War Of Blood - [Thiam/Sciles]

Chapitre 9 : Solitaire ou Solidaire

Afghanistan

Alexandra et Scott commençaient à ressentir le froid se répandre en eux. Le Vrai Alpha proposa à la jaguar une boisson chaude que le djinn avait mis dans une thermos pour eux. Elle accepta la proposition. 

- Merci, fît-elle en s'emparant du mug sale dans ses paumes. Je reste inquiète, avoua-t-elle en brisant le silence.

- Par rapport ?

- Tu lui fais confiance ? A Naël je veux dire.

- J'ai trop souvent fais confiance aux gens facilement. Et ça ne m'a pas toujours apporté que du bon, avoua-t-il en songeant à Théo. Stiles a toujours été plus méfiant que moi et à raison.

- Tu crois qu'il y a encore moyen de le sauver ? Ainsi que les autres ?

- J'ai toujours été optimiste. Mais en six mois de guerre, le pessimisme commence à m'envahir, expliqua Scott en glissant son pouce sur le bord de sa tasse fêlée.

- Moi j'ai jamais fais confiance à personne. Ce n'est pas pour rien que j'étais à la rue.

- Tu ne parles jamais de toi d'ailleurs. Je ne savais pas que t'étais SDF.

- Mon passé ne regarde que moi, Scott. On a beau être dans la même galère, être assez proche, mais on n'est pas amis. Et je ne suis pas dans ta meute. Je reste solitaire.

- Pourtant, depuis que je te connais, tu as plus souvent été solidaire. T'as pas hésité à aidé Nolan en le portant par exemple.

- Disons qu'il me faisait pitié. Ce n'est qu'un humain qui n'a rien à faire dans cette guerre. Il est faible, jamais tu n'aurais dû accepter qu'il ne vienne ici. Une balle perdue peut pas nous tuer, mais lui si.

- Tu tiens à lui ? Es-tu... amoureuse ? demanda-t-il en souriant.

- Nan. Il me rappelle mon petit frère.

- Ton frère ?

- Il est mort. De même que mon père et ma mère. 

- Désolé. Comment ?

- Je ne suis pas comme vous Scott. Je ne suis pas née américaine. Si j'étais à la rue, à me prostituer, c'était parce-que je suis une immigrée. Une sans papiers. Ma famille a été tué quand les services de l'immigration est intervenue dans un refuge. On était une vingtaine tout au plus, certains ne se sont pas laissés faire, dont mon père. Un jeune, probablement sa première expérience sur le terrain, avait la gâchette un peu facile et n'a pas su s'arrêter de tirer. Je n'avais que quatorze ans quand c'est arrivé. Mon petit frère est mort dans mes bras.

Alexandra releva son haut, montrant une cicatrice au niveau de son foie.

- J'ai reçu une balle et elle m'a traversé pour pénétrer le crâne de mon frère que je protégeais dans mes bras. Me mère m'a supplié de fuir. Et c'est ce que j'ai fais. Par chance, ma guérison a été rapide. Ma mère s'est prise une dizaine de balles, mon père bien que transformé, n'a pas résisté longtemps. J'ai couru, aveuglé par mes larmes et je suis tombé dans un ruisseau qui m'a amené dans une forêt. La suite, tu la connais.

Scott écoutait et avalait chaque mot, s'imaginant la scène comme dans un film. Le bruit des coups de feux, l'impact dans la chair fumante, le sang et son goût métallique qui remontait dans la bouche. Il posa délicatement sa main sur celle de la jaguar. Subitement, les lèvres de la métisse se plaqua sur celles de Scott. Surpris il recula et tomba de son tabouret. 

- Désolée. Je ne sais pas ce qui m'a pris.

- Ne t'excuse pas. Je ne t'en veux pas. 

- Je me sens si seule, dit-elle en libérant un flot de larmes sur ses joues.