Une nuit

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Elle ne s'endormit pas tout de suite. Assise en tailleur dans l'obscurité de la chambre elle écoutait Paris ; la pollution lumineuse traversait les rideaux, juste assez pour distinguer les forme dans la pièce. Elle réfléchit à ceux qu'elle venait de faire. Elle avait révélé en partie sa vie ; certes les choses banales, le strict minimum, mais un doute s'installe en elle. Sa peur grandissait au fur et à mesure.

Et si pendant la nuit, il venait à s'en prendre à elle. Elle s'était levée et avait vite verrouillé la porte de la chambre. Il l'hébergeait et c'était montré plus qu'adorable. Mais elle n'avait confiance en personne. Une partie d'elle lui disait de se méfier: la plus forte ; mais l'autre lui disait d'au moins faire confiance à ce gentil homme.
L'espace d'un instant, à force de penser à sa rencontre avec lui, elle en avait presque oublié sa souffrance, elle avait oublié le trou qu'elle a dans le buste, les bleus de partout, les brûlures de ses bras et jambes, ainsi que ses incisions. Malheureusement, la réalité la rattrapa, son mal revient vite, trop vite.

Elle finit par s'allonger et tombe dans un sommeil profond.

*TOC TOC TOC*

Elle se réveille en poussant un cri. En sueur, elle essaye de savoir ou elle retrouve et ou est le danger qui la menace. Au bout d'une longue minute, elle se rappelle qu'elle est à Paris et non dans cette favela du Brésil. Que le danger qui la menace ne se trouve plus que dans ses rêves.
Elle se rendit compte qu'on l'appelait a travers la porte. Elle se leva pour déverrouiller cette dernière avant de l'entrouvrir.

« Tout va bien ? »

Il lui avait posé la question avec ce ton inquiet dans la voix comme s'il se préoccupait d'elle.
Elle hocha la tête en signe de « oui » un petit sourire de gratitude sur ses lèvres.
Il était à présent un peu rassuré.

« Veux-tu que je te tienne compagnie »

Elle hésita et dit non faisant mine d'être fatigué. Il retourne alors dans le salon et ce rendormi très vite. Elle était restée dans la chambre sans verrouiller la porte. Assise en tailleur sur le lit, elle jouait avec ses boucles dorées. Il n'arrivait pas à dormir repenser au cauchemar qu'elle venait de faire. Cela avait l'air si réel. Elle revue le couteau puis la lame en sang. Elle ressenti son corps souffrir. Elle revit ce visage encore une dernière fois. Ce visage qui lui inspirait autant de peur que de haine. Elle se demandait si un jour, il allait partir disparaître pour de bons de sa vie. Elle ne demande que ca. Vivre sans cette peur, vivre sans cette haine, vivre avec l'oublie de ce visage et surtout vivre heureuse.

Paris lui semblait être la meilleure option pour tout cela. C'est une belle capitale ouverte à tout projet possible et imaginable.

Au lieu de dormir, elle se répétait son plan de nouvelle vie. Trouver un travail, puis un appartement, reprendre ses études de droit.

Absorbée par ses pensées, elle ne se rendit compte que le jour s'était levé que lorsqu'on frappa à la porte. De tout petit coups discret.
De l'autre coté de la porte, il entendit sa voix lui disant qu'il peut rentrer. Doucement, il poussa cette dernière.
Son visage était doux, malgré ses cernes. Il la trouvait jolie. Ses yeux couleur bleu le regardait ; il n'arrivait pas à lire l'émotion dans le regard de la jeune fille devant lui. Mais c'était communicatif, comme s'il la comprenait, sans savoir.

Elle s'était tournée vers la fenêtre, il réalisa alors qu'il la dévisageait, et baissa les yeux sur le parquet.
L'espace d'un instant, il avait oublié pourquoi il était venu frapper.

"J'ai fait du café, t'en veux ?"

Elle se lève et opine. En le suivant dans la cuisine elle vérifie discrètement son corps sous le pull qu'elle n'as pas ôté de puis hier soir. Aucune douleur apparente. En prenant la tasse qu'il lui tendait elle se senti reposé, bizarre, elle n'avait pas énormément dormis. En tout cas, elle était approximativement prête à affronter cette nouvelle vie.

Par amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant