Newport News, Virginie, 25 avril 1747
Le London Pride se balançait doucement sur ses amarres, fouetté par le vent du nord. Des nuages noirs s'amoncelaient dans le ciel, annonciateurs de tempête. Des mouettes parcouraient les gréements, mêlant leurs cris aigus au grincement des chaînes, tandis qu'une double rangée de condamnés, maigres, vêtus de haillons, émergeait sur le pont. Les hommes, entravés aux pieds et reliés les uns aux autres par une courte chaîne, se mirent en ligne afin de subir l'inspection du bosco. Les femmes portaient des fers individuels et pouvaient se diriger seules vers l'écoutille, où on leur avait ordonné de se placer.
Un marin s'arrêta dans sa tâche pour observer ce dernier groupe. Après un coup d'oeil prudent au gaillard d'arrière, constatant l'absence du capitaine Fitch et de son dragon d'épouse, il s'enhardit, posa son sceau et son lave-pont avant de s'avancer.
Se rengorgeant comme un coq prétentieux autour des femmes dépenaillées, le sourire suffisant et l'attitude grossière, il se heurta à un mur de regards venimeux. Seule exception: une prostituée aux cheveux de jais et aux yeux sombres, qui avait été accusée de voler ses clients et d'en avoir molesté plusieur, offrit au marin un sourire aguicheur.
--- J'ai pas vu cette garce d'Irlandaise depuis presque une semaine, monsieur Potts, fit-elle remarquer de sa voix vulgaire. Vous pensez qu'elle est morte dans la cale ? Ça serait bien fait pour elle ! Ça lui apprendrait à me boxer le nez !
Un petit bout de femme aux cheveux bruns sortit du groupe pour lancer sèchement:
--- Tu peux raconter ce que tu veux, Morrisa Hatcher, mais, on sait toutes que tu as eu ce que tu méritais ! C'est toi qui aurais dû finir à fond de cale, avec le coup que tu lui as donné dans les côtes. Si ton sale chien de garde, là, ajouta-t-elle avec un regard méprisant pour Potts, n'avait pas cassé les oreilles de Mme Fitch avec cette histoire, milady aurait pu dire ce qu'elle avait à dire.
Potts, les poings sur les hanches, toisa la prisonnière rebelle.
--- Et toi, Annie Carver, t'aurais pu faire avancer le bateau plus vite , si t'avais mis autant d'énergie à souffler dans les voiles qu'à parler tout le temps. On aurait devancé la tempête.
Un bruit de chaînes qui montait de la cale attira l'attention du marin. Ses petits yeux prirent une expression sadique.
--- Le diable m'emporte, je crois bien que voilà milady !
Gloussant d'une joie mauvaise, il s'accroupit pour scruter la pénombre.
--- Eh, l'Irlandaise, c'est bien ta glorieuse personne qui remonte des profondeurs ?
Shemaine leva son regard émeraude vers l'énorme silhouette qui se penchait sur l'ouverture. Pour la punir de s'être défendue contre la catin de ce balourd, on l'avait jetée à fond de cale pendant quatre jours.
Elle avait dû disputer aux rats et aux blattes les quelques croûtes de pain qu'on lui jetait. Si elle ne s'était pas sentie si faible, elle aurait remonté l'escalier à quatre pattes et lacéré le visage de ce rustre de ses ongles sales.
Mais le sarcasme était la seule arme qui lui restait.
--- Et quelle autre misérable créature ce crapaud nauséabond serait-il venu chercher ? demanda-elle en désignant le petit homme trapu qui claudiquait à côté d'elle.
Potts poussa un soupir théâtral.
--- Voilà que ça recomence, Shemaine. Tu insultes encore mes amis.
Le geôlier de la jeune fille lui pinça le bras, pour la deuxième fois depuis qu'il l'avait sortie de la cale. Freddy était aussi lâche que Potts, et il n'hésitait pas à se défouler sur les gens qui ne pouvaient pas se défendre.
--- Surveille tes manières, espèce de prétentieuse !
--- Je les surveillerais, Freddy, répondit-elle en se dégageant d'une secousse, le jour où vous serez tous devenus civilisés.
--- Tu ferais mieux de monter, et en vitesse, Shemaine, tonna Potts, avant que je te donne une autre leçon.
La jeune fille lui lança un regard noir.
--- Le capitaine Fitch a peut-être son mot à dire sur la façon dont vous me maltraitez, s'il a l'intention de me vendre.
--- C'est vrai, reconnut Potts en la regardant monter l'escalier, alourdie pas ses chaînes. Mais tout le monde sait que c'est sa dame qui commande, pendant ce voyage.
Depuis qu'on l'avait hissée sur ce trois-mâts, Shemaine se disait que rien ne pouvait ressembler davantage à l'enfer qu'un bateau prison britannique voguant vers les colonies.
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Salut tt le monde alors voila sa va etre un peu dur de reecrire le livre en entier sachant quil est juste ENORMEE ! Et que les chaps sont longs...
Mais bon ça me fait plaisir et jespere que ça plaira aux romantiques ♥♥
Si vous navez pas aimer le début ou si vous trouver sa long, SOYEZ PATIENNNTT !! Pck ce nest que le début, je peux vous dire que lhistoire ne tarde pas à bien commencer. Alors patience...Voter et commenter ça me ferait plaisir et ça maiderait a savoir si des personnes lisent et aiment lhistoire, pour que je continue et que je poste plus souvent !!!
Bisouuu et à bientôt ♥♥
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La rivière de la passion
RomancePour ceux qui aiment les histoires d'amour du 18eme siècle, en voici l'une d'elle. Je ne suis pas l'auteur de cette histoire, je veux simplement partager avec vous l'un de mes livres préférés. L'auteur de ce livre est Kathleen E. Woodiwiss, un li...