Le soir

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Quand l'armure de glace s'ôte de mes yeux, je vois en lui l'ombre d'un mirage. Il fait beau et chaud sous le soleil du levant. L'humeur rieuse des oiseaux titille la chaleur du printemps. Au rivage, le marin bercé par les embruns écoute les vagues sombres s'éloignant dans la pénombre. Le soir blanchâtre s'ouvre à l'harmonie. Des pleurs retentissent au loin comme un bruit sourd et indistinct. L'on pourrait apercevoir celui qui dès l'aube accroupie, s'étend au son de la cloche pour saluer les cieux. Cette femme venue d'ailleurs heurte mon imaginaire, une lueur sombre envahit mon esprit : c'était un rêve et j'en suis toute abrutie. 

Le temps s'écoule au fils de la route. On n'en voit ni le départ ni la fin, mais il est de loin le plus grand des génies. Ma tête flambe de rage. Contre qui ? Et si c'était faux ? Je ne le connais point après tout. Il raille dans mon dos tandis que je m'assoupie. La peur n'est plus là. Je vaincs ou je vaincrai. L'espoir demeure intact et je fonds d'horreur en imaginant le contraire. Qui puis-je croire ? avancer seule dans la lumière vaut-il mieux qu'à plusieurs dans l'obscurité ? 

Mon stylo avance tout seul sur le papier sans aucun contrôle de ma tête. Que dis-je ? Cela n'a pas de sens ? Et pourquoi cela devrait-il en avoir ? N'y a-t-il que les choses sensées qui avancent dans la vie ? L'humour et l'originalité n'ont pas leur place ici ? Alors à quoi bon ? Je vais suivre mon instinct comme le fais ce stylo, pour vaincre ceux qui ne croient pas en moi. L'humiliation est un outrage qui rend les gens plus fort après usage. Endurcies de critiques ils peuvent frapper à coup de réussite ceux qui n'y pariaient pas. Chanter, danser pour oublier la vie ; penser, lire, rêver pour en trouver une autre. Comment choisir parmi le jeu de la foule, celui qui est bon ou mauvais ? Ce qui est sûr, c'est qu'on en sort toujours vaillant, triomphant d'une quelconque minime faiblesse. La lourdeur du sommeil commence à se pointer sur mes yeux. Mes cils usent d'une grande force pour résister... et puis zut, la nuit n'attendra pas demain pour me border. L'histoire du monde n'est vaine plus belle que celle d'une fourmilière, elle n'est juste pas dans la même perspective.

Il est temps que l'avion décolle pour le rêve, sombre et lugubre idée de prendre un thé caramélisé. Mon esprit divague.... Le sommeil a gagné. 

Sous la plume de mes penséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant