Chapitre 7

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A.

J'en reviens pas. Cet enflure m'a à peine laissé le temps d'arriver qu'il s'est déjà barré plus loin. Ce mec est un véritable sociopathe.

- J'espère que c'est pas moi qui l'ai fait fuir, je fais aux autres l'air faussement désolée.

- Non t'inquiètes, il est vraiment con aujourd'hui, fais pas attention.

- Ok, je fais pas attention alors.

Je leur offre mon sourire le plus "cruche écervelée" que j'ai en stock, et ça fonctionne. Il y a vraiment des fois où je m'interroge. Je suis tellement convaincante dans ce rôle que j'en viens à penser que c'est peut-être réellement moi, cette fille stupide ?

- Viens, je te fais visiter, m'intime Ethan en me prenant la main.

À mesure qu'on s'éloigne du groupe, j'entends Noah protester comme un enfant.

- Hey ! C'est ma maison ! C'est à moi de faire la visite à Bella !

Je me retourne et les vois tous rire en lui disant que sur ce coup, Ethan avait été le plus rapide. Cette phrase me fait réaliser que nos mains sont toujours enlacées. Je me sens soudainement mal à l'aise. Et si je me laissais prendre un peu trop à mon jeu de rôle ? Je ne veux pas non plus être vue comme une fille facile à mettre dans son lit.

Je retire ma main de la sienne sans qu'il y fasse attention, mais je sens un regard insistant planer sur nous. Après un rapide balayage la pièce, je constate qu'il s'agit de Caleb, qui nous fixe, les sourcils froncés. Ce type a vraiment un grain.

Je suis Ethan qui me fait la visite guidée. En fait, il est vraiment sympa, je suis à moitié parano avec mes histoires de fille facile, il n'a rien tenté du tout. À vrai dire, je suis peut-être un peu plus attentive à mon attitude face à la gent masculine depuis...l'incident.

J'avoue avoir pensé une ou deux fois que, sans le vouloir, j'avais peut-être envoyé des messages corporels à Mike qui auraient pu lui faire croire que je voulais la même chose que lui. Bien entendu, je me suis immédiatement ressaisie, avant de sombrer plus profond dans ce genre de raisonnements grotesques et auto-destructeurs. Je n'avais rien laissé comprendre à Mike, c'était un porc, point, et moi j'étais une toute nouvelle Anna qui ne veut plus jamais penser à ça. Il m'apparaît pourtant inévitable maintenant d'avoir cette petite réflexion sur l'attitude à adopter quand on m'abordera.

La soirée se passe bien, à l'exception de l'autre crétin, tout le monde est vraiment gentil avec moi dans ce lycée. Chelsea m'a présenté à d'autres filles, encore, et Charlotte a particulièrement retenu mon attention. Quelque chose chez elle me fait pensé à Sixtine, et pourtant, elle est son exacte opposé.

C'est une petite rousse adorable, des yeux verts à vous damner. Son visage est couvert de taches de rousseur, et ça ne l'a rend que plus belle. Elle a l'air réservée, mais mille fois plus intelligente que Chelsea. Enfin !

Pendant un instant, j'ai eu peur d'être condamnée à parler chaussures et rouges à lèvres pour le restant de la soirée. Être la parfaite adolescente égoïste et superficielle, c'est pas si facile que ça en a l'air. Je décide donc d'abandonner le groupe et de rejoindre Charlotte qui dévore Randy des yeux depuis dix minutes.

- Il est canon hein ?

Elle sursaute et manque de renverser son verre. J'éclate de rire. C'était tellement facile.

- Anna, tu m'as foutu une de ces trouilles !

- Désolée, c'était trop tentant ! lui dis-je un grand sourire aux lèvres. Alors ? Le beau Randy te plait à ce que je vois ?

Il a fallu que ce soit toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant