Os Merthur (et défis)

Le cerf (merthur)

"Je me demande pourquoi vous tenez toujours absolument à ce que je vienne avec vous dans ces tueries que je réprouve!" Avait lancé le serviteur alors qu'il scellait son cheval, la tête levé vers son prince enfourchant son destrier brun.

"Parce que je suis ton supérieur et que tu me dois obéissance. Merlin voyons il me faut une personne digne de confiance pour surveiller mes arrières si jamais un oiseau venait m'attaquer!" Lança Arthur sous les regards hilares de ses compagnons.

Il n'empêche que Merlin se demandait toujours si le prince avait été aussi.... à la fois embêtant et conciliant avec ses autres valets. Certes il l'obligeait à faire ses corvées, le suivre à la chasse et faire d'autres activités toutes plus pénibles les unes que les autres mais cependant il lui donnait toujours un cheval pour l'accompagner même lorsque les fantassins étaient à pied, l'autorisait à lui manquer de respect dans une certaine mesure et toute sortes de choses qu'un serviteur ne devrait pas se permettre de faire avec son prince. Arthur leva la main indiquant à la troupe de mettre pied à terre et stoppant les réflexions de Merlin. Ils laissèrent les montures en arrière et continuèrent plus en avant dans les bois, entraînant le serviteur résigné à traîner derrière eux. Un étrange pressentiment le saisit alors et sans réellement en connaître la raison il se rapprocha du blond qui avançait en tête de file. Soucieux de faire le moins de bruit possible Arthur ne décocha pas de réflexions à son servant mais son regard rieur en disait long sur ce qu'il pensait. Un bruit se fit entendre et tous tournèrent la tête dans la direction. Un jeune cerf pâturait la clairière voisine et semblait ne pas les avoir entendus. Un rai de soleil filtrait à travers les arbres, se reflétant sur le pelage de la créature lui donnant la couleur de l'or. Sa jeune ramure fièrement dressée sur sa tête, c'était sans aucun doute la plus belle proie qu'Arthur n'avait jamais vu. Un trophée à ne pas manquer.
Lentement, le prince pointa son arbalète, engagea la flèche sans un bruit et s'apprêta à tirer sa proie.

"Sire!!" Hurla soudainement Merlin en se levant et en plaquant Arthur au sol. Fou de rage, l'héritier du trône allait hurler sur son serviteur qui lui avait fait perdre son gibier mais il se ravisa promptement en voyant ses chevaliers se rapprocher autour de lui, main sur le pommeau de leur épée en scrutant les environs. Merlin, toujours sur son prince, se dégagea rapidement et lui montra d'un signe de tête le carreau planté dans l'arbre derrière eux, qui avait frôlé les jeunes hommes en sifflant. Arthur le regarda dans les yeux pendant un court instant d'un air interrogateur. Venait-il réellement de lui sauver la vie en étant prêt à sacrifier la sienne?

La barrière de chevalier autour du blond avait fait son effet; aucune autre flèche ne fut lancée à son encontre. En revanche, un projectile d'arc plus classique vint toucher deux chevaliers avant que l'on entende des bruits de pas puis des cris venant de toute part.

"Défendez le prince!" Cria Léon en se positionnant devant Arthur alors que débouchait dans la clairière et derrière eux des hommes habillés de vert, l'épée à la main et l'air déterminé de tuer tout sur leur passage.

"Pas question! Je me bats avec vous." Le prince se dégagea de la protection de son chevalier pour prendre place à ses côtés, dégainant son épée, attendant de pied ferme les bandits.

Une mêlée débuta alors dans laquelle Arthur se défendit avec brio, Merlin en fit de même avec les moyens qu'il avait, mais la tactique des assaillant semblait toute autre que simplement tuer des chevaliers de Camelot. Ils isolaient le prince du reste de la troupe et le forcèrent tout en combattant à marcher vers une sorte de cul de sac. Le sorcier, plus attentif à la vie d'Arthur qu'à la sienne se débarrassa des trois bandits qui le menaçait et courra au-devant de son prince. Il réussit à débloquer le passage, libérant une issue pour le blond pris au piège. Mais alors qu'il allait s'enfuir, un des assaillant se jeta vers lui, épée à la main, prêt à lui porter le coup de grâce.