Chapitre II

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Le soleil et la chaleur étaient maîtres dans tout l'État qu'était la Californie. Ceux qui ne travaillaient pas, étaient de sortie, pour se prélasser entre amis ou seules, dans les terrasses de cafés, de restaurants ou tout simplement sur les nombreuses plages. Mais ce qui va nous intéresser, se trouve dans la ville de Lewiston. Cette ville ne contient que mille cent quatre-vingt-treize habitants. C'est un lieu assez touristique en été. Son barrage en amont de la rivière Trinity est le troisième plus gros réservoir d'eau de Californie. Le lac avant le barrage est prisé des touristes et locaux car c'est un bon endroit pour pêcher et camper.

Mais plus précisément, le lieu qui va attirer notre attention se trouve dans une maison d'un des quartiers de la ville. Cette maison contient un étage et un grenier. Le toit est fait en tuiles plates rouge foncé. Devant la façade en pierre où se tenait la porte d'entrée de cette demeure, une mini cour s'y trouvait, tondue depuis une semaine. Elle servait principalement à garer les deux voitures. L'une une Volkswagen Arteon gris métallique, et l'autre une Seat Mii noir, qui n'étaient pour l'instant pas présente. Une autre cour plus grande se trouvait sur le côté et derrière la maison, séparée de la route par un muret en pierre et un grillage vert pour cacher du vis-à-vis.

Et dans une des trois chambres de cette charmante maison, la personne qu'on va suivre est une jeune fille de dix-sept ans, assise sur sa chaise de bureau qui était en velours cent pour cent polyester en coloris bleu glacier, les pieds du siège étaient en hêtre massif, teinte chêne. Son ordinateur portable rouge de la marque « HP » allumé devant elle. Depuis qu'elle s'était réveillée, elle s'était mise devant l'appareil, regardant Darker Than Black, un animé de deux mille dix-sept qu'elle trouvait intéressant, elle s'était attachée aux personnages, qui étaient dotés d'un background agréable. Le système d'une histoire par couple d'épisodes était aussi intéressant, et l'intrigue prenait réellement son envol au milieu de la série. Ce n'était pas une série faite pour surprendre, mais pour montrer le « comment », malheureusement, cet animé ne la tenait pas en haleine pour cette raison. De plus, le concept de la « punition » était parfois maladroit, sans compter que ça ne rimait pas à grand-chose pour elle. Mais ça n'empêchait pas que cet animé, autant de défauts lui trouvais-t-elle, était agréable à regarder.

Le douzième épisode de la saison deux fini, elle regarde l'heure et voit qu'il était déjà midi passé.

- Je devrais peut être aller manger...

Elle ferma la page Avast Secure Browser et elle pressa le bouton d'arrêt et dans un dernier souffle de ventilation, l'ordinateur s'en retourna au silence. L'adolescente passa devant l'armoire et s'immobilisa devant le grand miroir que son grand frère de dix-neuf ans avait collé à une des deux portes. Elle observa le reflet de sa silhouette. Un mètre soixante quatre et demi, c'est le « et demi » qui était important. Elle était ni mince, ni grosse, le juste milieu. Elle avait des formes, « Même un peu trop », pensa t-elle. Son regard se porta sur son visage. Des lèvres assez larges, un nez qui était plat, mais un peu rebondi au bout, et de longs cheveux qu'elle teignait en noir depuis qu'elle était rentrée au lycée pour faire ressortir le bleu de ses yeux. Par défi avec son amie Cassie d'abord, et puis elle avait songé que ça lui correspondait mieux, les cheveux noirs reflétaient aussi plus son caractère indépendant. « Ça te donne un peu trop un côté morose », avait dit Cassie.

Apercevant une silhouette élancée aux cheveux d'ébène, la plupart des garçons se retournaient sur son passage, jusqu'à ce que son regard les pénètre. Combien de fois avait-elle ressenti l'effet que ses yeux d'un bleu limpide avaient sur les hommes ! Les plus sûrs d'entre eux se trouvaient déstabilisés, c'en devenait presque comique de les voir ainsi bouche bée. En fait, ça en devenait plutôt lassant. Peu osaient l'approcher, s'imaginant sûrement qu'une aussi surprenante créature était déjà comblée d'amour, et les rares qui franchissaient le pas n'avaient en général que leurs narcissismes à séduire et rien à échanger. Amélia étant d'une nature timide, elle passait donc ses journées depuis le début des vacances d'été seule, coincée entre ses murs, loin de ces sorties ou de ces soirées que tous adolescents voulaient normalement passer pendant les vacances où la chaleur était omniprésente.

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