Chapitre 2: Donne-moi une chance

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Une fois rentré à la maison et après un gros câlin à mes chats, je me mis directement en pyjama, n'ayant clairement pas envie de sortir de la journée.

Mon mot d'ordre pour ces quinze prochains jours était repos et je m'y appliquais méthodiquement. Enfin autant qu'il m'était possible. En effet, Solar ne vînt pas sonner une fois chez moi, mais quatre ! Ma caméra m'avait été utile pour ne pas y aller, mais il était étrangement tenace. Savait-il que j'étais chez moi ? Que j'étais en vacance ? Si Oui, comment ? Il devait recevoir de l'aide. Si non, c'était un casse-pied intersidérale ! Il continuerais à venir plusieurs fois par jours si je ne lui répondais pas ? Bon, il n'était pas insistant quand il sonnait, mais ça restait chiant !

Je réalisais que j'allais continuer à entendre cette foutue sonnerie qui allait me rendre fou si je n'agissais pas. Il fallait détruire le mal à la racine !

C'était pour cette raison qu'à la cinquième sonnerie, qui eu lieu au alentours de vingt heure, j'ouvris la porte à un super-héros trop envahissant.

Solar d'abord tout sourire, rougit en baissant les yeux sur ma tenue. Mon pyjama se composait d'un maillot lapin crétin et d'un short rose. Ce n'était clairement pas des vêtements avec lesquels on avait l'habitude de me voir, mais de base aucune personne saine d'esprit ne viendrait me déranger chez moi.

L'invité indésirable reprit son éternel sourire, mais conservait quelques couleurs sur les joues.

– Salut... Salut Bourreau. J'ai amené à manger, me lança-t-il en me montrant un sachet. Je pensais, euh, qu'on pourrait manger ensemble.

La réflexion, que Solar n'était finalement pas le gorille stupide et trop confiant que je croyais, me traversa. Je ne l'avais jamais vu aussi hésitant et timide que depuis qu'il venait frapper à ma porte. Comme quoi, je n'étais pas le seul à porter un masque.

Réalisant que j'étais en train de développer de la sympathie pour lui, je me repris, horrifié par mes pensées. Je garderais une position fermée et claquai froidement :

– Pourquoi ?

– Parce que c'est bien... de manger ?

– Je te parle pas de ça ! m'agaçai-je.

– Parce que je t'aime.

Je me pinçai l'arrête du nez en secouant la tête.

– Solar, Solar, Solar... C'est quoi ? Un défi ? Un pari raté ? Une mauvaise blague ?

– Rien de tous ça, je le jure ! Je t'aime !

– Tu ne me connais même pas ! hurlai-je.

– Mais j'aimerais te découvrir...

– Abandonne !

Je fermai la porte furieux. Vouloir me connaître ? La blague. Me pensait-il naïf ? Je serrai les poings de rage. Pourquoi il jouait ainsi avec mes sentiments ? Pourquoi il ne voulait pas comprendre que je ne pouvais pas ? Me rappeler que je serais seul toute ma vie était si cruel.

Et s'il disait vrai ? Que ce n'était pas un piège ? Mon cœur accéléra à cette simple idée. Renonce, Aaron, pensai-je en soupirant. Vrai ou non, tu dois rester loin des gens si tu veux les protéger de toi.

Je repartis m'asseoir sur mon canapé, Cycy sauta sur mes genoux et s'installa en ronronnant. Avec elle à mes côtés, je pouvais tout affronter. Pour tromper l'ennuie, faute de pouvoir bouger, je pris mon téléphone pour regarder les réseaux sociaux. Mais après dix minutes, j'arrêtais. Il y avais trop de photo de super-héros et surtout de Solar.

Tant de gens l'admirait, lui, le bon boycott au sourire éternel. Lui qui m'avait fait une déclaration d'amour. Je ne comprenais toujours pas ce qui lui prenait, cependant je doutais de plus en plus fortement qu'il jouait ou mentait. Si ce qu'il faisait se répandait sur les réseaux sociaux se serait le feu. Cela pourrait ruiner son image ou la confiance des gens. Ma position au sein de l'espace publique était trop critiqué pour ne pas être sans conséquence. Alors pourquoi prendre autant de risque ?

À une main de NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant