— Ils mentent.
Le sang d'Akaashi se glaça dans ses veines. Bokuto regarda par-dessus son épaule, cherchant la personne à l'origine de cette assertion. Shirofuku, elle, toisa le nouveau venu, les mains sur les hanches.
— Ils mentent ? l'interrogea-t-elle. Qui ?
— Ces deux-là, dit un garçon aux cheveux noirs retombant sur son visage constellé de taches de rousseur dont nul ne connaissait la provenance, ses parents ayant été dotés d'une peau quasi parfaite qui déclenchait les jalousies de tous ceux qui croisaient leur route. Ils sont que dalle ensemble. C'est des conneries, tout ça.
Il leva le menton en direction d'Akaashi comme s'il répugnait à prononcer son nom.
— Bien son genre, à celui-là. Inventer des couilles en croyant que tout le monde les avalera comme des profiteroles tout droit sorties du four.
On était mercredi. Ryōta, ses yeux sombres constamment cernés pour une raison qui restait mystérieuse, dévisageait les trois adolescents avec une expression de profond mépris.
— Ils sont ensemble, les défendit Shirofuku (le ciel bénissait Bokuto et les secrets qu'il lui vendait chaque soir !). Je peux te l'assurer, je vis avec eux quasiment toute la journée.
— Et je devrais te croire ?
— Connaître les relations liant les membres de mon équipe fait partie de mon rôle de manager.
Bien essayé, pensa Akaashi. Malheureusement, Ryōta n'achetait pas ; à vrai dire, il aurait refusé de la croire quand bien même lui aurait-elle annoncé que l'eau mouillait.
— J'te crois pas. Akaashi pourrait pas pécho même s'il achetait quelqu'un pour. Il a pas les couilles pour ça.
Shirofuku dut faire de gros efforts pour réprimer son sourire.
— Parce que tu peux, toi ? répliqua-t-elle.
Elle devait avoir les petits cons dédaigneux en horreur, pour soutenir ainsi ses coéquipiers sans aucune forme de rémunération.
— C'est moi qu'on paye, pas l'inverse.
— Sûrement que des vieux, commenta Akaashi à la tempe duquel une veine commençait à battre dangereusement. Tu sais que c'est pas légal, ton petit commerce ?
— Tu te prends pour un comique, Keiji ?
— Et toi pour une lumière, Ryōta ? J'espère que tu comptes pas devenir détective. Tu saurais pas reconnaître un cadavre en marchant dessus.
Bokuto et Shirofuku poussèrent des sifflements impressionnés.
— Pas besoin d'être un détective pour comprendre votre petit manège de merdeux. Qui tu crois tromper, hein ? J'suis sûr que tu l'as engagé.
— Mes amis à moi n'ont pas besoin que je les paye pour me suivre, lança Akaashi.
— Tes « amis », hein ?
— Et si t'allais voir ailleurs si j'y suis ? Moi qui avais osé espérer que tu t'étais amélioré en quatre ans.
— Tu devrais jouer au loto, Keiji. Ça te permettrait peut-être de t'acheter un sens de la répartie.
Reiko choisit cet instant précis pour arriver, Akio dans les bras, Kazuo et Mayu sur les talons.
— Ryōta ! Hitomi et les gamins sont arrivés, on se demandait où t'étais passé !
Hitomi, sœur de Ryōta de onze ans son aînée, s'était contentée de les saluer vite fait avant de déposer ses enfants à l'intérieur pour foncer sur Haruna.
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La clairière aux confidences | BokuAka
Fiksi PenggemarBOKUAKA - Afin de survivre à une semaine de vacances en famille, Akaashi demande à Bokuto de se faire passer pour son petit ami. Akaashi est mal à l'aise. Bokuto prend son rôle très à cœur. Les lointains cousins adorent se mêler de ce qui ne les reg...