DESTINS Tome 2 - Désespoir

Chapitre 15 - Emily

Comme chaque matin, je me lève avec difficulté à sept heures pour prendre mon petit déjeuner avec toute ma famille. Rien à voir avec mon enthousiasme d'il y a deux semaines, le jour de la rentrée de novembre dont mon principal but était de me trouver un petit copain. Depuis, cet objectif n'avait pas avancé malgré mes recherches.
C'est avec horreur que j'ai appris la nouvelle sur la disparition d'Andrew Spencer, mon crush de toujours. Cette information m'a dépitée, me laissant triste une bonne dizaine de jours. Mais aujourd'hui, je suis résolue à ne pas me laisser abattre ! De toute façon, j'aimais j'aurais pu sortir avec un garçon de son genre même si ne pas pouvoir le regarder tous les jours va me manquer.

- Emily aujourd'hui tu prends ton manteau chaud ! m'ordonne ma mère en se servant du lait.

Je lève les yeux au ciel. À mes côtés, Austin écoute de la musique à l'aide de son casque sans que mes parents lui reprochent quoique ce soit. Ma soeur âgée de 11ans mange comme un porc, mettant de la confiture partout sur la table. Et moi, l'aînée parfaite me fait toujours reprocher mes tenues très tendances. Je n'avais pas besoin de manteau chaud, puisque j'avais une veste customisée par moi même !
J'adorais l'art plastique depuis toujours. Sans vouloir me vanter, j'ai un don pour le dessin, et pour désigner des trucs parfois. Un de mes talents que je retrouve sur mes vêtements. Mon apparence était irréprochable. Si seulement un garçon pouvait me choisir comme l'élue de son coeur !
Je commençais à ressentir une certaine jalousie vis à vis de Marguerite et de son copain Antoine qui formait un couple juste parfait. Entre eux, ça marchait bien ! Ils ont le même style, les mêmes passions. Il était drôle et bavard, elle était gentille et discrète : ils se complètent bien. Je ressens en eux une certaine complicité que j'aimerais partager également avec quelqu'un.
Agacée par la remarque de ma mère, je me lève de table et sors de la pièce en emportant mon biscuit. De toute manière si je voulais plaire, il allait falloir arrêter de trop manger.

- Et c'est reparti, souffle mon père.

- Ne prends pas tout mal ! Crie ma mère, mais je n'entends pas ce qu'elle ajoute.

Je prends ma veste en jean customisée dans ma chambre, mon sac de cours, et descends les escaliers. Je me précipite dans l'entrée, mets mes converses et sors le plus vite possible avant que ma mère ne vienne me mettre mon manteau de force.

- Emily ! je l'entends hurler.

Je claque la porte.
Une fois dehors, le froid vient me glacer le corps entier. Il faisait encore nuit. La rue n'était éclairée que de par les réverbères. Je commence à marcher avec précipitation vers mon arrêt de bus.
Soudain, je sens une présence dans mon dos. Je me retourne. Je sursaute.

- Aaron ! je m'exclame. Tu m'as fait peur !

Mon voisin poursuit mon chemin sans me répondre. Ses cheveux sombres, son regard sombre, tout me faisait peur chez lui. De plus, son associabilité me perturbait et me laissait chez lui un sentiment étrange.

Je parviens rapidement à l'arrêt de bus. Comme d'habitude, je salue tout le monde. Comme d'habitude, j'arrive au lycée quelques minutes après le passage du bus.
Chaque journée est la même, chaque geste je le répète au quotidien. C'est pourquoi ma vie devait changer car je n'en pouvais plus d'être enfermée dans cette routine perpétuelle.

- Pas de potins en vue désolée, m'annonce Iris avant même que je n'arrive à son hauteur.

Iris savait parfaitement me tenir au courant de l'actualité des potins. Malheureusement, cela faisait quelques jours que l'on avait rien à se mettre sous la dent hormis la disparition d'Andrew, et des suppositions sur la raison de la fracture de la cheville de Jason Matson. Certains ragots affirmaient qu'il s'était fait cela au lit avec une fille. Encore un garçon que je trouvais hyper craquant mais que je ne pourrais jamais avoir.