𝒂𝒓𝒊𝒂𝒏𝒂 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅𝒆 ✨ 𝒑𝒐𝒔𝒊𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔
𝐞́𝐭𝐞́ 𝟏𝟗𝟓𝟖.
Joseph était désormais âgé de dix huit ans. De l'eau avait coulé sous les ponts, il avait grandi. À cause du travail de son père, les voyages en Italie se faisaient plus rares – pour ne pas dire inexistants. Au plus grand damne de Lisa Lisa qui déprimait à l'idée de ne pas pouvoir se rendre dans son pays d'origine. Elle pouvait passer des journées entière sur le perron, fumant nerveusement sa cigarette, le regard mélancolique, le son grésillant de la radio posée sur la petite table, fixant le ciel puis les environs d'un oeil absent, vide. Son fils s'inquiétait, s'obstinait à en parler à son père, lui sommant de se rendre immédiatement en Italie pour faire disparaître le malheur de la belle brune. Dans ce genre de situation, George avait l'habitude d'acquiescer, le regard fuyant et promettait vainement de se débarrasser de son surplus de travail afin d'organiser un voyage en Italie.
― Est-ce notre tante va mieux ? demandait souvent son cousin, Jonathan, l'air préoccupé. J'ai entendu dire qu'elle ne se sentait pas bien.
― Hum, le brun fit un vague signe de main, l'Italie lui manque énormément.
― Depuis combien de temps n'y êtes-vous pas allés ? intervint Johnny en posant trois tasses de thé fumantes en face d'eux.
― La dernière fois que j'y suis allé j'avais environ treize ans. Cela fait donc cinq ans.
― Je me souviens que tu aimais bien t'y rendre, sourit le garçon aux cheveux bleus. Tu nous en parlais avec verve.L'anglais ne dit rien, ne pouvant qu'opiner de la tête. Il se souvenait vaguement de l'euphorie qui le transportait lorsque ses parents annonçait ce voyage.
― Tu nous parlais souvent de ce garçon, souffla le jockey. Tu sais... il le fixa intensément. Le paysan à la peau dorée, il était blond je crois et il sentait le tournesol !
― Oh, je m'en souviens ! approuva le second.Joseph se figea sur sa chaise. Ce garçon. Le tournesol. Cette odeur enivrante qui émanait de lui. Les premiers délices de l'ivresse, un peu comme une drogue douce, un verre de vin qu'il ingurgiterait avec avidité. Du haut de sa pré-adolescence, il n'avait pas tout compris à ce qu'il lui arrivait, les réactions de son propre corps lui étaient encore inconnues. Même à cet instant, il n'arriverait pas à mettre des mots sur ce qu'il avait ressenti. Le souvenir de ce paysan était rapparu si soudainement qu'il s'en retrouva décontenancé. Ses deux cousins poursuivaient leur conversation tandis que lui se sentait fondre littéralement sur sa chaise, déconnecté de la réalité.
Comment s'appelait-il déjà ? Il se massa discrètement les tempes, la confusion s'emparant peu à peu de lui.
― Je vais y aller, il se fait tard.
Le brun se leva de sa chaise après avoir avalé l'entièreté de sa tasse encore chaude. Il n'eut même pas le temps de grimacer ou penser à son muscle endolori et se précipita dans le vestibule après avoir maladroitement salué ses compères qui le fixaient, interloqués. Pourtant ils ne le retinrent pas, le laissant s'en aller et claquer la porte.
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𝐭𝐡𝐞 𝐬𝐮𝐟𝐥𝐨𝐰𝐞𝐫'𝐬 𝐬𝐜𝐞𝐧𝐭 蓀 𝐣𝐨𝐬𝐞𝐜𝐚𝐞 (𝐚𝐮)
Hayran Kurgu« sous mes paupières résident encore les vestiges d'été. et ces cieux éloignés, il faisait chaud. nous tenant la main, alors que nous cueillions les fleurs - nous chantions les souvenirs de cette soirée » été 1958. joseph joestar passe ses vacances...