Je suis morte de la manière la plus idiote qui soit.

Chapitre 6

Mon siège bouge, et je vois soudain un cahier jaune par terre devant moi, et le ramasse par réflexe. Qu'est-ce qu'il peut bien faire là ? Deux mouvements plus tard, je trouve un stylo par terre.
-C'est une chasse au trésor ou quoi ? je marmonne.
J'attends que mon siège se déplace de nouveau, mais plus rien ne gît au sol. Je finis par ouvrir le cahier et le feuilleter. Il est complètement vierge. Pour passer le temps -je suis le numéro 864 seulement-, je commence à écrire dedans. Je n'ai rien de mieux à faire, et je pense avoir ma petite idée quant à l'animal en lequel je veux me réincarner. On m'a privée d'émotions, je ne perds donc pas patience, mais ça n'empêche pas de s'ennuyer, bien au contraire. Au moins, analyser mes réactions ou celles des autres m'aurait occupée. Je n'ai donc que le choix entre écrire et parler avec mes voisins, ce qui ne me tente pas le moins du monde. Nous pouvons bien discuter de notre mort -morbide- et de notre future vie en tant que tel ou tel être vivant, mais au final, c'est seul que nous prendrons notre décision. J'écris donc.