11 - Quand la parole s'impose

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Steve n'avait franchement pas envie de rentrer à la Tour Avengers. Mais alors, pas du tout. Sam lui avait bien fait comprendre qu'ils auraient une discussion sérieuse dès qu'il serait rentré. Et il n'avait pas du tout envie d'avoir cette fameuse discussion. Parce qu'il en connaissait d'avance le sujet.

Lui et ce qu'il ressentait pour Tony.

Et il ne voulait pas parler de ça. Par principe. Il avait en quelques sortes toujours su qu'il était attiré par les hommes, mais il avait grandi dans un monde très anti-homosexuels. Il avait beaucoup de mal à s'intégrer dans ce nouveau monde. Mais, avec l'aide des Avengers, il y parvenait de mieux en mieux. Il savait même se servir d'un téléphone et d'un réseau social fourbe. Au bout de quelques jours d'efforts acharnés, il avait finalement réussi à déjouer les pièges d'Instagram.

Et il en était très fier.

Mais, non, il n'avait pas encore assimilé le fait que les temps avaient changé, et que deux hommes pouvaient désormais s'aimer librement. Il n'avait pas non plus assimilé que tout ça portait un nom. Il n'avait pas encore assimilé l'existence de la communauté des LGBT+, qui grossissait de jour en jour.

Mais il n'avait pas le choix. Il connaissait Sam, il ne le laisserait jamais tranquille. Et Steve savourait ses derniers instants de tranquillité. Dans deux secondes, l'ascenseur allait s'ouvrir sur le penthouse, et Sam allait lui sauter dessus.

Et, effectivement, c'est ce qui se produisit. Il avait juste eu le temps de sortir de l'ascenseur que Sam l'attrapa par le bras, et le guida vers la terrasse du salon.

— Bon, maintenant, il faut qu'on parle, annonça-t-il.

— J'ai pas envie de parler, Sam, murmura Steve en s'accoudant à la barrière.

— Je sais, mais si personne te force, tu vas souffrir dans ton coin. Et je n'ai pas envie de voir mon meilleur ami souffrir en silence.

Steve baissa la tête, et regarda les trois cents mètres de vide qui l'absorbaient. Sur ce point, il fallait qu'il se l'avoue, Sam avait raison. Steve était quelqu'un de très secret.

— Tu aimes Tony, n'est-ce pas ?

Steve soupira, mais ne répondit pas. Évidemment qu'il aimait Tony. Et il se détestait pour ça. Pourquoi son cœur avait-il choisi un imbécile comme lui ? Pourquoi fallait-il que ce soit tombé sur l'un des plus célèbres playboys de la planète ? Pourquoi ? Il savait pertinemment que, lui et Tony, ce ne sera jamais possible. Pour de multiples raisons

— Steve.

— Oui ?

— Tu aimes Tony, n'est-ce pas ?

Il persistait, en plus.

— J'ai pas envie d'en parler, finit-il par dire.

Ce fut au tour de Sam de soupirer. Steve voyait bien qu'il essayait de l'aider, mais il n'arrivait pas à en parler. Les mots étaient bloqués.

— Tu sais qu'on n'est plus en 1940, pas vrai ? demanda Sam. Bien sûr, il y a toujours des cons homophobes et il y en aura toujours, mais c'est plus interdit par la loi. Les propos homophobes sont même punis par la loi.

— C'est pas ça le problème.

La vérité, c'était que, si, ça faisait partie du problème. Mais ça, il ne le dira pas.

— Alors c'est quoi ?

— Tu lâcheras jamais l'affaire, hein ? grimaça Steve.

Sam eut un grand sourire, et jeta un coup d'œil dans le salon pour vérifier que personne ne pouvait les entendre. Clint et Bucky étaient tous les deux plongés dans une partie de Mario Kart, et faisaient énormément de bruit. Ce qui les arrangeait.

— Jamais, tu me connais.

Steve soupira une nouvelle fois. Après tout, qu'avait-il à perdre en se confiant à Sam ? Il était digne de confiance et de bons conseils.

— C'est juste que... Tony est... Bah c'est Tony.

Sam eut un petit rire.

— Te moque pas s'il te plaît.

— Je me moque pas, répondit très sérieusement Sam. T'as peur que si ça se concrétise, tu sois qu'une aventure de plus pour lui, c'est ça ?

Steve releva les yeux vers Sam. Comment faisait Sam pour deviner ce genre de choses ?

— Oooh, alors j'ai deviné juste, ajouta malicieusement son ami.

Steve soupira et amorça un geste pour quitter la terrasse. Sam l'attrapa par le bras.

— Tu vas où comme ça ?

— J'ai répondu à ta question. Tu sais très bien que je déteste parler de tout ça, laisse-moi s'il te plaît.

Il était évident que Sam aurait voulu discuter plus longtemps, mais il le laissa partir. Il semblait avoir compris que Steve avait besoin d'être seul.

Steve se dirigea vers sa chambre. Il avait besoin d'être tranquille, et il savait que personne ne viendrait le déranger là-bas. Il ouvrit sa porte, prit bien soin de la refermer, et se laissa tomber sur son lit. Il sortit de sa poche son carnet à dessin, et l'ouvrit à la page de la dernière de ses œuvres.

Pourquoi fallait-il que la seule chose qu'il parvienne à dessiner en ce moment, ce soit Tony ?

Il observa un instant les fins coups de crayon qui formaient le visage souriant de Tony, avant de refermer son carnet en soupirant, et de le jeter à l'autre bout du matelas. Pourquoi ne pouvait-il pas être attiré par les femmes ? Tout serait plus simple. Et pourquoi, pourquoi pour l'amour du ciel, son cœur avait-il décidé d'aimer le pire idiot de la galaxie ?

Steve lança un coup de poing dans son oreiller, avant de se laisser tomber sur le dos dans son lit. Il pressa ses mains contre ses yeux, et retint de justesse un cri de rage. Le pire dans tout ça, c'était qu'il n'était même pas capable de mentir. On le lui reprochait souvent, au S.H.I.E.L.D., il ne parvenait jamais à masquer la vérité. Et, dans une société d'espions, c'était rédhibitoire.

Steve laissa ses pensées vagabonder vers Tony. Il se rappela de la fois où il était arrivé dans le labo de Tony avec deux tasses de café, et qu'il avait vu le génie exécuter quelques pas de danse en rythme de Blue, de Eiffel 65. Il chassa cette pensée de sa tête en sentant le rouge lui monter au joues.

Monsieur le Cul de l'Amérique. Ce surnom résonna à ses oreilles. Tony le lui avait donné en même temps qu'il avait souligné que son costume ne mettait pas son fessier en valeur. Steve se redressa avec hargne. Il fallait qu'il se change les idées. S'il pensait encore à Tony deux minutes de plus, il allait exploser.

Alors, il se changea pour mettre une tenue plus confortable, sortit de sa chambre, et se dirigea vers la salle d'entraînement. En entrant dans la salle, il vit que Natasha était déjà là. Ils échangèrent à peine un regard, et Natasha lui proposa de s'entraîner avec elle.

Il accepta de bon cœur. Natasha était une adversaire redoutable, et il fallait être entièrement dans le combat pour avoir une chance contre elle.

Si ça pouvait tenir ses pensées éloignées de Tony pour un moment, c'était toujours bon à prendre.

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Hum... Bonjour ?

Je tenais juste à vous prévenir que c'est totalement possible que je loupe un jour, j'ai beaucoup de devoirs, ce week-end je suis pas là samedi, j'ai fini à 16h cet après-midi midi (OUI UN MERCREDI JE VAIS MOURIR), bref vous voyez le délire.

Du coup voilà, si demain ou ce week-end, il y a un jour où je ne publie pas, faut pas s'inquiéter :)

Et aussi, je voulais vous remercier pour tous vos commentaires sur les précédentes parties ♥️

J'ai beaucoup travaillé sur cet Instavengers, et savoir qu'il vous plaît me fait extrêmement plaisir, alors merci merci merci merci 😭♥️

À la prochaine 😘

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