Dysphorie de genre

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Eh nous revoilà à parler de dysphorie. C'est parti pour une partie pas très joyeuse !

Alors... je vais commencer comme la dernière fois par expliquer ce que c'est.

La dysphorie c'est lorsque tu te sens mal par rapport à ton corps, la façon dont les autres te perçoivent, etc et que c'est en rapport avec le fait que tu sois trans.
Exemple : Je suis pas très bien et les murs de ma chambre sont roses. Ça me rappelle que je ne suis pas vu comme un garçon et ça me met très mal (histoire vraie).

En général, la dysphorie est causée par des situations telles que la douche, la piscine ou la mer, l'appel en classe, le mégenrage bien sûr, l'utilisation du deadname, les situations où on a pas le contrôle et les endroits très genrés (les toilettes, les vestiaires,...) évidement il y a pleins d'autres choses mais toutes les citer reviendrait à décrire une seule idée, la société. Car c'est elle qui nous fait nous sentir mal. Si la société ne disait pas que les seins c'est un truc de femme, les FtM ne se précipiteraient pas sur les opérations. Si la voix grave était synonyme de féminité, les MtF n'essaieraient pas par tous les moyens de la rendre moins grave. Et ainsi de suite.

En revanche, ce n'est pas parce qu'on s'en fout du regard de la société que la dysphorie sur notre corps disparaît (si ça arrive ce n'est généralement pas lié). C'est si profondément inscrit dans les mœurs et à ce que je sais dans presque toutes les cultures que c'est impossible. Évidemment on peut se sentir mieux, moins oppressé et même parfois ne pas vouloir d'opérations mais un mec trans se balade rarement en mettant ses seins en valeur (j'admire ceux qui le font vraiment les gars 👏) de même que les MtF ont pas une barbe de père Noel (vous aussi les filles si vous arrivez à vous en foutre bravo!). Mais ce n'est pas une majorité. Mais bon être trans en soit n'est pas une majorité alors...

Après la dysphorie du corps il y a la dysphorie sociale, celle qui ne s'arrange que par le passing. Ce moment où tout va bien et que soudain ta mère t'appelle par ton deadname. Ce moment où tu penses à ce court-métrage trans qui t'a beaucoup touché•e et que tes profs font l'appel. Ce moment où tu te fais mégenrer par des gens qui ne te connaissent même pas. Ce moment-là fait mal et il est beaucoup trop fréquent. C'est dur à vivre et c'est un traumatisme dont on ne se débarrasse pas facilement (je ne peux pas m'étendre sur la reconstruction de soi je suis encore en plein dans la partie trauma). Souvent, quand on nous mégenre ce n'est pas intentionnel mais ça fait très très mal. Il arrive qu'on demande à celleux qui savent de nous genrer avec notre assignation de naissance pour ne pas être outé•es mais ça aussi ça fait mal. Tout fait mal, tout ce qui n'est pas parfaitement respectueux du monde entier. Et dieu sait que c'est rare.

Après il y a les insultes. Je crois que c'est le pire. Et pourtant je ne l'ai jamais vécu. Mais je peux les entendre, je les entends par les oreilles de tous•es celleux qui le vivent au quotidien. Les insultes sont notre pire ennemi. Après nous-mêmes. Elles nous détruisent chaque fois un peu plus, font ressortir des parties de notre vie qu'on aimerait oublier. Je ne sais même pas comment décrire un sentiment que je n'ai jamais ressentit. Mais je me souviens qu'une fois, le mec qui nous faisait la catéchèse dans mon collège a dit que Bilal Hassani était "pédé comme un phoque". Déjà j'ignorais que les phoques étaient gays mais au-delà de ça, ça fait très mal. Et ça ne m'était pas destiné. Mais ça fait mal. Je ne suis jamais retourné à la catéchèse. J'ai séché jusqu'à la fin de l'année et ne me suis pas réinscrit l'année suivante. Malheureusement, je doute que ce monsieur aurait retenu ses mots si il avait été réellement face à Bilal. Et je doute que qui que ce soit apprécie de se faire traiter de ce mot (je ne le réécrit pas, une fois ce suffit). Bref je m'égare. Je ferai un chapitre sur la transphobie. Quoi qu'il en soit les insultes génèrent leur lot de dysphorie de la même façon que les interactions sociales et notre corps. TOUT dans ce monde est genré. Donc forcément tout est synonyme de dysphorie. Mais seulement jusqu'au jour où on retourne la société en notre faveur et qu'on est enfin traité•es en fonction de notre vrai genre. Le problème c'est que 1 les rôles de genre ne devraient pas exister 2 la société ne prends pas en compte les personnes non-binaires donc celles-ci sont condamné•es à être mégenré•es à vie. Charmant n'est-ce pas ? Bienvenue sur Terre.

Voila je crois que je vais m'arrêter sinon je vais soit me répéter soit vous décrire précisément à quoi ressemble une crise et c'est pas forcément souhaitable. J'espère que ce chapitre vous aura un peu éclairé (même si je trouve que j'explique beaucoup plus mon avis politique que ce qu'est réellement la dysphorie) et je vous promets de reprendre un rythme de publication plus soutenu (au moins un chapitre par jour) à bientôt les gars/filles/humains 😘

LGBTQ+ | #2 La Transidentité (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant