Vengeance

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Je m' avance sur l' avenue de l' Orphelinat De la Miséricorde. Plus que quelques pas et je rentrerai au bercail. La rue est sale, de la merde souille mes chaussures. Mais c' est bien évident, Birmingham n' est que de la merde. D' ailleurs, je m' en vais en nettoyer une aujourd' hui. Mais pas de la merde, une merde. Personnifié qui plus est.
Il ne me reste que quelques pas avant d' arriver à l' Orphelinat. L' heure est bientôt venu mon Père. Le pistolet dans ma jarretière, et le couteau dans la poche de ma cape. Quel sera l' instrument avec lequel je vais accorder rédemption à mon très cher Hugues ? Je verrai sur le moment.

Je bifurque à gauche, longe le mur de la chapelle jusqu' à trouver la porte arrière de celle- ci. À mon souvenir, les sœurs ne la ferme jamais. Je tourne la poignée, elle cède, mon corps se tend.

Tout est comme dans le passé, les longs bancs alignés, 4 rangées. Le confessional dans le coin le plus obscure de la pièce, le bois taillé minutieusement semblait chuchoter les horreurs qui ont été commises en son sein. L' hôtel aux peintures effacées, la vasque d' eau bénite faisant face à l' assemblé des bancs.
Ma gorge se noua, rien n' avait changé. Je me dirige alors vers la porte située derrière le confessional, et comme la première porte, son déclic fut en un tour de poignet, comme pour m' inviter à entrer.

Le couloir reliant la chapelle à l' orphelinat était froid et obscure. Je prends à gauche, la marche rapide. À l'aide des mains j' essaye de m' orienter et de ne pas rater la porte qui me donnerai accés à l' orphelinat .

Quelques minutes et me voilà dans ce lieu où j' ai grandi. Ou j' ai cru mourir. Mes pas me guidèrent tous seuls jusqu' au bureau de mon tortionnaire. Devant la porte, je me stoppe. Le cœur battant contre mes tempes, prêt à les brisé. Plus qu' une foutue poignet et la vengeance sera exécutée. Je tourne la poignet, elle ne marche pas. Je toque, 3 coups, toujours rien. Je colle mon oreille à la porte, une minute s' écoule toujours rien.

La rage au bord des lèvres, je pars en quête de ma victime. Je regarde tout droit, tel un tigre affamé qui traque sa proie. Je longe le réfectoire, à 22h peu de chance de trouver âmes qui vivent.
Je pense au petit salon où l' on reçoit les familles adoptives. Pour cela je traverse la grande salle, pour les réceptions de charitée. Un bruit dans ce silence de mort m' arrête. Un sorte de plainte, comme un chaton qui appelle sa mère. C' est les pleurs d' un enfant.

À tâtons, je me laisse guider par cette petite voix en détresse. Cela me semble provenir de la porte de la cave, située en dessous des escaliers en bois qui déserve la salle. La poignet est fermée, mais La Vieille Sorcière m' a appris à forcer une serrure. Il ne me fallut pas plus de deux minutes et de deux barrettes pour arriver à mes fins. L' escalier grince, mon souffle tressaute. Je descends marche par marche, la voix se faisant entendre de plus en plus forte. Des bruits de pas pressés se mêlent aux vocalises du jeune enfant. Je suis désormais à la dernière marche. Ma main droite se postant près de mon arme, je me retourne vers le petit couloir qui sépare la pièce sans porte d' où provient les bruits des escaliers. Mes pas se font silencieux, il faut avoir l' avantage de la surprise. Rasant le mur du couloir je m' arrête. Je glisse discrètement un coup d' œil vers la pièce, c'est bien lui, déambulant comme un lion en cage.

Le moment est venu. Je surgis dans la pièce, pointant mon révolver sur lui. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour me reconnaître.

<< Anya, ta visite impromptue me fait autant plaisir que m' étonne. Que me vaut ce plaisir ? >>

Son regard effaré et les tremblements de ses mains révèlent ce que ces fières paroles essayent de cacher. La peur, mon bon vieux Père est aussi apeuré qu' un petit agneau égaré.

<< Contente que tu te souviennes de moi, et vois- tu le but de ma visite est de t' accorder rédemption pour tous les crimes que tu as commis. >>

La balle fut tirée l' instant d' aprés, à bout portant. L' impact fut en plein milieu du front, le Père déchu fut projeté contre le mur. Ses yeux me fixèrent, il entrouvre les lèvres, mais aucun son n' en sort. Quelques secondes plus tard il était face contre terre, la naissance d' une flaque de sang dessinant une auréole. Était- ce un signe ?

Pendant un moment je reste là, fixant le cadavre de celui qui m'a volait ma dignité et qui m'a laissé des cicatrices inneffaçables. Des pleurs me ramenèrent à la réalité. L' enfant était dans un coin de la pièce, tout rouge et apeuré. Il avait à peu près 3 ans, un magnifique petit homme. Je le pris dans les bras, et le berçai. J' ai tué un homme devant un enfant. Des murmures d' excuses franchirent mes lèvres. Incapable d' effacer les faits.

Essayant de me reprendre en main, je pars de la cave sans me retourner, l' enfant dans mes bras. Je me dirige ensuite vers les dortoirs et dépose l' enfant assoupi dans un lit vide. Deux rangées d' une douzaines de lits se faisait face, les enfants dormants tous à points fermés. À part peut- être le petit filou de la deuxième rangée. Il fait semblant de dormir mais sa respiration saccadée démontre le contraire.

<< L' enfer est terminé petit, le Père est mort. >>

Je me retourne alors d' où je suis venu, attendant le bruit d' un froissement de draps derrière moi.

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Merci d' avoir lu les pitchouns❤️

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