Le sourire du menteur

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Loïc

Cette époque était belle. Je n'en garde que des souvenirs merveilleux. Ma famille était encore soudée, ma mère n'était pas malade. Elle rayonnait la joie de vivre, elle était pétillante. Mon petit frère était encore si innocent, j'étais son modèle, je pouvais tout lui apprendre. Mon père rentrait tard mais quand il était là nous passions des soirées magique. Rien que nous. Ma mère jouait du piano pendant que mon père nous racontait des histoires qu'il inventait. La musique nous berçait et l'histoire nous faisait voyager.

Mon rêve le plus cher est de pouvoir retrouver ces instants tous ensemble. J'ai tellement envie d'y croire.

Mais ma mère est malade, mon père rentre de plus en plus tard et mon frère a disparu. Parfois je leur en veux. Ils m'abandonnent tous. Ils me laissent seul et mettent tous sur mes épaules. Mais je ne suis pas assez fort pour supporter tout ça tout seul. J'ai besoin de ma famille autant qu'elle a besoin de moi.

" Ça va ? "

Je sursaute. J'avais presque oublié la présence de Solal. Je la regarde, elle a l'air sincèrement inquiète. Pendant un instant je veux tout lui dire, me débarrasser de ce que j'ai sur le cœur. Mais ce serait si égoïste, elle a déjà tant de souffrance dans sa vie, elle n'a pas besoin des miennes en plus.

" Oui, ne t'en fait pas tout va très bien. J'étais juste un peu perdu dans mes pensées. " Mon sourire appuie mon mensonge.

Sourire... Je crois que c'est ce que je fais le mieux. Sourire pour mieux mentir. Les gens se laisse souvent convaincre par un sourire même s'il est faux. Même moi, ça arrive à me convaincre la plupart du temps. Je souris tout le temps. Devant mes professeurs, mes amis, mes parents, mon frère... Mais au fond, je ne suis qu'un menteur.

Solal me dévisage sans répondre. Elle se doute que quelque chose ne va pas. Mais moi je ne veux pas qu'elle sache. Elle n'a pas à supporter mes problèmes à ma place.

" Tu fais de la musque depuis combien de temps ? " Je lui demande pour changer de sujet.

Elle me fixe encore quelques seconde avant de répondre :

" Depuis que je suis toute petite. Mes parents... Mes parents adoraient la musique mais ils n'ont jamais pu en faire alors ils m'ont inscrite dans une écoles de musique dés qu'ils l'ont pu. "

" Cool ! Tu dois super bien jouer alors ? "

" J'ai arrêté. "

Sa voix est sèche, son visage se ferme. J'ai posé la question de trop. Elle t'a déjà dit qu'elle n'en faisait plus crétin ! Pourquoi il faut toujours que je gâche tout à cause de ma modite curiosité.

" Pardon, je ne voulais pas... Je suis désolé. Je pose toujours trop de questions. "

" C'est rien t'inquitète pas. "

Elle mens.

" Bon je suis désolée mais je vais devoir y retourner ! "

Sans que j'ai pu répondre elle fait tourner son fauteuil et s'éloigne rapidemment de moi.

Je n'ai plus aucune envie de danser. Je me laisse glisser contre le mur de l'hopital et je m'assoit par terre. Je ferme les yeux et j'essaie de ne plus penser à rien. J'y suis presque quand mon téléphone se met à sonner. Je soupir avant de l'attraper.

Mais lorsque je vois le nom qui s'affiche mon sang ne fait qu'un tours.

" Enzo ! Mais putain t'était où ? Pourquoi tu répondais pas au téléphone ? "

" Calme toi j'suis plus un gamin. Je fais ce que je veux. "

Je veux lui rétorquer que, non il ne peut pas faire ce qu'il veut sans prévénir au moins papa mais il me coupe.

" Tu peux venir me chercher ? "

" Quoi ? Pourquoi ? T'es où ? "

" Bah peut-être parce que j'ai pas de scooter moi ? Et je suis devant l'ancienne usine. "

" Je vois pas où c'est. "

" Y a un supermarché juste à côté. "

" Tu m'aides beaucoup. "

" Bon je t'envoie le nom de la rue. "

" Att... "

Il a raccroché. Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Il a pas l'imression qu'on a déjà assez de problèmes comme ça ?

Une minutes plutard je reçois un message avec le nom de la rue où il se trouve. Juste après j'en reçois un autre qui n'a rien à voir avec l'adresse.

Enzo : Si t'es mon frère ne dis rien à papa.

J'y crois pas. Il se fou de moi c'est pas possible. Le pire dans tout ça c'est que je vais faire ce qu'il me demande. Surement parce que je sais qu'on fond il souffre autant que nous. Voire plus. C'est mon petit frère, je dois le protéger et je veux qu'il sache que je suis là pour lui.

Le soleil brille pour tout le mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant