Chapitre 2 : La curiosité est un vilain défaut

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Loin de se douter de tout ça, la jeune fille, les yeux pensifs, décida qu'elle avait envie d'une pomme et se dirigea donc tout naturellement vers la cuisine.


Et pour ce faire, elle devait passer devant le bureau de son père, Ethan.


D'habitude, elle ne prêtait pas attention à la porte y menant, sachant qu'il s'agissait de son repaire, comme celui-ci aimait si bien le dire, et qu'y entrer quand il n'y était pas était interdit.


À chacun son petit jardin secret, plaisantait-il avec un sourire subtilement crispé quand elle lui avait demandé pourquoi.


Avec le recul qu'elle avait à présent, Danaé ne pouvait pas s'empêcher de penser que son excuse était bien hypocrite.


C'est pourquoi... quand un vent lui ébouriffa les cheveux...


Elle s'arrêta et jeta un coup d'œil intrigué à la porte entrebâillée.

Et après quelques secondes d'hésitation, haussa les épaules.


Il n'est pas là, et ce qu'il ne sait pas ne peut pas lui faire de mal, se justifia t- elle en s'avançant vers l'objet de sa curiosité. Et j'ai largement le temps de jeter un coup d'œil, refermer la fenêtre ouverte, et refermer la porte derrière moi. Ni vu ni connu !


Sûre d'elle, l'adolescente poussa du bout des doigts le dernier rempart entre elle et sa proie, puis fronça les sourcils.

Son père, aussi méticuleux qu'il était, n'aurait sûrement pas laissé ni de porte, ni de fenêtre ouverte, même pressé. 

Bizarre.


Haussant une nouvelle fois les épaules, elle chassa cette pensée (parfaitement pertinente) et pénétra dans le sanctuaire défendu.

Elle l'avait déjà vu auparavant, devant venir chercher son père pour le diner ou le souper, mais n'avait jamais eu le temps d'observer la pièce dans son intégralité.


Les murs étaient d'un bois sombre et délicatement sculpté. Quant au sol, fait dans le même matériau, était presque intégralement recouvert d'un épais tapis immaculé. Les murs étaient soit pourvus de bibliothèques regorgeant de manuels scientifiques ou autres ouvrages du même genre, soit laissaient place à de grandes fenêtres qui inondaient la pièce de lumière.


En voyant les fenêtres en question, Danaé se rappela de la brise perçue et chercha du regard la fenêtre responsable.


À sa grande consternation, toutes les fenêtres du bureau étaient fermées.

Elle resta interdite quelques secondes, puis haussa les épaules une troisième fois.


Ce sera une pensée pour un autre jour, pensa t- elle distraitement, décidant qu'elle avait mieux à faire que de réfléchir à la science derrière ce courant d'air fantôme.


Elle reporta son attention sur le bureau devant elle, prenant le temps d'apprécier le fait que le meuble en lui-même criait (silencieusement) à qui il appartenait. Les différents cahiers de notes avec ses post-it de différentes couleurs, cachant avec plus ou moins d'efficacité les livres de blague pour les pauses entre deux idées ; les nombreux cadres affichant leur famille à différents moments importants ; les nombreux stylos, crayons et fluos de toutes les couleurs imaginables, rassemblés dans la tasse qu'elle avait fait il y a au moins dix ans de cela.

(Version 2.0) L'Éternal, Livre 1 : Le Réveil de la Princesse EliatropeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant