Ça vous arrive d'avoir un pic de bien être. De ressentir un bonheur immense. Une paix intérieure. De vouloir vivre intensément chaque secondes qui défilent. Sortir danser sous la pluie. Sentir cette douce odeur de goudron mouillé. Le vent frais vous caresser délicatement le visage. Hurler au monde entier à quel point vous aimez la vie.
Puis soudainement. La seconde d'après. Avoir envie de vous trancher la gorge avec un vieux couteau de cuisine. Sauter de la fenêtre la tête la première. Vous jeter sous les roues de cette voiture qui va beaucoup trop vite.
Ça vous arrive ? Moi oui.
Vous aussi vous sentez votre cœur tenter de s'échapper de votre cage thoracique ? Battre si fort que vous pouvez l'entendre. Ballet qui prend vie dans vos poumons. Pas de douce mélodie ici. Un bruit sourd qui tambourine dans vos tempes. Vous siffle dans les oreilles. Votre corps s'anime et vous joue sa plus belle symphonie. Votre cœur s'emballe et vous envoie dans les barbelés tranchants des Enfers. Dans les profondeurs angoissantes des abysses.
Cette danse vertigineuse. Ce chaos poétique.
La vie et la mort s'enlacent, s'embrassent et se quittent. Vous laissant titubant. Confuse.
Ça a l'air joli dis comme ça.
Ça ne l'est pas.
Tapissant votre âme de moisissures. Douleur lancinante se propageant lentement. Serrant si fort vos poumons que vous en avez le souffle court. Une infime respiration. Assez pour vous maintenir en vie et continuer la torture.
Déversant du pétrole dans vos veines. Polluant chaque artères. Chaque organes. Vous rongeant petit à petit.
Être complètement vide et rempli d'un milliard d'émotions. Étrange paradoxe.
C'est ce qui me maintient en vie.
Savoir que je suis capable de ressentir. Bon ou mauvais sentiment peut importe.
Je ressens. Je suis en vie.
Est-ce une bonne chose ? J'en sais rien.
Cela en vaut-il vraiment la peine. Vivre quand vous souffrez autant. Peut-être.
La douleur a son charme. La peine à son importance. Comment apprécier la paix si l'on ne connaît jamais le chaos ?
Puis au final, vais-je vraiment mal ?
Ne suis-je pas simplement trop exigeante?
Une éternelle insatisfaite. Incapable d'apprécier ce que la vie m'offre. De mesurer ma chance. C'est peut être ça le problème. C'est peut-être moi. Merde. C'est ça.
Je suis le problème.