Chapitre IV - 1

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Chapitre 4 - Kimra

Aujourd'hui est une nouvelle journée dans un nouveau monde. J'ai le droit de faire ce que je veux, il n'y a aucune limite. Dans ce monde, je suis Kimra. J'ai enfin une identité à moi et je vais enfin pouvoir voir ce que le monde a à m'offrir. Bien que les choix et les possibilités sont infinis je dois bien m'activer. Rester étendu dans un wagon pendant des heures ne me permet pas de découvrir l'univers.

Valrie était partie un peu avant le lever du soleil, me laissant seule dans ce wagon de train. Je m'étais couché dans un tas de coussin et m'étais seulement réveillée quand le soleil était bien haut dans le ciel.

Ainsi, je me lève d'un bon rapide et je sors à l'extérieur. Je prends une énorme respiration, sentant ainsi le prix de la liberté. Ça ne sent pas bon. Même si le wagon est éloigné du centre-ville de l'Autre Côté, l'odeur répugnante qui y règne n'a aucune difficulté à voyager jusqu'à moi. Aller, un peu d'entrain et tout va bien se passer!

Je commence à marcher vers le centre-ville, empruntant le seul sentier qui traverse la forêt des hautes herbes. C'est vraiment plaisant, le calme et le silence qui règne ici. Pour la première fois je suis seule au monde. C'est fantastique!

Rapidement, les énormes bâtiments m'entourent. Je m'avance entre ceux-ci dans des rues abandonnées. C'est étrange, je me demande ce qui s'est passé ici. Tout est détruit, il n'y a pas un édifice qui est intact. Des fils électriques pendent des murs, pourtant ils n'ont pas l'air d'avoir la capacité d'électrocuter les gens. Le ciment qui compose les bâtiments s'effrite, laissant voir les tiges de fer qui se cachent derrière celui-ci. Pourquoi le Système a-t-il abandonné ce côté de la ville?
Plus je m'enfonce dans les rues, plus la ville s'active. Je peux entendre des gens parler. Voilà où tout le monde se cachait! Il y a un minuscule marché avec quelques échoppes où les gens vont pour y échanger des biens. Du moins, c'est ce que je crois...

C'est à ce moment que mon ventre décide de gargouiller, me faisant réaliser que je n'ai pas mangé depuis la veille. Je commence donc à déambuler entre les commerçants pour voir si quelque chose pourrait faire mon affaire. Les gens s'écartent à mon passage, me dévisageant. Étrange, du côté de Système, fixer les gens trop longtemps pour aucune raison est illégal. Je vais devoir m'habituer à leur drôle de manière de se comporter.

Je repère enfin une table, si on peut l'appeler comme ça, sur laquelle il y avait de gros fruits rouges. Ils ont l'air bien appétissants! Je prends mon air le plus sérieux et je m'avance vers le marchand.

— Bonjour, j'aimerais avoir deux de ces gros trucs rouges, dis-je avec mon ton le plus sévère.

— Désolé Valrie, avec ce que tu as fait à Martye, je ne peux rien te donner, sinon, il va venir détruire mon échoppe, répond le marchand.

— Mais de quoi parlez-vous, je n'ai rien fait moi!

— C'est bien la première fois que tu me mens jeune fille. Si j'étais toi, je partirais avant qu'il ne vienne te chercher. dit le marchand avec une touche d'impatience et de colère dans sa voix.

Je me retourne et m'éloigne de la table, traînant les pieds. Qu'avait donc fait Valrie? Je tente, par la suite, d'aller voir d'autres personnes, mais tous refusent de m'échanger de la nourriture. Mon ventre commence vraiment à me faire mal et une gentille migraine commence à faire surface. Ici, je n'ai pas accès à des médicaments. Le Système, lui, m'en aurait fourni immédiatement, car la douleur ne devrait pas exister.

Je me laisse glisser contre un mur, les mains sur la nuque et la tête accotée sur mes genoux. Je me sens vraiment seule et dépaysée soudainement. Je ne connais personne et il n'y a pas une âme qui semble vouloir m'aider. Je risque de mourir de faim avant même que ma jumelle revienne.

— Enfin, je te retrouve petite prétentieuse! clame une voix devant moi.

C'est définitif, je ne peux pas survivre dans ce monde! Je relève la tête et vois un homme qui, clairement, est sous l'influence de l'alcool et qui est vraiment amoché. J'imagine que c'est lui Martye. Il se penche vers moi, manquant de perdre son équilibre. Juste à le voir, on se sent en danger. Avant même qu'il puisse m'atteindre, je pris mes jambes à mon cou. Jamais je ne le laisserais me faire du mal.

Après deux minutes de course, je prends une petite pause et regarde derrière moi. Martye est derrière moi, il me prend le cou et me plaque contre le mur. Il laisse quelques jurons sortir, me disant que j'allais mourir pour l'avoir frappé, etc. Pourtant, je suis trop concentrée à tenter de trouver de l'air pour porter plus attention à ce qu'il dit.

Je sens tout autour de moi devenir noir quand l'emprise se relâche enfin. Je m'écroule au sol, prenant de grande respiration. L'air me brûle les poumons. Il y a un feu en moi, j'ai l'impression que je vais exploser. Quelqu'un me prend par les aisselles et me remet sur mes pieds. Je lève ma tête et reconnais la personne qui est devant moi.

— 010873. murmure-je

Pendant 7 ans, il avait été mon voisin dans mon immeuble d'habitation. Un jour, il avait simplement disparu. Le Système l'avait amené. Des rumeurs disaient que ses parents avait eu un autre enfant et avaient choisi de garder leur nouveau-né. Quand j'ai prononcé son numéro, il a fait une grimace.

— Valrie arrête de faire des blagues! Tu me donnes encore plus le goût de te laisser mourir, dit le jeune homme frustré.

— Je ne suis pas Valrie! Je suis 010975! Valrie, elle, aurait été capable de se défendre contre ce gros bonhomme.

— 010975!? Qu'est-ce que tu fais ici? C'est dangereux! Et où est Valrie?

J'allais lui répondre, mais il a vu Martye bouger et il m'indique de ne pas parler. Il me prend la main et m'entraîne dans plusieurs ruelles sombres et finalement dans un édifice où nous montons les escaliers jusqu'au toit. Il m'a fait asseoir sur le sol et il m'a raconté tout ce que je ne savais pas au sujet de sa disparition. C'est à ce moment que j'ai su que Valrie devait revenir de ce côté immédiatement elle est en grave danger.

Soudainement, par-delà la frontière une lumière se mit à scintiller 5 fois. Elle est en danger et elle le sait.

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