Pas de repos pour les héros - Fanfiction Wakfu

Chapitre 22

- Avec l'arc et la poupée, nous avons la preuve qu'elles ont été enlevées. Ce qui est étrange c'est qu'il n'y a aucune trace de combat et tout a été laissé en vrac, comme s'il y avait eu beaucoup de précipitations, résuma Adamaï

- Comme si Mira n'avait pas eu le temps de finir de tout préparer que déjà elle devait partir, continua son frère

- On sait aussi qu'elle a inventé un nom stupide pour réserver nos chambres, ajouta Cléo

- D'ailleurs tu peux redire le nom ?

- Alors... Ad... Yu... Clé... Tri... oui c'est ça, Adyuclétri ! confirma la Crâ

- Elle se moque vraiment de nous ! Elle a mis les premières lettres de nos noms pour en créer un faux, comme si elle savait qu'on allait chercher des indices ! s'énerva Pinpin

- Tu... oui ! Tu as raison ! s'exclama l'Eliatrope, je n'avais pas fait le rapprochement mais maintenant que tu le dis ça semble tellement logique !

- Ça semble peut-être logique, mais ça ne nous avance pas plus, marmonna Adamaï

- Heureusement que nous avons un plan ! s'exclama son frère

- Un plan ?

- Oui, pendant que vous étiez dehors, on a réfléchi au meilleur moyen pour les retrouver. On va avoir besoin de toi d'ailleurs !

- Comptez sur moi !

A la nuit tombée, les quatre amis se réunirent sur le toit de la maison. Là, Cléophée fit apparaître une flèche d'orée et murmura quelques mots ; deux noms. Ensuite, la flèche vola et disparu dans la nuit.

- Si elles ne reviennent pas, c'est que la flèche a été interceptée. Alors j'enverrai un message, plus discret et surtout qui ne peut être lu que part son destinataire.

- J'espère que ça fonctionnera...

- Ne t'inquiète pas Adamaï, je suis sûre qu'on va bientôt les retrouver. Et après on ira botter le cul de Mira et Ardos ! s'exclama Yugo

Un sifflement réveilla Mira qui se leva d'un bond, son corps tendu, ses dagues en main. Elle fixait la porte, mais personne. Soudain, une lumière éclaira l'entièreté de la pièce ; une flèche de rappel. La Sacrisram hésita un instant : pourquoi ne pas réveiller les deux autres filles pour leur permettre de rentrer plus vite ? Mais lorsqu'elle vit le visage crispé d'Eva et les cernes sous les yeux d'Amalia, la Sacrisram se contenta de découper la flèche. Mercuria la tuerait si ses protégées disparaissaient avant qu'elles n'aient finis de se reposer. De plus, elles rentreraient demain, les autres pouvaient bien attendre encore une nuit.

Elle entendit la pluie commencer à tomber. La jeune femme s'assit contre le mur, les jambes repliées contre elle, la tête posée contre le mur ; elle veillerait toute la nuit et détruirait toutes les flèches de rappel qu'elle verrait.

Les quatre amis s'étaient assis sur le rebord du toit et attendaient, le regard rivé vers le ciel. Mais rien. Une heure passa. Une deuxième heure, un orage éclata, mais ils ne bougeaient pas. Le soleil se leva, mais la grisaille empêchait ses rayons de passer. Toujours rien. Pinpin frappait l'air avec Rubilax, Adamaï voletait autour du toit, Yugo s'était endormi et Cléophée ne bougeait pas.

Soudain, elle se releva, essora ses cheveux et para son bras.

- Eva, Amalia, nous sommes inquiets. On vous a envoyé une flèche de rappel mais elle a été interceptée. Ce message sera suivi d'une seconde flèche de rappel, alors débrouillez-vous pour être prêtes à la saisir et vous enfuir !

La flèche partit. L'attente recommença.

Aucune flèche de rappel n'était revenue de toute la nuit, c'était bon signe. Ou peut-être pas. Artemiras se leva et alla dans la petite chambre de Mercuria. Là, elle la réveilla doucement.

- Leurs amis s'inquiètent, nous devons partir sur-le-champ.

- Elle est encore trop faible.

- Je la porterai, et nous allons utiliser des fioles de toute façon.

- Elle ne supportera pas le voyage.

- Alors je la porterai et la Sadida n'aura qu'à partir devant pour prévenir ses amis.

Mercuria s'était levée. Elle leva les yeux au ciel, signe d'abdication. Puis son regard se planta dans celui d'Artemiras, sa main prit la sienne et elle murmura :

- Quand reviendras-tu ? Quand tu devras encore une fois m'amener une personne dans cet état ?

- Si tu veux que je revienne seule et blessée, je le ferai, se moqua la Sacrisram

- Idiote... murmura Mercuria

- Je sais...

- Je vais lui donner quelques soins et te préparer de quoi survivre, vous partirez dans moins d'une heure. Va les réveiller.

Artemiras sortit de la petite pièce et alla réveiller les deux autres filles. Elle expliqua ensuite ce qu'elles feraient, malgré les protestations d'Amalia qui ne voulait pas abandonner son amie.

- Je ne te fais pas confiance !

- Je sais, et c'est pourquoi nous avons fait un pacte : je ne ferai rien jusqu'à ce que la Crâ soit guérie. Et je t'ai dit que je tiendrais parole car c'est une promesse.

- Vous savez... je suis sûre que je peux supporter... commença Eva

- Non ! s'exclamèrent en même temps Amalia et Artemiras

Les préparatifs étaient terminés : Amalia prit une fiole et la bu d'une traite. Elle disparut. Artemiras prit la Crâ sur son dos, son havresac en bandoulière.

- Au revoir Mercuria

- Au revoir...

Elles se regardèrent quelques instants encore, Artemiras leva sa main, la rabaissa en même temps que son regard. Mercuria se retourna lorsqu'elle sentit les larmes lui monter ; Artemiras partit.