Chapitre 8

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 Comme Wendy l'avait pressentie, George n'avait pas mis bien longtemps pour la rejoindre. En le voyant arriver les bras chargés d'ouvrages, la jeune fille s'était empressée d'aller le libérer de ce poids pour le soulager. En voyant qu'elle n'avait qu'un seul livre dans les mains, le vieil homme arqua un sourcil, mais ne posa aucune question.

Tout deux redescendirent au rez-de-chaussée et se rendirent à un guichet qui servait à emprunter les livres. Pour tout ce que Wendy avait en mains, George y laissa une petite bourse avant de s'en aller.

Une fois sortis de la bibliothèque, George emmena Wendy dans un luxueux restaurant qui bordait une place fleurie. Encore une fois, la jeune fille était embarrassée par l'attention qu'il lui portait en l'amenant dans un tel endroit. Elle ne se sentait pas digne de manger de tels mets et que son maître débourse autant d'argent pour elle.

Cela ne semblait cependant pas le déranger et, comme il lui avait dit peu de temps avant, il voulait qu'elle profite de cette journée de liberté. Finalement, Wendy céda et mangea à sa faim des plats qu'elle pensait ne jamais pouvoir goûter de toute sa vie. Cela lui changeait de la bouillie fade servie aux esclaves ou même de ce qu'elle mangeait lorsqu'elle était encore chez ses parents.

Pour une fois, manger était un véritable plaisir et non une nécessité. Une fois terminé, George laissa une somme rondelette pour le repas, puis proposa à Wendy de continuer la journée en se baladant dans la ville. La jeune fille accepta avec joie et suivit son maître dans le dédale de rues. Pendant toute l'après-midi, elle put en apprendre plus sur l'histoire de la ville et voir tous les lieux remarquables en évitant soigneusement le marché aux esclaves.

Après ce grand tour de la ville, George et Wendy retournèrent enfin à la voiture et repartirent en direction du manoir. À cet instant, seule avec son maître, Wendy évoqua enfin sa rencontre avec Emeric, le mage croisé dans la bibliothèque. Elle avait pensé tout l'après-midi à la discussion qu'elle avait eut avec lui et se demandait si elle avait bien fait de lui avouer son don pour lire les écrits des premiers mages.

En entendant cela, le vieil homme eut une expression inquiète qui ne fit que confirmer ce que Wendy pensait. Elle n'aurait jamais dû parler de ça. Malgré tout, George la rassura. Il avait confiance en cet ami et trouvait que lui révéler n'était pas dramatique. Cependant, il fit promettre à la jeune fille de n'en parler à personne d'autre, surtout s'ils étaient mages.

S'ils paraissaient soudés entre eux aux premiers abords, il n'était pas rare que certains fassent tout pour voler et saborder les recherches de leurs confrères pour les terminer eux-mêmes et s'attirer toute la gloire. De ce fait, révéler de quoi elle était capable pouvait la mettre en danger.

Rassurée de n'avoir pas commis une si grosse bêtise que cela, Wendy changea de sujet et demanda ce qu'étaient les livres qu'il avait empruntés . Le vieux mage se mit alors a lui parler avec passion de ses dernières recherches, de tout ce qu'il avait trouvé jusque-là et de tout ce qu'il comptait faire grâce à ces nouveaux ouvrages. Pour la jeune fille, tout ceci n'était que du charabia incompréhensible, mais le voir ainsi parler de son travail avec tant de ferveur l'empêchait de l'interrompre pour lui dire qu'elle n'y comprenait rien.

Il termina finalement sa longue explication lorsque la voiture passa le portail du domaine et s'arrêta devant le manoir. Comme elle l'avait fait en ville, Wendy descendit la première et aida son maître à descendre. Elle se rendit ensuite directement à la bibliothèque où elle déposa tous les livres qu'ils étaient partis chercher et finit par rejoindre George dans sa chambre.

Le vieil homme l'attendait, assis sur le lit, avec une expression triste. Dans ses mains, il tenait le collier d'esclave de la jeune fille.

— Je suis désolé, souffla-t-il.

Wendy tome 1 : L'enfant esclaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant