Os Merthur (et défis)

L'hybride (part 1)

Ce n'était pas la première fois que le roi de camelot ordonnait à son fils de régler une affaire de sorcellerie, et ce dernier trouvait ces raids de plus en plus cruels et injustifiés. Il était partit le matin au petit jour, traînant son serviteur et une cohorte de chevalier derrière lui, pour arriver au milieu de l'après-midi dans un village désert. Les chevaux étaient encore frais, malgré la marche presque sans pause qu'ils avaient fait et pour cause; le souverain avait fait attention à ne pas forcer l'allure afin de donner une chance aux villageois de s'enfuir. Il connaissait ce village pour y être souvent allé en "mission" lorsqu'il n'était qu'un jeune garçon en apprentissage, et l'idée de massacrer la population qui l'avait vu grandir lui retournait les tripes. Il avait en plus du subir la mauvaise humeur et les reproches de son serviteur, pour qui ses actes relevait de la barbarie pure. Il n'avait cessé de lui répéter discrètement qu'il pouvait changer les choses, alors que le prince savait que tant que son père commanderai, il resterai l'exécuteur de ses ordres quelque soit les idées qui animeraient son cœur.

Les hommes s'avancèrent discrètement entre les maisons, constatant des restes du départ précipité des personnes vivant ici. Merlin était resté proche de l'homme qu'il servait et protégeait, les sens en alerte, prêt à le protéger quel qu'en fut le coût. A l'instar des hommes en armure, il scrutait les environs à la recherche d'une âme vivante, tout en priant intérieurement qu'il n'ait pas à choisir entre la vie de son souverain et du sorcier qu'ils traquaient. Soudain, un bruit métallique attira l'attention des chevaliers.

"Arthur Pendragon... Fils d'Uther Pendragon, prince et futur roi de Camelot... Vous m'avez amené de la compagnie. Il est rare de croiser ce genre de personne dans ces terres campagnardes."

Tous levèrent la tête, à la recherche de la personne prononçant ces paroles. Elles filaient dans l'air, comme amplifiées, résonnant autour des soldats, rendant toute localisation impossible. Sur un geste du chef, les hommes se regroupèrent.

"Avez-vous peur de moi?" La voix resta en suspens quelques secondes "Approchez donc près de la meule que vous voyez à votre droite."

Malgré les murmures des chevaliers, pressant leur prince de ne pas y aller, ce dernier avança la tête haute et l'épée au poing, suivit discrètement par Merlin qui ne perdait pas une miette de l'action se déroulant autour de lui.

"Voyez-vous cela. Le seul homme courageux ici. Dommage que ce soit celui envoyé pour me tuer. Oh mais... Seul un serviteur daigne l'accompagner? Et cela porte le nom de chevalier... Pathétique."

Le mouvement amorcé par les chevaliers pour rejoindre leur prince fut aussitôt arrêté par ce dernier. Ce n'était que lui qu'il voulait, il ne servait à rien de risquer d'autre vie. Quand à Merlin, il connaissait trop bien son serviteur pour tenter de l'empêcher de le suivre.

Les deux hommes débarquèrent sur une petite place, au milieu de laquelle se tenait une femme, attendant la confrontation.

Elle tourna la tête et plissa les yeux en direction de Merlin, tandis qu'il priait mentalement pour qu'elle ne fut pas druide. Heureusement pour lui, elle n'ajoutât aucun commentaire et reporta son attention sur le blond.

"Savez-vous seulement ce que c'est d'être pourchassé comme une bête sauvage? Traqué? Rejeté par les siens? Vous qui êtes prince, dorloté entre les murs d'un château, entouré et aimé de, presque, tous, savez-vous seulement de quoi je parle? Saurez-vous un jour ce qu'a été ma vie?"

En disant ces mots, Merlin perçut un rictus au coin de la bouche de leur interlocutrice. Il ne savait dire avec précision quel en était la cause mais il sentait que ça ne présageait rien de bon. Alors que l'échange de regard entre la sorcière et le prince s'éternisait, des arbalétriers se postaient tout autour d'eux, rendant une quelconque fuite impossible. Cela rendait le brun perplexe, quel était donc la stratégie de la sorcière?