Chapitre 2 : I/La cave

142 13 23
                                    

      Ted Tonks dans ses bras, Ginny avançait péniblement dans la sombre cave. Elle se dirige vers Ron, Hermione, Neville et Luna, chacun enlacé avec son partenaire. Elle rejoint ses deux meilleurs amis qui lui passèrent chacun un bras autour de son cou. Rejoints par les deux autres qui avaient accompagné Harry durant sept années, ils formèrent un cercle qui sous-entendait un message qu'Hermione n'avait pas forcément à répéter : « Ensemble, nous serons plus forts. »

      Cet instant presque parfait, où l'on aurait pu croire qu'Harry était simplement dans la pièce voisine, fut brisé par Ted que Ginny s'empressa d'aller réconforter avant qu'il n'alerte les gardes. Les prisonniers n'étaient pas censés se parler ni même s'approcher les uns des autres. Seule exception : les nouveaux-nés. Une personne volontaire était chargée de s'occuper de faire taire l'enfant dont la garde lui était confiée, sous peine d'en subir les conséquences. Étant donné qu'il était orphelin, Ginny s'était auto-désignée pour le fils de Remus et de Nymphadora. Une seule fois la jeune rousse n'avait pas été assez rapide, et ce n'était plus jamais arrivé. Personne d'autre qu'elle ne savait ce qu'il s'était réellement passé dans la pièce où les trois Mangemorts qui gardaient leur prison l'avait amenée, mais il n'osaient pas le lui demander, à en juger les cris de douleur entendus.

      Dans la cave, la tension était à son comble. Plus personne n'osait esquisser un geste. Tous savaient ce qui allait arriver. Dans quelques instants qui ne sauraient trop tarder, un Mangemort, sûrement Queudver ou un elfe de maison, allait passer la porte de la sombre pièce. Il allait réciter une liste de personnesqui seraient réduites en esclavage. Les autres seraient envoyés en aller-simple à Azkaban.

      Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas. Sous les yeux effrayés de tous les anciens partisans d'Harry et de Dumbledore dont certains semblaient le regretter maintenant ne se tenait non pas Queudver ou un autre serviteur du même genre mais Lord Voldemort en personne. D'un geste violent de la main, il fit asseoir toutes les personnes présentes, la plupart contre leur gré. Sentant sa sœur trembler à ses côtés, George, qui avait perdu tout humour et qui ne vivait plus que pour sa sœur dont il avait toujours été très proche, la serra dans ses bras.

     - J'ai peur, George, chuchota-t-elle, la voix laissant transparaître son effroi. Je ne suis pas à votre hauteur à vous tous, je n'ai plus assez de forces, pardonne-moi.

     - Tu es la fille la plus courageuse que je connaisse, Ginny. Je ne t'abandonnerai pas.

     Les faisant tous deux sursauter, la voix du Seigneur des Ténèbres emplit la salle.

     - Comme vous le savez sûrement, mes plus proches compatriotes ont eu droit à une récompense pour les remercier de leur fidélité. L'un d'entre vous chacun. Ce matin, ils ont tous choisi. Que ceux debout rejoignent Queudver de l'autre côté de cette porte.

      Après avoir fini cette phrase, des personnes se levèrent, une par une, mais sur le visage de chacun d'entre eux on pouvait lire de la terreur, de la répulsion, de l'impuissance. Ginny se mit à crier en essayant vainement de combattre le pouvoir de Voldemort et de selever.

     - Papa ! Maman ! Non ! Percy ! Hermione ! RON ! NON !

     - Silence, jeune insolente, déclara le mage noir toujours du même ton froid et vide en pointant un index vers la rousse.

     Elle eût l'impression qu'on lui dévorait lesentrailles. Hurlant de douleur, elle tomba à terre et se tordit contre le sol en se tenant le ventre. D'un claquement de doigts, la douleur disparut. Ginny reprit son souffle, gisant sur le sol dur etfroid. Quand elle eut assez de forces pour pouvoir rouvrir les yeux, elle vit George qui, d'une main, lui frottait doucement le dos, et del'autre, consolait Ted, réveillé par les hurlements de sa mère adoptive.

      La dernière chose qu'elle aperçut fut sa famille et sa sœur de cœur quitter la pièce à tout jamais. Ensuite vint le noir. Et le froid.

Maintenant tu m'appartiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant