. Tu lances un regard à ton père, qui incline la tête, te signifiant de lui retirer.

- Voyons ce que Swan veut nous dire, se moque-t-il sans même chercher à s'en cacher.

Tu retires le chiffon d'entre les mâchoires de la concernée, lui laissant reposer sur le cou.

- Mais vous n'avez pas les Charmant au complet, réplique enfin Emma, bravache.

- Ah bon ? demandes-tu narquoisement, l'incitant ainsi à poursuivre.

- Vous n'avez pas Henry, te crache-t-elle au visage. Vous ne l'aurez jamais.

- Tu sais que tu fais pitié ?

Ton interlocutrice, surprise, fronce les sourcils.

- À quoi est-ce que ton idiot de fils pourrait nous servir ? Tout ce qu'il sait, vous le savez aussi. Que ce soit ces crétins qui te servent de parents ou toi. Eh puis, je vais te dire deux autres choses...

Tu te penches et lui chuchote, d'une voix tout à fait suffisante dont tu es immédiatement fière : - Petit un : ce n'est pas un Charmant à proprement parlé, puisque non seulement il n'a pas gardé ton nom (ni même celui de son cher papa, ce qui l'aurait encore plus exclu de l'appelation qui nous occupe), mais en plus il a été adopté par Regina Mills. Toi, tu as beau prétendre t'appeler Swan, tu restes la fille de tes chers parents. Si tu n'es pas une Charmant par le nom, tu l'es totalement par le sang. Petit deux : quand bien même nous aurions besoin de ce minable, je pense que nous avons les ressources nécessaires pour le faire venir.

Sur ces mots, t'écartant d'Emma, tu embrasses d'un geste de la main les trois prisonniers ainsi que l'environnement de l'Île, soulignant tacitement sa magie. Puis, te tournant vers ton père, tu l'interroges du regard sur le pourquoi de la présence de ces captifs.

- J'ai besoin d'informations qu'ils détiennent, te dit-il.

Tu esquisses un immense sourire, puis réponds : - Il te suffit de me dire sur quoi et lequel je dois frapper et je me ferai un plaisir de te fournir ce que tu veux, papa.

Cursed | Imagines OUATOù les histoires vivent. Découvrez maintenant