War Of Blood - [Thiam/Sciles]

Chapitre 3 : De l'autre côté

Sale. Son corps, remplit de sang séché, dégageait une odeur de sueur insupportable pour les jumeaux Fosters. Marianna s'impatientait, tandis que Jesus jouait avec son portable. Les deux chats matagot étaient chargés de garder la prisonnière avant la réunion. La latina en avait assez de n'être vue que comme une gardienne. Elle voulait prouver qu'elle pouvait être une vraie guerrière, mais son chef n'avait jamais envisagé une telle opportunité, ne voyant que les enfants Fosters qu'en chats de garde. Un gémissement venant de la prisonnière interrompit Marianna.

- Qu'est-ce qu'elle veut celle-là encore ?!

- J'ai..., je meurs de soif..., déclara Braeden à terre, mains attachées à l'arrière de son dos.

- Je vais lui chercher un verre d'eau, annonça le jumeau en se levant de sa chaise.

- Et puis quoi encore ? On n'est pas un room service.

- Marianna ! Si elle meurt déshydratée, elle ne servira pas à grand chose pour Fenrir.

- Un humain est fragile, mais peut vivre une semaine sans s'hydrater. 

- Pas la peine de ramener ta science sœurette, trancha Jesus en bousculant sa jumelle.

Le latino ramena une bouteille d'eau. Il s'accroupit pour amener le bout de la bouteille vers la bouche de la chasseuse de prime. Ses gestes n'étaient pas brutaux. Ils étaient même trop délicats, distingua la prisonnière. Marianna, focalisée sur son frère, ne remarqua pas le chat derrière elle. Brandon reprit sa forme humaine pour annoncer que la réunion allait commencer.

* * *

Braeden analysa l'assemblée. Ils étaient tous là. Les traîtres. Comment avaient-ils pu faire ça à la meute ? Elle se répétait sans cesse cette question. Son regard se porta sur Derek. Son ex petit-ami qui aurait pu la tuer, si elle n'était pas habituée à avoir des griffures de Loup-Garou. Ils étaient tous là, alignés sur une longue table faisant face à elle. Si elle avait une mitrailleuse, Braeden ne ferait qu'une bouchée de cette brochette de trahison. Elle fut sorti de ses pensées par la voix grave de Elliot, ou plutôt Fenrir.

- Braeden ? Merci de te joindre à nous.

- Mais de rien. J'en rêvais, ironisa-t-elle de sa voix rocailleuse.

- Tu dois te demander, pourquoi tu es là ?

- Oh non, je connais très bien la raison, affirma la tueuse. Je suis là pour que vous soutiriez des infos au sujet de la meute.

- En voilà une qui est intelligente dis donc, moqua le Hellhound. 

- Mais ne croyez pas que je vais tout vous donner. Je ne fais pas parti de ceux qui trahissent ses amis, lança-t-elle avec son regard porté sur tout les anciens de la meute.

Fenrir fît briller ses yeux, faisant chauffer les menottes de Braeden qui brûla ses poignées. Elle tenta de ne montrer aucune réaction face à cette tentative de torture, mais son visage la trompa avec une grimace incontrôlable. Souriant, le Hellhound regarda Stiles. L'humain sembla comprendre immédiatement ce que voulait Fenrir, et se leva.

- Amenez Braeden dans mon bureau, ordonna le jeune Stilinski aux jumeaux Fosters.

* * *

Le commissariat était devenu le secteur de Stiles. Il était le gérant de la sécurité de la ville. Sa mission était de faire en sorte que la politique de Fenrir soit respectée. Beacon Hills était le paradis du Hellhound. Une ville où ceux qui y vivaient, étaient des personnes acceptant les deux mondes. Mais ceux qui refusaient de se soumettre aux conditions du maître, à savoir tuer ceux qui ne veulent pas se salir les mains pour créer un monde nouveau, étaient dirigés vers le bureau de Stiles qui devait les juger. Soit l'incarcération dans les ruines de Eichen House, soit la mort. Assis sur son fauteuil, qui appartenait autrefois à son père, il ne pouvait s'empêcher de regarder la photo de lui et Scott ce fameux premier soir. Cette nuit à US Davis où ils s'étaient embrassés sous un lampadaire dans le campus. Leur premier baiser. A chaque fois qu'il se préparait à exécuter une chose qu'il détestait, il regardait cette photo. Se ressassant la raison de son choix. Un monde où les humains n'auront plus à avoir peur des créatures surnaturelles. Un monde où les chasseurs ne pourront plus se propager tel un virus, comme Monroe. Un monde où il pourra aimer Scott, et vivre sa vie sans peur. C'était pour Scott qu'il faisait ça, pas pour Fenrir.

- Tu crois vraiment qu'il t'aimera encore quand il saura ce que tu as fait ?

- Il comprendra, répondit le jeune brun.

- Arrêtes donc de te mentir à toi-même, rétorqua son double aux yeux cernés et aux dents fines et couleur mercure, tu es pire que moi.

- Non, c'est faux. Toi tu prenais plaisir à faire ça. Moi je le fais pour...

- Pour un meilleur avenir ?! coupa cette défaillance dans sa psyché. Mon pauvre..., t'es pire que moi car moi j'assumais d'être un monstre. C'était dans ma nature. Toi, tu te caches derrière un prétexte. Tu tortures des gens pour obtenir des informations. Pour savoir où se cache tel ennemi. Tu vas torturer cette Braeden, juste pour savoir où sont les résistants. Les résistants qui sont d'ailleurs, la meute de ton cher... Scott, susurra-t-il à l'oreille de Stiles. 

- Ils sont un obstacle. Il faut qu'ils soient à Eichen House le temps qu'on en finisse, se justifia l'humain en continuant de regarder la photo.

- Ils seront toujours un obstacle. Et tu sais pourquoi ? Parce-que eux, ne retourneront jamais leurs vestes.

Stiles jeta sa lampe en direction de son double qui était passer de sa droite, à en face de lui. Il inspira un grand coup, tentant de ne plus penser à ce... Résidu de souvenirs d'une sombre époque ? Il ne savait toujours pas comment l'appeler. Il reprit son souffle et se dirigea vers la cellule pour "interroger" Braeden.

* * *

- Je vois. Le Nemeton était donc un arbre bien dissimulé parmi les autres derrière les champs de drogue, constata Fenrir en regardant les photos de Derek et de Cora revenant de Bolivie.

- Nous avons presque failli ne pas le trouver celui-ci, lança Cora avec son accent très prononcé.

- Cela nous fait une bonne partie des Nemetons du monde, dit-il en regardant la carte accrochée derrière lui. Il ne nous en reste trois et après cela, nous aurons le monde pour nous.

- Je ne veux plus travailler avec Safarat. Elle est complètement folle, un jour elle va nous faire tuer, argumenta en haussant la voix Derek.

- Safarat a souffert à cause de son enfance sur un champ de bataille. Elle ne fait que rendre ce que les humains lui ont fait subir. De toute façon, la prochaine mission se fera avec toute la bande.

- La bande ?

- Je les ai appelé les doppelgangers. Ils représentent bien les doubles maléfiques de l'humanité. Sabarat en fait parti.

- Tu as recruté d'autres personnes comme Safarat ?!

- Non. Ce ne sont pas des Banshees eux, rigola le Hellhound. Maintenant, sortez de mon territoire et allez vous préparer pour votre nouvel objectif.

- Où allons-nous ? demanda Cora toujours les bras croisés.

- En Afghanistan.

- Attendez ! Mais c'est pas la guerre là-bas depuis 2015 ?

- Cora, il n'y plus de conflit humain désormais depuis l'annonce du projet "Jaeger" de l'ONU, rétorqua Derek.

- Faux ! coupa le Hellhound. Ce conflit existe encore. L'Etat islamique ne faisant pas parti de l'ONU, il n'est pas concerné au projet "Jaeger". Ils sont donc les rares humains à ne pas s'intéresser à nous. Du moins, ils pensent que c'est un châtiment divin, ou une connerie du style. Bref, faites attention là-bas, car c'est un vrai champ de bataille humain. C'est l'une des dernières guerres humaines.