Nouvelle génération

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Shirofuku passa l'éponge contre un paquet de chips qu'Akaashi avait eu la bonne idée de prendre avec lui. Ni l'un ni l'autre ne mentionna plus l'incident, à son grand bonheur — à celui, surtout, du peu de fierté qu'il lui restait encore.

Le soir venu, ils découvrirent des dizaines de petits plats divers et variés, tous plus succulents les uns que les autres, et nul n'apprit jamais le massacre qui s'était au préalable opéré en cuisine et dont il ne restait miraculeusement aucune espèce de preuve, si ce n'était la mystérieuse disparition d'œufs qui, aux dires de Sakurako, onze ans, étaient certainement partis retrouver les plaisirs de la vie sauvage.

Exténué par cette journée haute en couleur, Akaashi fut rapidement excusé des conversations de fin de soirée et se retira dans sa chambre, suivi de près par Bokuto. Shirofuku, elle, grignotait des en-cas en compagnie de Reiko avec qui elle s'entendait comme larrons en foire. Quelques onigiris astucieusement placés avaient suffi à attirer sa sympathie.

— Pourquoi trois futons ? demanda Bokuto en se déshabillant.

Akaashi toisa la troisième couchette avec un regard lugubre.

— Mon cousin arrive mercredi, expliqua-t-il.

— Lequel ?

— Ryōta.

— Le fils de la sœur de Mashiro !

Akaashi ne se sentait pas d'humeur à le féliciter. Il se coucha en bâillant.

— Éteins quand t'en as envie, marmonna-t-il à l'attention de Bokuto. Je suis KO. Bye.

Quelques secondes plus tard, il était profondément endormi, nageant dans un rêve d'arbres et de feuilles vertes, de repas gargantuesques et de matchs de volley éreintants. Il s'éveilla au milieu de la nuit, le corps trop lourd pour pouvoir bouger, s'assura de la présence de Bokuto dans son propre futon et, rasséréné, replongea dans la tendre étreinte du sommeil, reposant et sans rêves, cette fois.

Le lendemain matin le vit d'une rare bonne humeur. Bokuto, aussi gracieux qu'une étoile de mer, ronflait bruyamment, une main sur son ventre dégagé, l'autre quelque part au-dessus de sa tête. Akaashi réprima un sourire. Il l'enjamba pour atteindre la porte, se retourna lorsqu'il l'entendit baragouiner quelque chose dans une langue qui n'avait pas d'équivalent terrestre, puis se rendit dans le salon où sa sœur l'attendait déjà dans un vieux pyjama trop grand pour elle, les cheveux dans tous les sens, un bébé dans les bras.

— Tiens, Keiji, dit-elle, tu veux bien me le prendre un moment ? Il m'a réveillée à l'aube, mais Takaya a tellement bu hier soir qu'il ne faut pas compter sur lui pour s'en occuper avant midi, et j'ai vraiment besoin de me changer.

Elle ne paraissait pas en vouloir à son mari. Il accepta de bonne grâce et but un thé en essayant tant bien que mal d'empêcher Akio, son neveu, d'attraper tout ce qui traînait sur la table de bois. Comme celui-ci ne cessait de s'agiter, il le maintint debout sur ses genoux et le laissa lui agripper les cheveux en riant.

Il se sentait toujours un peu groggy quand Bokuto entra dans la pièce après une timide vérification. Il parut soulagé de le trouver là.

— Je me suis perdu, l'informa-t-il en se laissant tomber à ses côtés. Elle est vraiment grande, la demeure de ton oncle.

Pourquoi tout le monde s'obstinait-il à appeler ça une demeure ? Akaashi, trop fatigué pour réfléchir, balaya la question d'un bâillement. Akio tenta aussitôt de lui enfoncer un poing dans la bouche ; il le retint juste à temps.

— Il est mignon, s'émerveilla Bokuto et lui posant un doigt sur le nez. C'est qui ?

— Le fils de ma sœur, répondit Akaashi.

La clairière aux confidences | BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant