Cher lecteur,
Une nouvelle nouvelle ( 😝) un peu plus longue que les autres et qui me tient à cœur !
Bonne lecture et n'hésite pas à commenter !Aujourd'hui je me lève, et comme tous les jours je suis assez satisfaite de la rapidité avec laquelle mon corps m'obéit. En effet, je préfère sortir de mon lit de façon rapide, afin de ne pas avoir le temps de me plaindre.
Quelques secondes après mon réveil, me voilà à la fenêtre, me frottant les yeux face à la puissance du soleil. Cette journée promet d'être chaude et donc idéale pour aller flâner à l'extérieur.
Une fois sortie, je prends le temps de sentir la brise sur mon visage, faisant voleter mes cheveux tels de petits cerfs volants.
C'est parti pour une courte balade le temps de rejoindre le parc où j'aime passer la plupart de mes journées.Quelques vers me viennent à l'esprit, inspirés du paysage paisible qui m'entoure :
Le souffle du vent qui lentement / fait danser les arbres dans la rue / caresse mon visage impatient / comme le font les plumes perdues.
Un jeune chat assez nonchalant / trottine vers moi et me salue / d'un miaulement très indolent / et repart comme il était venu.Je franchis l'entrée du parc et me dirige vers mon banc favori, mais remarque qu'un individu tout rabougri et ridé y est déjà assis. Quelque peu contrariée, je décide de me placer sur le banc d'à côté, bien décidée à faire de cet homme ma première cible.
Cependant lorsque je me tourne vers lui, je croise son regard vif et curieux, sans doute planté sur moi depuis un bon bout de temps.
Passablement gênée par cette attention, je me détourne rapidement, le classant dans la catégorie des vieux pervers notoires. J'utilise ensuite ma vision périphérique afin de voir s'il m'observe toujours.
Je suis rassurée en m'apercevant que le vieil homme a maintenant la tête tournée vers un ado, stoïquement planté devant une fontaine.
Je décide de changer de cible, ne souhaitant pas croiser à nouveau le regard de mon voisin de banc.Mon attention est maintenant toute tournée vers le jeune homme, dont les sourcils sont froncés et le regard perdu dans la cascade formée par l'eau de la fontaine. Ce garçon est assez décevant, il est aussi transparent qu'une vitre fraîchement nettoyée. Dos voûté, les yeux baissés et les mains dans les poches, il m'a vraiment l'air mal dans sa peau.
Soudain, il relève la tête et se met à regarder frénétiquement autour de lui, ses yeux survolant rapidement la foule.
Lorsqu'ils s'arrêtent enfin, un sourire semble se frayer un chemin sur le visage du garçon, sa joue tressaille légèrement et laisse place à deux fossettes, changeant l'attrait de son visage.Il a maintenant les mains croisées sur le torse, biceps saillants, un sourire ravageur aux lèvres, et regarde une fille élancée s'approcher de lui.
Cette dernière a tout de la fille superficielle. Ses faux ongles rouges sont visibles à des kilomètres, sans parler de ses chaussures d'une hauteur improbable accordées à la couleur de son verni.
Sa démarche, façon défilé de mode, est d'autant plus navrante qu'elle ne dégage rien de naturel.
Je dirais même qu'elle regrette d'avoir choisi ces escarpins, au vu de la moue concentrée qu'elle arbore afin de bien croiser une jambe devant l'autre. Cela rendait sans doute mieux devant son miroir.Le jeune homme ne la quitte pas des yeux un air moqueur sur le visage. Très convaincant dans son jeu d'acteur, il fait tressaillir sa joue à nouveau, comme pour cacher son sourire. J'y aurais presque cru si je ne l'avais pas vu quelques instants plus tôt, le regard perdu dans les abysses de la fontaine.
Sa métamorphose a été aussi rapide qu'incroyable à la vue de cette fille et je me demande comment on peut se mentir autant.
Dégoutée, je détourne le regard et part à la recherche d'une autre cible.Pourtant, à peine ai-je bougé la tête que mon regard croise à nouveau celui, franc et rieur, du vieil homme. Maintenant énervée, je décide de me lever avant de ne me mettre à l'invectiver, tout vieux qu'il est.
- Cette nuit c'était la pleine lune, peut être a-t-il mal dormi.
Je suis étonnée en entendant cette voix douce et calme provenant sans aucun doute du voleur de banc, et décide de me tourner vers lui, intriguée malgré moi par ses paroles.
Toutefois, le vieux ne me regarde pas du tout et se contente de dire :- Le garçon.
Curieuse, je me retourne à nouveau le temps d'apercevoir le jeune couple bras dessus bras dessous s'en aller joyeusement et se poser à l'ombre d'un arbre.
Ne sachant que faire ou que dire je reste là, de plus en plus gênée.Je ne parle jamais aux inconnus mais, en y songeant, je ne risque pas grand chose dans ce parc qui bruisse de mille conversations.
C'est poussée par cette pensée très rassurante que je finis par acquiescer lentementLe vieux se tourne à nouveau vers moi, indifférent à ma réponse plus que laconique et réengage la conversation.
- Alors vous êtes nouvelle dans le métier ?
- Non, j'aime regarder les gens.
- Et qu'avez vous découvert aujourd'hui ?
- Pas grand chose. Sauf peut être le talent de certains qui se mettent sans même s'en rendre compte.
-Vous voulez parler du jeune homme ?
- Oui
Il se contente de sourir et laisse son regard errer lentement sur le parc.
Un peu gênée à l'idée de parler amour avec lui je lance, hésitante :- Ce n'était pas lui, ça. Je veux dire… C'est lui, mais comme elle, elle veut qu'il soit.
Le vieux me lance un regard amusé.
-C'est le problème quand on est amoureux et pas sûr de soi. Ce garçon n'a sans doute pas encore découvert sa valeur, ou celle qu'il pourrait avoir aux yeux d'une autre. D'ailleurs, la jeune fille elle-même a choisi d'être superficielle. Son allure hurle a sa place ce qu'elle a sur le cœur. En la regardant je ne vois que sa souffrance,habillée de rouge, qui ne demande qu'à être exprimée. Au lieu de cela, la jeune fille s'efforce de la maquiller. Elle espère attirer les regards sur elle pour en retirer un peu d'amour. Mais je parierais qu'elle n'en est pas plus heureuse le soir, devant son miroir.
Impressionnée par son analyse, je le laisse continuer, bercée par le son de sa voix.
Je crois que nous sommes restés ainsi à parler tout l'après midi. Ce n'est qu'en me sentant frissonner que j'ai pris conscience du temps et écoulé depuis mon arrivée au parc. La fraîcheur du soir commençait à se faire sentir, bien qu'il fasse encore jour.
J'allais prendre congé de mon interlocuteur que j'avais rejoint sur le banc mais il me lança :- Avant que tu ne partes, sache que je suis heureux d'avoir parlé avec toi. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas frotté aux vives pensées de la jeunesse. Mon petit fils ne vient plus me voir, alors tu as apporté un peu de piment à cette journée. Je souhaitais te le dire et t'en remercier.
Continue à observer les autres, c'est aussi l'une de mes activités favorites. Même si tu ne m'as jamais, je suis comme toi, un habitué de ce parc... J'ai vu bien des choses mais je peux te dire qu'aucune n'est aussi passionnante, étonnante et changeante que...non je ne te dirai rien. Mais laisse moi te mettre sur la voie : il n'y a rien de mieux que d'observer la personne avec qui on passera le reste de sa vie...Maintenant, je te laisse rentrer chez toi, au revoir jeune fille !Sur mots, le vieux se leva, grommelant contre l'arthrose qui parcourt son dos et le froid qui n'arrange rien.
En réponse, je soufflais un " au revoir " presque inaudible, trop concentrée sur les paroles qu'il laissait derrière lui.Plus tard, alors que je m'apprête à rejoindre mon lit, quelque chose attire mon attention. C'est l'éclat de mon pendentif, traversé par la lumière rasante du soir, qui se reflète dans la glace.
Je m'approche de miroir afin de le retirer et me retrouve face à quelqu'un.
Soudain les paroles du vieil homme me revinrent à l'esprit.
" La personne avec qui l'on passera le reste de sa vie".
Je comprends maintenant ce qu'il avait voulu dire et un sourire se dessine sur les lèvres de la personne me faisant face.
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Nouvelles courtes
Short StoryQuelques texte pour exprimer, Ce que ma tête vient à penser, Exprimer tant de réflexions, Au gré de l'imagination. I. Et vous ? II. Le temps n'efface pas tout III. Par une belle journée IV. Carpe diem V. Un amour d'ombre VI. Les belles histoires d'...