Avengers on Instagram

35 - Va Via

Tony avait passé la dernière semaine dans la ville natale de sa mère, en Italie. Il avait quitté la Tour Avengers le lendemain même de son anniversaire, sans prévenir personne, ordonnant à Friday de dire aux autres qu'il était à son étage privé, et ne souhaitait pas être dérangé.

Après l'Afghanistan, après Obadiah, après l'attaque sur New-York, après Ultron, après l'histoire incroyablement chaotique des Accords, il n'aurait jamais pensé qu'il se sentirait si blessé, si trahi, à nouveau. Et le fait que cette trahison venait de deux personnes qu'il logeait, en qui il avait une totale confiance, faisait sans doute encore plus mal.

Cette dernière semaine, il l'avait majoritairement passée dans son lit, roulé en boule sous ses couvertures, se nourrissant à peine. Il était vide. Il n'avait plus aucune force. Il n'avait plus aucune volonté. Il n'était plus qu'une coquille vide, ne faisant que survivre, ne faisant qu'exister.

Il n'avait pas bu une goutte d'alcool depuis son dernier verre de whisky à la Tour Avengers. Il avait été tenté, oh ça oui. Mais il n'avait rien bu.

Son téléphone avait sonné. Beaucoup. Mais il n'avais jamais répondu. Il avait écouté sa sonnerie retentir dans sa chambre sans jamais décrocher. Au début, il jetait un coup d'œil pour voir qui l'appelait, puis retombait dans sa profonde et longue léthargie. Mais au fur et à mesure que les jours passaient, il n'avait plus relevé la tête pour poser son regard sur son écran.

Il avait juste décroché une fois, quand Friday lui avait signalé qu'il s'agissait du sixième appel entrant de Peter en six jours. Il s'était composé une voix neutre, et lui avait annoncé qu'il avait quitté la Tour Avengers, mais qu'il allait bien.

La dernière chose qu'il voulait, c'était ennuyer le petit avec ses problèmes.

Deux jours après cet appel, Friday lui avait annoncé que Rhodey était à sa porte, et qu'il insistait pour entrer. Tony ordonna à son intelligence artificielle de l'envoyer balader, et dix minutes plus tard, la porte de sa chambre s'ouvrit.

Tony se redressa sur son lit, et regarda d'un air furieux son meilleur ami entrer.

— Friday, je peux savoir à quoi tu sers ?

— Monsieur Rhodes a quelque chose d'important à vous dire, je vous conseille de l'écouter.

Tony marmonna quelque chose à propos de la reprogrammer, et dit à James de s'en aller en se recouchant.

— Non.

— Comment ça non ?

— Je m'en irai pas, Tony.

Le génie posa ses yeux sur le colonel. Son regard était inflexible et déterminé. Tony se tourna sur le ventre, et enfouit son visage dans l'oreiller.

— Va t'en. Je t'en prie.

Tony sentit le matelas s'affaisser à côté de lui, là où son meilleur ami s'asseyait.

— Non. Il faut qu'on parle.

— J'ai pas envie de parler.

— Il faut que tu m'écoutes.

— J'ai pas envie de t'écouter.

— C'est important.

— Je m'en fous.

— Tony...

— Rhodey. Non.

Tony entendit son ami soupirer, et il enfouit un peu plus sa tête dans son oreiller. Non. Il ne voulait pas parler. Il n'avait pas la tête à ça. Il se fichait pertinemment de ce que Rhodey avait à lui dire. Il ne voulait pas parler.