Blessed

Chapitre 16

Je pris une grande inspiration, bras grands ouverts et lâchais, dans un souffle :

— Ça fait du bien de rentrer au pays.

L'air chaud paressant autour de moi, les bruits lointains des discussions dans cette langue si chère à mon cœur, l'odeur du sol, tout, tout me vivifia. Une main se posa sur mon épaule. C'était Akash un sourire tendre aux lèvres.

— Au moins, j'suis pas le seul à être heureux d'être rentré.

— Ah ça, non.

Je posai délicatement ma main sur la sienne et nous restâmes ainsi pendant quelques secondes qui semblaient durer des heures à profiter du soleil, du vent, des odeurs, des sons, nous imprégnant de ce qui faisait notre sang et notre cœur, notre culture et nos origines. Puis, Mélior prit la tête du groupe.

— Bon, on va aller à l'hôtel, il n'est pas très loin donc on va s'y rendre à pied, pareil pour le Taj-Mahal, on ira à pied, ça nous fera un peu de sport.

Puis prenant sa valise, nous invitant à faire de même, il se dirigea vers l'hôtel. On le suivit tous et toutes, valise en main en bavardant gaiment.

Au détour d'une rue, une silhouette familière se dessina.

— Praveena ? Praveena !

— Qui ? Quoi ? Manjeet ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Ma cousine traversa la route et m'enlaça.

— Manjeet, cousine ! Tu m'as manquée !

— Tu m'as manquée aussi Praveena.

— Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

— Euh... Un voyage avec quelque gens de mon lycée... Par rapport à notre option.

— Oh c'est quoi ?

— Une option particulière, mes élèves doivent échanger sur leurs cultures et la faire découvrir aux autres, c'est pour leur inculquer le partage, la communication, le respect et d'autres trucs... Intervint Monsieur Tempus.

— Oh ! Ça à l'air très intéressant ! Dites, je peux vous emprunter Manjeet, une fois que vous serez installés ? J'ai quelqu'un à lui présenter.

— Qui donc Praveena ?

— Mon mari ! Ravi Balwinder !

— Pardon ? Vous avez dit Ravi Balwinder ? Questionna Akash.

— Euh, oui, pourquoi ?

— C'est très probablement mon cousin. Je m'appelle Akash Balwinder.

— Bon, en fait monsieur, j'vais plutôt vous embarquer ces deux-là, déclara ma cousine en nous pointant tous les deux du doigt.

— D'accord, d'accord, mais quand nous aurons déposé nos affaires à l'hôtel.

— Pourquoi ne pas venir chez nous plutôt ? On aura bien assez de lits pour tout le monde, surtout si on fait des paires ! Et ça ne vous coutera rien au moins.

— C'est une bien charmante proposition, mais on ne voudrait pas déranger, de plus, ce n'est l'affaire que d'un jour ou deux.

— Raison de plus pour venir chez nous ! J'vous assure que ça ne dérange absolument pas.

Monsieur Tempus semblait en position de difficulté.

— Ça dérange quelqu'un si on va chez ma cousine au lieu de l'hôtel ? Demandais-je.

La réponse fut unanime "Non". Le professeur nous regarda et se tourna vers ma cousine, un sourire aux lèvres.

— C'est avec plaisir que nous acceptons votre hospitalité.