Subitement, tu es là

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Dans quoi je viens de m'embarquer ? Répondre à tous tes questionnements ? Après tout c'est le seul moyen pour que tu me laisses rester ici à l'abri, parenthèse à ma vie. J'en ai besoin sinon... je n'ose pas imaginer...

Il va falloir être maligne dans les réponses que je te donne pour ne pas attiser encore plus ta curiosité. Des réponses simples et efficaces avec un brin de sincérité. Ça devrait le faire.

Mes pensées fusent quand soudain tu me fais tomber dans la réalité

-Ok je commence, Grace, aimes-tu le fromage ?

J'avais coupé mon souffle au début de ta phrase, de peur que tu me demandes ce que je cherche à cacher depuis le début, du genre ma véritable identité ou le crime que j'avais commis pour arriver dans cet état-là chez toi. J'ai hurlé de rire à l'écoute de ta question.

-Te moque pas ! si on est amené à cohabiter il faut que je sache ça ! c'est important pour moi !

Dis-tu en riant

-Tu te moque là! 

-Ahah! oui j'aime le fromage Charles...

-Ouf tu me rassures, tout va bien je ne vais pas te mettre dehors ! Rassurée ?

-Je ne savais pas que cela dépendait de mes goûts culinaires, mais je retiens!

Est-ce que tu essaies de me mettre à l'aise ? Tu sens que je suis stressé hein ? Tu veux me rassurer ?

-A moi, pourquoi tu m'as laissé rentrer et rester ici ? Je veux dire, on ne se connait pas...

Question risquée je sais, mais je suis un être humain et tout comme toi j'ai besoin de réponses. Je cache mon jeu certes, mais tu n'es pas clair non plus, c'est improbable de bien vouloir héberger quelqu'un chez soi sans même le connaitre !

-Ma sœur est morte il y a quelques mois. Elle était dépressive. Je sais reconnaître ce genre de comportements. C'est tout.

-Oh je... Suis désolé... Mais tu sais, je ne suis pas... dépressive.

Je fais un rire nerveux et tu me fusilles du regard. Ok ce n'était pas le moment de rire. Je suis une conne.

-Grace, j'ai répondu à ta question.

Tu te lèves et tu vas dans la salle de bain.

Super.

Je me lève à mon tour et j'observe ta toile, blanche. Étrangement blanche, je me rapproche, ça sent fort la peinture. En regardant de plus près je remarque que... oui... Tu as peint la toile blanche en blanc! Il n'y a pas que moi qui est perturbé ici je te jure.

Je fouille un peu dans ton armoire et je trouve un t-shirt gris, je l'enfile et le noue. Ça fait jolie c'est chouette mes vêtements me manquent un peu... J'aimais m'habiller avant... Je vais chercher mon short que j'avais lavé la veille et je l'enfile également. Au même moment tu sors.

Je m'approche de toi. Et... contre toute attentes je te fais un câlin. Oui un câlin soit, un contact physique. De mon propre grès. Je crois qu'il est un peu choqué mais bon...

-Parle-moi d'elle

Tu as mis quelques minutes avant de te décrocher de mon petit corps de sensu et tu m'as fait le portrait d'elle. Tu l'aimais fort c'est touchant de voir ça. Bizarrement je ne t'imaginais pas avoir vécu un drame familial. Mais... est-ce que j'ai seulement imaginer quelque chose sur toi, ton passé ? Je me rends compte que je n'ai pensé qu'à moi ces derniers temps je me trouve horrible... bien sûr que tu as vécu un drame familial, peut-être d'autres ! Peut-être que tu as eu le cœur brisé, que tu as raté ton bac, peut être que tu as des amis fidèles, une copine a l'autre bout du pays ! ça y est j'ai pleins de questions. Mais tout ça c'était avant la tienne.