••Double Noir

os: n*01

Yokohama, chez Chuuya, 00h37

Chaque année une fois par an depuis maintenant quatre ans déjà, Chuuya ruminait ou plutôt se soûlait pour essayer d'oublier. Devant lui ses compagnons d'armes ne lui en touchait mots mais tout le monde à la mafia portuaire en avaient consciences. Tout le monde.

Pour éviter au mieux de le froissé et au pire de le voir tout ravagé sur son passage, personne ne le dérangeait en ce jour du 29 avril.

Personne.

Ce jour où un certain maquereau suicidaire et lui même avaient décidés que ce serait son anniversaire, il le passait maintenant toujours seul, à ce bourré la gueule a coup de bouteilles de vin. Enfin la journée il la passait à remplir mission sur mission et le soir à se bourré pour être tout à fait exacte. C'était le seul jour où il se permettait ça car de base, les mafieux travaillaient la nuit.

Affalé sur son canapé, son chapeau fétiche vissé sur sa tête, ses yeux céruléen plongés sur la boîte à écran allumée dont le sons ne sortait même pas, Chuuya buvait goulûment à même la bouteille se fichant bien des bonnes manières.

Depuis maintenant deux minutes ses yeux étaient embués de larmes sans qu'elles ne coulent pour autant sans même qu'il ne s'en rende compte. Pourquoi est-ce qu'il avait envie de pleurer ? Ça restait un mystère...peut-être tout de même, qu'inconsciemment, tout au fond de sa mémoire et de son cœur il le savait mais tout était plus simple quand on prétendait être ignorant.

Soudain, son téléphone sonna. Palpant d'une main distraite son canapé à la recherche de son portable il finit par l'attraper et soupira bruyamment à la vue du nom de contact, il décrocha à contre cœur:

- Chuuya, heureux de voir que tu n'es pas encore ivre mort, fit la voix moqueuse d'Ogaï Mori, parrain de la mafia portuaire de Yokohama.

Seul Mori et Kôyô se permettaient de le déranger en ce jour et de lui parlé ainsi.

- Patron, il mit une bonne vingtaine de secondes avant de continuer sa phrase tellement il était dans les vapes j'ai encore trop de dignité pour mourir de vin ou d'alcools quelconques.

- je te fais confiance dans ce cas là, demain passe me voir dans mon bureau, j'aurais une petite mission pour toi

- demain ? C'est mon jour de rep...

- on se dit à demain alors, je vois que tu as tout autant hâte que moi de cette petite entrevue, c'est toujours agréable de discuter avec toi sans même le voir Chuuya savait que son patron avait un de ses sourire moqueur sur le visage.

Il abdiqua n'ayant pas le choix, le patron donnait les ordres lui les exécutait.

Yokohama, mafia portuaire , 9h56

Marchant à pas de souris Chuuya ne se pressais pas pour rejoindre le bureau de Mori, sa gueule de bois n'aidant en rien. Sur son passage quelques regard jugeur s'arrêtaient sur sa silhouette, n'y prêtant attention il finit par monter dans l'ascenseur et regarda la vue qui s'y dégageait derrière la grande vitre.

L'ascenseur s'arrêta, les portes s'ouvrirent et deux gardes baissèrent immédiatement leurs armes en voyant Chuuya qui de son côté marcha d'une démarche qui se voulait assurée jusqu'à la grande porte du bureau de son boss. Enlevant son chapeau et le portant à sa poitrine, il toqua à la porte.