Chapitre 2

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Leïla, désenchantée, ne voulut ni voir personne, ni se taper jour après jour leurs ouï-dire et, par-dessus tout, elle ne voulut plus nuire à leurs tympans. Introvertie à cause d'un esprit voilé par la peur de désobéir à sa maman, elle qui aimait jouer, se déhancher, parler à vive voix et surtout chanter, évitait d'emmerder les autres tout en étant sage et obéissant par crainte d'être grondée.
  Ses années de vie frénétiques, pleine de tristesse et de refoulement augmentait de pire en pire sa frayeur… Cela ne pourrait être la faute d'une maman aussi soucieuse que Margareth. Après tout, elle travaillait 15 heures par jour pour subvenir aux besoins de sa fille unique et orpheline de père. Leur famille ne manquait rien ou du moins presque rien plus que l'enthousiasme de Leïla à cesser d'embellir ses journées de congés au bord de la mer. Comment pourrait-elle savoir qu'une phrase suffirait à briser toute une vie? Au contraire, Margareth se lamentait et pleurait en silence de voir sa fille s’introvertir pareil à un enfant souffrant des troubles du spectre de l'autisme. Malgré des années de thérapies chez le docteur G. avec sa fille, elle n'a pas su réparer son erreur involontaire.
  Si Margareth n'était pas fautive alors à qui la faute ? Les gens à logique aristotélicienne diraient bien que nulle autre ne pourrait être responsable des phobies de Leïla qu'elle-même, d'autres à logique plus platonicienne opteraient pour l'inconscience, ils vagiraient pareils à des nouveau-nés abandonnés sur tous les trottoirs que l'enthousiasme et l'envie de vivre de Leïla seraient les seuls fautifs.

LéïlaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant