Chapitre 4

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Lou se réveilla en sursaut en pleine nuit, une voix à la fois brisée et douce était en train de chanter une magnifique chanson:
"For a while we pretended, that we never had to ended but we knew we had to say goodbye..."
La voix de Micheal résonnait à travers les différentes pièces de la maison.

Elle se leva et commença à descendre les escaliers un par un, la voix se faisant de plus en plus proche.
"You were crying at the airport when they finally close the plane door..." Il continuait de chanter tandis que les larmes montaient aux yeux de Lou. C'était sa chanson avec Luke, elle ne pouvait s'empêcher de pleurer à l'entente de ces quelques notes si familières.
Elle finit par arriver à la cave.
"And I know I shouldn't tell you but I just can't stop thinking of you, wherever you are..."
Ses joues étaient noyées de larmes, cette chanson lui faisait remonter des souvenirs douloureux.
Elle attrapa le calibre 21 caché sous la rampe d'escaliers tandis que Micheal continuait de chanter.
"You can say we'll be together someday, nothing lasts forever, nothing stays the same... So why can not stop feeling this way ?"
Son cœur se serrait de plus en plus au fur et à mesure de la chanson, il lui faisait mal, énormément mal.
Elle leva les yeux, rencontrant les yeux humides de Micheal. Elle soupira puis pointa le calibre vers lui, elle ferma les yeux, serra les dents et dans un élan de sang froid et d'inhumanité elle appuya sur la gâchette.
Le coup partit, touchant violemment Micheal en plein cœur.
Lorsque Lou rouvrir les yeux elle découvrit le corps sans vie de Micheal devant elle, alors elle se mît à rire, un rire aussi hystérique qu'inquiétant.
Prise d'un fou rire, elle ne pouvait plus s'arrêter, elle en avait mal au ventre.
"Il est mort ! Il est mort !" Riait-elle en se tenant les côtes.
Elle finit par se tordre de rire sur le sol, elle riait tellement qu'elle en pleurait.
La douleur qu'elle procurait aux autres lui faisait un bien fou mais ce n'était rien comparé au bonheur qui l'envahissait lorsqu'elle tuait quelqu'un. C'était devenu comme une drogue. Elle tuait, elle avait sa dose de bonheur et elle recommençait pour ne jamais être en manque.
Elle posa une nouvelle fois son regard sur le corps inerte de Micheal et son visage se déforma une nouvelle fois en une grimace moqueuse, lâchant un nouveau rire cette fois aussi mélodieux qu'hystérique.

Après de longues minutes à se délecter de la présence de la mort errant dans sa cave, Lou prit l'initiative d'exposer le corps de Micheal à la vue de tous et le fait qu'il faisait nuit noire arrangeait bien les choses.
Après avoir trainé Micheal jusque dans sa voiture, elle conduisit longuement jusqu'à arriver au parfait endroit où déposer le corps: le parc.
Il n'y avait aucune caméra de surveillance, c'était un endroit assez publique pour exposer le corps et il n'y avait personne à cette heure aussi avancée de la nuit.
Elle déposa le corps sur un banc avant de partir en riant de plus belle.
Elle avait hâte d'écouter les informations lorsque les autorités auront retrouvé le corps de Micheal. Elle s'en réjouissait déjà.
Après quelques minutes de route elle rentra enfin chez elle, se pressant de monter dans sa chambre pour s'allonger sur son matelas.
Lorsqu'elle ferma les yeux pour s'endormir les notes de la chanson lui revinrent en tête accompagnées par les larmes qui lui remontaient aux yeux.
Cette chanson représentait tellement pour Luke et elle.
Leur histoire d'amour était un beau conte de fée mais il a vite viré au cauchemars.
Comme disait Charles Baudelaire:
"L'amour est une rose
Chaque pétale une illusion
Chaque épine une réalité."
Et la triste réalité est que Luke l'a trompée mais ce n'était pas tout.
Il n'était jamais là, il passait sa vie à faire la fête, à boire, à se droguer, à traîner avec des filles louches... Et c'était à ces instant là que la santé de Lou se détériorait le plus.
Cette chanson il la lui chantait pour s'excuser, pour lui remonter le morale, pour lui donner l'impression qu'il était toujours là même s'il était déjà partit et depuis longtemps.
Lou se mît à crier, tellement fort qu'elle en avait mal aux poumons. Elle se leva et une crise d'hystérie l'envahit, elle tapa de toutes ses forces contre le mur, elle balança tous les objets de la pièce sur le sol tout en continuant à crier de toutes ses forces.
Elle criait son désespoir, sa tristesse, sa haine, sa soif de vengeance...
Après avoir détruit presque tout ce qu'il y avait dans la pièce elle finit par s'assoir sur son vieux matelas plein de poussière, se calmant petit à petit. C'est à ce moment là qu'elle se rendit compte que la seule chose qu'elle avait épargné était la photo de Luke.

Stockholm SyndromeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant