Chapitre 2

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Le lendemain Milo se réveilla seul dans son lit. Il se leva avec quelques difficultés et partit dans la cuisine. Tout le monde était là, prenant leur petit déjeuner. Il frotta la tête de ses deux enfants en les saluant et embrassa son amant sur la joue.

Les enfants ne le remarquèrent pas mais Milo avait bien vu le petit mouvement de recul de Camus. Ce dernier devait toujours être contrarié. Il finit par s'asseoir avec eux. Il regarda ses fils et se rappela des paroles de son mari. Les inquiétudes de son homme s'insinuaient peu à peu en lui, il détestait ça. Il n'y avait pas besoin de s'angoisser. Hyoga avait peut-être tout simplement confondu la chanson avec une autre, il n'y avait aucun mal à ça !

« On peut aller à la plage et se baigner aujourd'hui ? Demanda Isaak. »

Camus avait envie de dire non, de garder ses enfants ici à la maison, sous ses yeux, là où il les saurait en sécurité. Cette manière de pensée le débectait. On ne pouvait pas garder une personne enfermée contre son gré, il avait vécu ça et ne voulait absolument pas le faire vivre à ses garçons. Ils avaient le droit de vivre normalement. Une voix qu'il excrétait plus que tout lui chuchota qu'il n'était pas mieux que les siens, qu'il perdrait forcément ses fils.

« Oui, je viendrais avec vous par contre. Fit Milo.

-Cool, fit Isaak. On pourra t'enterrer dans le sable ?

-Si vous voulez !

-Ouais ! S'écrièrent les deux garçons.

-Allez préparer vos affaires. »

Milo attendit que les deux enfants partent pour se tourner vers son compagnon. Celui-ci avait posé sa tasse pour se masser les tympans. Il lui prit les mains et l'obligea à plonger ses yeux cyans dans les siens. Une fois qu'il fut sûr d'avoir l'attention de son homme il posa son front contre le sien.

« Je serais avec eux, rien ne va leur arriver, je te le promets.

-Milo...

-Camus fait moi confiance. »

Le susnommé posa une main sur le visage de son amant. Il croyait en lui comme il n'avait jamais cru en personne, mais ses peurs refoulées avaient refait leurs apparitions. Camus se souvenait encore de cette terreur quand il avait retrouvé Milo. Il l'avait supplié de l'emmener loin, dans un pays ou l'eau serait la plus froide afin de pouvoir élever l'enfant. Son compagnon avait vite occulté le mauvais pour se réjouir de la nouvelle, ils allaient fonder une famille et c'était le plus beau cadeau.

Là-bas Camus avait tout oublié, ils avaient eu deux beaux enfants qu'ils aimaient plus que tout. C'était la vie dont il avait toujours rêvé. Il avait été aussi heureux de déménager en Grèce, le pays natal de Milo. Leurs enfants ici pourraient se faire bien plus d'amis et expérimenter pleins d'autres choses. Certes la proximité avec les eaux chaudes l'avait préoccupé mais ce n'était pas la porte d'à côté de l'endroit qu'il avait fui. Il n'oubliait pas la chanson que seul son peuple connaissait mais que pourrait faire un enfant contre lui ?

Les deux adultes s'embrassèrent longuement jusqu'à ce qu'un « beurk » retentisse dans la pièce. Isaak était devant eux, cachant les yeux de son petit frère avec un visage dégoûté. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça. Camus leva les yeux au ciel avec un léger sourire.

« Tu verras mon grand, un jour tu embrasseras quelqu'un comme ça. Le taquina Milo.

-Jamais, c'est dégoûtant !

-Qu'est-ce qui est dégoûtant ? Je veux voir aussi ! Râla Hyoga. »

Milo explosa de rire alors que Camus laissa échapper un petit gloussement. Il ne devait pas s'inquiéter pour l'instant. Ses enfants étaient bel et bien là, leur seconde nature absente et Milo serait là pour les protéger. Son homme avait raison il devait apprendre à se relaxer. Il les laissa donc partir à la plage plus sereinement. Il se pencha alors sur l'écriture de son nouveau livre, en attendant leur retour.

Le bleu des vaguesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant