𝒎𝒆𝒍𝒂𝒏𝒊𝒆 𝒎𝒂𝒓𝒕𝒊𝒏𝒆𝒛 ✨ 𝒑𝒍𝒂𝒚 𝒅𝒂𝒕𝒆
𝐞́𝐭𝐞́ 𝟏𝟗𝟓𝟏
Il était parti en courant.
Le mystérieux blondinet avait fui. À peine leurs regards s'étaient croisés, il s'était levé d'un coup sec, vacillant. Il lui avait jeté un dernier regard inquiet, scrutant les environs comme s'il cherchait quelque chose.
Joseph ne savait pas quoi mais une chose, une personne ou lui-même avait poussé son – supposé – aîné à s'enfuir. Le brun ne pouvait tout simplement pas y croire. Faisait-il peur ? Avait-il quelque chose sur son visage ? Impossible, on lui avait toujours répété qu'il était le plus beau des garçons et que son regard avait le don de faire fondre n'importe qui.
Alors pourquoi ?
L'enfant resta un moment à fixer la place vide, ne sachant pas trop quoi faire. L'herbe s'était affaissée, signe qu'il se reposait ici depuis un certain moment. L'anglais leva ses yeux vers le chemin qui poursuivait sa route, la fine silhouette du garçon s'était évaporée et tout ce qu'il pouvait distinguer, c'était les champs de seigles, de blé qui se contorsionnaient au rythme du vent. Rien de plus. Le soleil était au zénith pourtant il lui était impossible de discerner la présence de ce beau garçon.
Ah. Il posa une main sur sa cage thoracique qui tremblait douloureusement. C'en était insoutenable. Joseph se laissa tomber au sol ; son dos percuta l'herbe chaude tandis qu'il tendait sa main vers le ciel azur, mêmes les nuages n'osaient pas arrêter la course de l'astre qui réfléchissait fièrement ses rayons cristallins. Son autre avant-bras lui servait de protection pour ses yeux, de cette façon il pouvait admirer cette étendue bleutée sans risque d'être aveuglé. Il comprenait pourquoi le garçon s'était précédemment allongé ici, l'air y était agréable, la vague odeur florale qui s'échappait des champs autour de lui agissaient comme un calmant, il se sentait apaisé. Parfois le chant des oiseaux le poussait à ouvrir un œil et chercher du regard quel volatile parcourait le ciel. Des rossignols, des rouges gorges ou encore des troglodytes mignons venaient s'aventurer dans ces champs d'une infinie clarté, d'un vert profond, parsemés de couleur vive due à toutes les fleurs tassées les unes aux autres dans de belles rangées, ordonnées avec soin.
Joseph finit par sentir ses paupières s'alourdir, un bâillement lui échappa tandis qu'il s'étirait mollement. La paume de sa main vint se poser sur son ventre pendant que l'autre restait sur ses yeux. Son estomac se tordait à chaque pensée qu'il octroyait à l'énigmatique paysan – car oui, les pauvres habits dont il était vêtu témoignaient de son statut social – lui procurait d'étranges sensations dont il n'avait jamais soupçonné l'existence. Il ne saurait dire si c'était désagréable ou pas, déstabilisant ou enivrant. Ses pensées gravitaient autour d'un même point, le garçon qui sentait le tournesol.
Sentait le tournesol ? Il rouvrit soudainement les yeux. L'odeur du tournesol ? Est-ce que cette plante avait une senteur, au moins ? C'est vrai que ce garçon dégageait un parfum – loin d'être déplaisant – singulier, qu'il n'avait jamais senti auparavant. Un arôme étranger qui était venu titiller ses narines et s'était estompé après son départ.
Avant même qu'il ne s'en rende compte, Joseph était plongé dans un profond sommeil dont il se réveilla plusieurs plus tard. Quand il réouvrit les yeux, l'étoile illuminant le ciel s'était progressivement éteinte, il devina que le début de soirée venait de commencer. Encore un peu dans les vapes, il se hâta vers son vélo et prit le chemin de la maison. Ses jambes engourdies pédalaient le plus vite possible afin d'arriver rapidement. Sa mère devait être terriblement inquiète.
― JoJo ! s'exclama t-elle en le voyant franchir le portail entrouvert de la demeure.
Lisa Lisa se précipita vers lui et le serra dans ses bras, soulagée.
― Tu es brûlant, remarqua t-elle en caressant son front et ses joues colorées par un léger coup de soleil.
― Je me suis endormi sur l'herbe, confessa t-il.L'image du paysan qui sentait le tournesol jaillit dans son esprit. Le trouble dû se lire sur son visage puisque la brune lui adressa un regard préoccupé :
― Joseph, est-ce que ça va ?
― Hum, l'enfant hocha vaguement la tête. Je suis un peu fatigué, je crois. Je vais aller me laver.Sa mère le fixa courir vers la porte d'entrée. Pendant un court instant, cet éclair de malaise qui avait traversé son visage avait immédiatement retenu son attention. Habituellement, il lui aurait tout confié mais cette fois-ci, il avait préféré s'enfuir vers sa chambre. Quand elle évoqua le sujet avec son mari, le soir même, celui-ci tenta de la rassurer, disant que tous les enfants avaient des secrets. Avec le temps il finirait sûrement par leur divulguer. L'italienne espérait du plus profond de son cœur qu'il le lui dirait, ce genre d'expression n'était pas chose courante chez son fils et cela la torturait plus qu'autre chose.
À vrai dire, Joseph ne savait pas pourquoi il avait esquivé les questions de sa mère. Une sorte de honte l'avait envahi. Que devait-il dire ? Qu'à la vue de ce garçon son coeur avait commencé à battre comme un fou, qu'il sentait des papillons voler avec insouciance dans le creux de son ventre, qu'à chaque bouffée d'air qu'il inspirait il aurait voulu sentir cette odeur de tournesol ? Sans même en parler, il savait que ces sensations avaient quelque chose d'impur, presque répugnant et que s'il se risquait à en parler, de graves conséquences s'en suivraient. Le brun monta les escaliers, alla directement dans sa chambre puis courut dans la douchette où il s'aspergea d'eau froide.
Son corps était en ébullition et la douche glacée ne changea en rien sa condition. On aurait dit que le soleil de cet après-midi s'était greffé sous sa peau, immiscé dans ses vaisseaux sanguins et ne voulait plus le quitter. Était-il malade ? Cette hypothèse lui traversa l'esprit alors qu'il se séchait tranquillement sur son lit, massant ses cheveux humides à l'aide d'une serviette blanche. D'un œil absent, il fixait le parquet au sol, décoré d'un tapis marron.
Est-ce qu'une personne pouvait s'avérer être la cause de son mal-être ? Si oui, il accuserait directement ce blondinet aux yeux verts. Joseph s'allongea lourdement sur son lit, la poitrine serrée. Le battement irrégulier de son cœur ainsi que les sensations dans son ventre devenaient plus que pesantes. Si seulement il arrivait à deviner qu'est-ce qu'il lui arrivait.
Le garçon finit par tirer le drap sur lui, ne trouvant pas la force d'aller manger. Sa main serpenta jusqu'à la petite lampe qui trônait sur sa table de nuit et ne tarda pas à s'endormir. Imaginant secrètement l'odeur des tournesols et le visage de cet inconnu dissimulé par les lueurs accablantes du soleil.
☆ ゚.*・。゚ N.D.A ゚.*・ ゚☆
et voilà le chapitre trois ! mon inactivité est causée par les animés que j'enchaîne a une vitesse fulgurante 😔
bref j'espère que vous avez aimé et que vos vacances se passent bien 💛
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𝐭𝐡𝐞 𝐬𝐮𝐟𝐥𝐨𝐰𝐞𝐫'𝐬 𝐬𝐜𝐞𝐧𝐭 蓀 𝐣𝐨𝐬𝐞𝐜𝐚𝐞 (𝐚𝐮)
Fanfiction« sous mes paupières résident encore les vestiges d'été. et ces cieux éloignés, il faisait chaud. nous tenant la main, alors que nous cueillions les fleurs - nous chantions les souvenirs de cette soirée » été 1958. joseph joestar passe ses vacances...