5- Bonheur... colère.

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IVANA

Sans que je ne m'en rende compte, mes jambes se retrouvent autour de sa taille. Il se déplace. Je ferme les yeux me concentrant sur lui.

Sur sa respiration

Sur son odeur.

Sur sa présence.

Lentement, il me dépose sur le plan de travail et me chuchote à nouveau des mots doux à l'oreille.

Je soupire de bien-être.

L'air dans mes poumons me rend l'énergie dont je manquais mais pourtant je reste dans ma bulle.

Dans ma bulle avec lui.

Je resserre mon étreinte. Je sens son souffle dans mes cheveux. Ses caresses dans le bas de mon dos partiellement dénudé par mon tee-shirt remonté. Écartant mes jambes, il se place correctement entre elles.

Je me mords la lèvre.

Sa présence près de moi réveille un sentiment bien plus doux que mon amour pour Alexeï. À son contact, je m'apaise, me tranquillise ce qui pourrait étonner en connaissant son passif peu glorieux.

Doucement il s'éloigne de moi m'obligeant presque à me redresser. Le pincement au cœur manque de me faire à nouveau éclater en sanglots mais pas pour les mêmes raisons. Ça fait plusieurs jours que je ne l'ai pas vue et bien que je ne comprenne pas pourquoi, je sens chaque partie de mon corps frissonner d'excitation à son contact.

Je suis heureuse de le voir mais ce n'est pas le seul sentiment qui m'habite.

C'est bien plus que ça.

Bien plus intense que... ça.

Son regard gris comme un orage accroché au miens, fait accélérer les battements de mon cœur d'une façon bien particulière. Sa main tatouée me caresse les cheveux, la joue, le cou.

Dans son regard une multitude de sentiments semble se mettre en guerre. Le doute, la peur, la tendresse...

Mais ainsi qu'autre chose.

Autre chose qui me retourne de l'intérieur.

Qui me fait frémir d'une façon si différente de ce que j'ai pu connaître jusque-là.

Son sourire au coin manque de me faire défaillir.

- Tu m'a manqué, je murmure.

Doucement il frotte son nez contre le mien.

Je retiens mon souffle.

La souffrance d'il y a quelques minutes semble être un lointain souvenir. À cet instant son souffle se mêlant à la mienne, ses lèvres près des mienne me bouleversent.

Comme j'aimerais...

Comme j'aimerais qu'il les pose sur les miennes. Mais très vite il se redresse.

- J'espère que tu ne t'as pas faite croqué en mon absence humm !

Je glousse.

Le baisé d'Antoine m'effleure sans jamais me poser problème. Adam a toujours su ce que celui-ci ressentais pour ma personne et ça ne lui a jamais vraiment posé problème.

Les deux garçons ne s'entendent plus suite à plusieurs évènements qui ont mis un point finale a leur relation. Mais néanmoins alors que Antoine cultive une animosité pour Adam, celui-ci ne cultive pour lui qu'une douce ignorance et un peu de moquerie aussi.

Lorsque je l'ai rencontré, ce qui m'avait immédiatement mise en confiance était sa capacité à relativiser et à se foutre du regard des autres. Ses tatouages peuvent parfois déranger mais à ces yeux, il se trouve parfait et cela a souvent tendance à pousser les autres à le trouver parfait à leur tour.

Je n'ai pas échappé à ce constat.

Il est parfait. Son apparence de mauvaise garçon repousse autant qu'il attire. Mais alors qu'il a tendance à se montrer aussi froid qu'un glaçon fasse à ceux qui l'approche d'un peu trop près, avec moi ça a été une tout autre histoire.

Ses yeux ont eu raison de moi autant que mes blessures ont eu raison de lui. Sa faculté à me calmer en un tour de magie m'a déconcertée autant qu'il m'a fascinée. J'aurai tout donnée pour le rencontrer avant de connaître Alexeï. Peut-être que ma vie aurait été différente. Mais alors qu'il me répète sans cesse que je n'aurai pas regardée celui qu'il a pu être avant moi, je ne le crois pas.

Il est bien trop doux pour me faire fuir.

Bien trop honnête pour me laisser de marbre.

Bien trop beau pour m'indifférer.

Son baisé sur mon nez me fait revenir vers lui. Je m'accroche à sa veste en cuir.

- Tu m'a manqué, je répète alors que ma main se faufile sous son tee-shirt pour le caresser à même la peau.

Elle est chaude sous mes doigts. Il se fige me regardant différemment.

Je me mords la lèvre fébrile et pleine de doute.

Cet instant, nous l'avons vécu tant de fois. Son envie de m'embrasser, de me toucher se mêle à la mienne chargeant l'air d'électricité.

Il se penche rapprochant ses lèvres des miennes.

Je déglutie.

Les battements de mon cœur s'accélèrent me donnant mal à la poitrine.

Ses lèvres effleurent les mienne, je retiens mon souffle.

Cette sensation...

Différente mais si intense.

Mon cerveau perd le fil de la situation.

- Tu m'a manqué, murmure t'il contre mes lèvres. Tellement manqué...

Sans que je n'ai le temps d'assimiler ses paroles, ses lèvres se pose sur les miennes.

Doucement

Tendrement.

Sa langue autour de la mienne me fait oublier toute les souffrances de cette horrible journée.

Elle me fait tout oublier.

Il s'éloigne de moi.

- Ça te dis de sortir un peu ? On pourrait aller manger un truc, je meurs de faim.

L'idée de rester dans cet appartement me donne des frissons alors j'accepte sans faire d'histoire.

Ça me fera du bien.

****

ALEXEÏ

Je descends la vitre de la voiture lorsqu'une silhouette sort de l'immeuble. Elle se lève juste devant la porte dans un jeans noir ainsi qu'un manteau dont je ne distingue pas la couleur dans la nuit.

Ivana.

Son rire s'élève dans la nuit. Doux, léger il me bouleverse autant qu'il refait battre mon cœur.

Pressé de la voir, j'ouvre la portière de la voiture et alors que j'allais sortir, une deuxième silhouette sors de l'immeuble pour se coller à elle.

Un homme plutôt grand la serre contre lui.

Je serre les dents alors qu'il lui prend la main pour la guider dans les rue de Paris. D'ici, ils donnent l'impression d'être un joli petit couple.

Un couple heureux et amoureux.

Fou de rage, je retourne dans la voiture.

J'essaie de respirer pour calmer la rage qui monte en moi. L'envie de les rattraper pour montrer à ce garçon qu'on ne touche pas à ce qui est à moi me démange.

Je serre les poings.

Je n'avais pas prévu ce cas de figure. Au fond de moi, j'avais cru que ma femme serait plus maligne que ça.

Elle vient elle-même de me donner une raison de faire couler le sang. J'espère pour elle, qu'elle ne viendra pas se plaindre plus tard.

Je fais un sourire mauvais.

Je vais découper se garçon en petit morceaux et les lui envoyer un par un.

Tu veux jouer ma chérie ?

On vas jouer.



les liens de nos coeurs tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant