T O M E | 2
- Je ne peux pas supporter ça.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Je ne peux plus.
- Ne fais pas ça Bucky.
Il s'agit de la deuxième partie de cette histoire, le Tome 1 est à lire en amont.
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Des mois avaient passé, Anna passait le plus clair de son temps entre le Palais, et le bois à discuter avec Zuri pour tenter de combler l'absence de Bucky. Malgré de nombreuses tentatives de Shuri, le soldat dormait toujours paisiblement dans son coffre de verre et il semblait que rien ne puisse l'y extraire. La colère avait maintenant laissé place à la résignation et la jeune femme songeait à présent au fait qu'il se pourrait qu'il ne se réveille jamais.
Réfugiée dans sa chambre, elle avait allumé sa petite télévision. Par nostalgie ou seulement par manque de ne plus entendre sa langue natale, elle chercha longuement jusqu'à trouver enfin les chaînes d'informations russes. La journaliste présentait un sujet sur les festivités de l'unité nationale qui se préparaient quand le présentateur l'interrompit.
- C'est une bien triste nouvelle que nous apprenons à l'instant, le général Iouri Aleïev s'est éteint cette nuit à l'âge 91 ans. Ce matin même, son second, le lieutenant Jokov, a été nommé pour le remplacer à la tête des services secrets par le président. Il a été un des plus hauts gradés de l'armée et a contribué à la formation de l'élite de nos braves soldats. Adieu général, nous vous regrettons déjà.
Le lieutenant Jokov la haïssait et elle le savait. Après les révélations de Kovlozki sur son passé en Sibérie elle avait compris qu'elle ne devait sa vie sauve qu'à Aleïev, cet homme qui n'avait jamais pu se résoudre à l'éliminer tant elle lui rappelait sa mère, la seule femme qu'il avait jamais aimé.
Absorbée par la diffusion d'images en mémoire du général, Anna n'entendit pas frapper à sa porte et ne remarqua Nakia que lorsqu'elle se plaça à ses côtés.
- Comment c'est ? La Russie ? L'interrogea la jeune femme.
Anna se racla la gorge, prenant un moment pour reprendre ses esprits. D'aussi loin qu'elle se rappelle, elle n'avait aucun bon souvenir de sa vie dans son pays natal.
- C'est, elle commença hésitante, froid. - Tu le connaissais ?
Elle vit que Nakia regardait attentive le portrait du général Aleïev qui était diffusé. On l'y voyait dans sa splendeur hypocrite, diplomate d'une main tandis que de l'autre, il ordonnait à ses agents d'assassiner des innocents.
- Un peu, mentit Anna. - Il dirigeait les services secrets russes, tu devais le connaître plus qu'un peu. - Tu comprends le russe ? - Un peu, elle lui dit avec un sourire en coin.
Anna ne réagit pas, elle avait les yeux rivés sur l'écran alors Nakia comprit que quelque chose n'allait pas.
- Si tu ne veux pas en parler, je peux te laisser seule. - C'est lui qui m'a appris à tuer, lui qui m'a envoyée à HYDRA et c'est lui qui a tué mes parents. Il est responsable du meurtre de centaines de personnes et ils osent parler de lui comme un héros national, fit Anna furieuse. Elle éteint la télévision et jeta la télécommande sur son lit. - C'est à regretter qu'il ne se soit pas fait arrêter. - La seule chose que je regrette c'est de ne pas l'avoir tué moi-même.
