Voilà le premier Chapitre ! Comme je l'ai dis dans l'introduction il s'agit ici du point de vu de mon personnage. Le prochain sera du point de vu d'Amelia.
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Le soleil se lève sur les grandes plaines sauvages du Midwest américain, ce qui me permet d'observer dès mon réveil le paysage avec de la hauteur. J'ai toujours trouvé impressionnante la diversité des décors que peut offrir un pays, elle prend tout son sens quand on l'observe depuis le hublot d'un avion planant à une dizaine de kilomètres au dessus du sol.
Les trois heures de vol restantes vont être plus brèves en contemplant la nature depuis mon siège relativement confortable pour une compagnie low cost. Le voyage se passe étonnamment bien pour le moment, aucun petit être maléfique n'a encore déployé sa colère à pleins poumons, dérangeant le sommeil de tout l'appareil, aucune turbulence n'est venu chatouiller ma peur d'un crash qui causerait indéniablement ma mort soudaine, et j'ai pu me reposer quelques heures bercé par les vrombissements des moteurs. C'est le seul bruit qui brise le manque d'action de la cabine encore partiellement endormie.
Ce calme relatif me rassure et me permet de me concentrer sur l'excitation d'atteindre prochainement ma destination. Mon village natal ne se trouve plus qu'à quelques heures de planage au dessus des nuages et encore un peu de temps sur les routes de Californie. Il est loin des clichés que l'on se fait habituellement de l'état des plages ensoleillées de la côte ouest où se côtoient surfers et jeunes femmes à poitrine opulente courant au ralenti sur le sable telle une actrice jouant une sauveteuse d'alerte à Malibu.
À Lewiston, on se rapproche plus du petit bourg coincé entre les montagnes verdoyantes et bordées par une petite rivière d'eau fraîche qui coule jusqu'à l'océan pacifique. Les quelques rues construites de manière parallèle font croire aux rares visiteurs qu'ils entrent dans une ville fantôme, peuplée d'écureuils qui ont élu domicile et semblent plus nombreux que les êtres humains.
Certaines personnes préfèrent les rues bruyantes et pleines de vie d'une grande ville, c'est mon cas. Mais j'aime retrouver, le temps d'un été, le calme puis l'air frais et humide qui me remémore mes jeunes années. On ne peut pas non plus dire que Lewiston est une ville morte. Il suffit d'apprendre à connaître ses habitants pour entrer dans une grande famille qui dépasse avec peine le millier d'habitant, dans laquelle chacun peut compter sur les autres et leurs faire pleinement confiance.
C'est un climat particulièrement propice aux petits secrets entre voisins que l'on s'échange au cours de rapides conversations en se croisant dans la rue avant de partir au travail. Cette réflexion me ramène brièvement à l'esprit un douloureux souvenir vieux de maintenant onze ans. Cette histoire avait pris des proportions démesurées par rapport à la taille d'un si petit village.
Le léger son du signal lumineux indiquant qu'il faut boucler sa ceinture ôte cette pensée désagréable de ma tête. Je remarque alors sur l'écran miniature encastré sur le siège d'en face que l'atterrissage approche. Je sens mon stress monter instantanément, et ma poitrine se contracte en même temps. J'ai toujours appréhendé ce moment malgré les nombreux voyages en avion que j'ai effectué dans le passé.
Les deux passagers à côté de moi, un homme d'une quarantaine d'année, l'air décontracté et reposé, et une jeune femme d'à peu près mon âge qui semble être sa fille, dorment paisiblement. Ils sont inconscients ! On m'a assuré que l'atterrissage était le moment le plus dangereux du vol et qu'il nécessitait la pleine concentration des deux pilotes. Et s'ils avaient décidé de faire un suicide collectif après avoir appris que leurs femmes respectives les quittaient pour partir ensemble ?
Mon esprit imaginatif n'arrange pas mon niveau d'adrénaline qui grimpe à toute vitesse, et je m'empresse de bien serrer ma ceinture comme le recommande le signal clignotant rouge au dessus de ma tête. Ça aussi ce n'est pas très rassurant ! Les responsables sécurités des avions ne sont pas logiques, si cette appareil métallique n'atterrit pas rapidement, je ne vais pas mourir d'un crash tragique faisant des centaines de victimes, mais d'une crise d'angoisse si puissante que mon cerveau explosé va repeindre les sièges alentours en rouge vif. Ça fera des économies de peinture !
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Le Syndrome
Narrativa generaleNoah retourne dans sa ville d'enfance le temps d'un été. Il va être confronté à de vieux souvenirs d'enfance qu'il a essayé d'oublier et qui n'ont toujours pas trouvés d'explications. Amelia s'attend à passer un été ordinaire dans le village où elle...