LOUIS
"Louis ? "
"Louis qu'est-ce qu'il se passe ici ? "
"Louis putain je te jure que si tu dégueules sur le paillasson je t'en fou une. "
Deux bras musclés m'attrapent pour me relever. C'est qui au juste ? Je n'ai même pas reconnu la voix, j'ai même pas envie de relever la tête. Je sais que je vais vomir si je fais le moindre mouvement. C'est affreux, qu'est-ce que j'ai fait ? Il est quel jour ? Est-ce qu'Harry a déjà commencer à accoucher ou est-ce que je ne me suis pas assez bourrer la gueule ? Bordel c'est le parfum d'Antoine il put. J'vais vomir, j'vais dégueuler sur notre paillasson "Welcome" et je ne vais même pas m'en excuser.
"Louis retient toi jusqu'aux toilettes... Putain mais t'es tellement rond que tu n'as même pas réussi à foutre tes clefs dans la porte. C'est plus possible Louis, pas tous les jours. J'vais appeler Harry ce que t'aurait dû faire il y a une semaine déjà. J'en ai marre de vos conneries. "
Il me porte jusqu'à l'intérieur de l'appartement, me lâchant au-dessus du canapé avant de me fouiller les poches pour ressortir mon téléphone. Non il ne faut pas. Il ne faut pas qu'il appelle Harry, j'essaye de le contacter depuis une semaine mais de toute manière il ne répond à rien.
"L'appelle pas..."
"Vas te faire foutre. Ce n'est pas possible d'arrêter sa dernière année de master parce que t'es pas foutu de coincer Harry entre quatre murs pour lui dire qu'il agit comme un abruti. Parce que devine quoi Louis, maintenant c'est toi qui agis comme un con ! Tu vas décuver, tu vas dégueuler pour la dernière fois depuis ta rentrée et tu vas aller le voir c'est clair ? Parce qu'il est enceint de toi, parce que vous attendez un petit garçon ensemble alors même si vous n'êtes pas foutu de vous supporter tous les deux, essayez au moins pour ce bébé. "
Il m'attrape par les épaules avant de m'emmener jusqu'aux toilettes. Il me fait assoir et me pousse même la tête au-dessus de la cuvette avant même que l'envie de vomir n'ait le temps de venir. Quelques secondes plus tard alors que je continue de vider mon estomac dans la cuvette il s'assoit derrière moi, m'entourant de ses jambes avant de coller mon dos contre son torse. Ses mains passent dans mes cheveux pour les tirer en arrière. Épuisé ma joue se pose contre le froid du plastique blanc.
Je crois qu'on reste une bonne dizaine de minutes comme ça. Depuis le début de la semaine j'ai répété ça tous les soirs. Boire, fumer des bons joints chargés pour me foutre au maximum la tête à l'envers et comme je n'ai plus personne à part Antoine c'est lui qui se charge de me foutre de nouveau sur pied.
"Attention Louis je ne plaisante pas, j'vais l'appeler. Tu ne vas pas plus t'autodétruire je te l'interdis. Tu n'as pas le droit d'être un mauvais père. Tu n'as pas le droit d'abandonner la paternité même avec tous les obstacles que dressent Harry sur ton chemin parce qu'il est effrayé. C'est un bébé, il se protège comme il peut de la pire manière qu'il soit mais oui... Il veut aller bien et il pense que c'est sans toi. "
"J'veux pas que tu l'appelles. "
Je marmonne mais il secoue la tête avant de m'embrasser doucement le front. Il me brandit presque fièrement mon téléphone devant mes yeux à moitié clos. Je secoue la tête menaçant de m'endormir la tête sur cette cuvette. Le froid me fait du bien et soulage légèrement ma migraine. Il me porte alors que je suis roulé en boule et il me couche dans son lit, ramenant la couverture sur moi.
"Je vais l'appeler devant toi pour que tu vois qu'il ne se passe rien de spécial et que je ne dis rien de déplacer. "
Il rentre le numéro dans son téléphone avant d'appuyer sur le bouton vert. Il se mordille la lèvre alors que j'entends la sonnerie. Finalement peut-être que c'est lui le génie, appeler Harry avec un autre téléphone que le mien pour en pas qu'il reconnaisse mon numéro. Je pourrais presque l'applaudir si je ne me sentais pas aussi minable. L'envie de vomir me revient bien vite quand je vois qu'il l'appelle vraiment, je n'ai pas envie. Je n'ai pas envie qu'il appelle Harry parce que j'ai pas besoin d'être chaperonner. Ce gars me déteste alors il me détestera encore plus s'il voit que chacun de mes potes lui tombe sur le dos... Je ne veux pas que mon bébé m'échappe j'ai fait des sacrifices pour lui.
Il s'assoit juste à côté de moi avant de m'embrasser le front. Sa main passe dans mes cheveux quand j'entends une voix dans le combiné. Je n'arrive pas à le croire, aucunes réponses à mes appels mais un numéro aléatoire le joint et il décroche immédiatement. C'est vraiment un gros connard, il m'a délibérément ignoré alors que je suis le père de son gosse.
"Salut Harry, je me permets de te déranger c'est Antoine le colocataire de Louis... Attends avant de raccrocher toi et moi il faut qu'on parle. Écoute je ne sais pas ce qu'il se passe dans ta tête, je ne sais pas ce que tu veux de Louis ou de son rôle dans la grossesse mais je te laisserais pas jouer au con avec mon meilleur ami. "
Je vais peut-être épouser Antoine enfaite.
" Je n'en ai rien à foutre. Parce que moi ça fait maintenant 4 mois que je ramasse Louis à la petite cuillère. Sans te parler de cet été où il s'est crevé le cul pour travailler et mettre de côté. Il a déjà acheté un doudou pour votre enfant et tu vas à l'échographie sans lui. Je n'ai pas envie d'écouter tes excuses très sérieusement... Aucune excuse ne peut justifier ça, aucune parce que je trouve ça tout simplement petit, mesquin et ignoble. "
Antoine il serait trop un bon petit ami il fait des gratouilles dans mes cheveux, c'est trop bien les gratouilles dans les cheveux.
"Je vais te le dire une seule fois. Tu envoies un message à Louis quand on aura raccroché et tu lui proposes un rendez-vous pour vous expliquer. Si tu ne le fais pas je débarque chez toi et tu ne pourras pas te cacher éternellement. Il mérite autant que toi d'être impliqué dans cette grossesse parce qu'il aime ce bébé à peu près autant qu'il t'aime. "
Mais j'aime Harry moi, j'aime Harry et notre petit garçon. Notre tout petit pois.
"Je te laisse te comporter comme un vrai mec Harry. Comme un parent responsable qui pense au bien être de son enfant. Je ne t'embêterai pas plus longtemps si tu fais en sorte d'inclure Louis dans la grossesse. Il en a besoin. Il a besoin de rendre ce bébé heureux et de t'aider comme il l'avait promis. "
J'vais m'endormir pendant qu'il continue de parler à mon ex. Je ne vais pas pouvoir me retenir parce que je suis épuisé. J'ai dû me battre contre moi-même pendant les deux mois d'été pour ne pas foutre en l'air mon stage et mon boulot et pour ne pas rejoindre Harry peu importe l'endroit où il se cachait. J'ai dû me retenir de ne pas débarquer chez lui le soir de la rentrée quand j'étais au bord du coma éthylique parce que je voulais le voir moi aussi mon garçon. Je voulais entendre son cœur battre, voir à quel point il est minuscule pour l'instant. J'ai dû faire tellement d'effort que je crois qu'Harry gagne... J'vais tout abandonner c'est la meilleure solution. Il pourra élever notre bébé seul comme il veut depuis le début et je ne l'embêterai plus jamais.
Mes yeux se ferment quand Antoine raccroche. Il sort de sa chambre sûrement pour appeler Marie parce qu'il n'a pas fait leur séance de skype du soir. J'entends un vague bruit de micro-onde au loin quand mon cerveau se déconnecte. Je me rappelle vaguement que je suis arrivée dans un bar vers 16h juste après mon réveil donc il doit être aux alentours de 19h. Je suis vraiment un déchet depuis qu'Harry m'a jeté de sa vie. Parce que finalement moi je m'y étais fait à l'idée de devenir papa et j'ai plus envie de revenir en arrière.
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De : Harry
A : Louis
"Salut Louis, je te propose de se voir samedi à 14h chez moi. D'ici là passe une bonne fin de semaine, essaye de retourner en cours. "
Trois jours. Voilà trois jours que j'ai reçu ce message. Je sais que je ne le mérite pas c'est uniquement parce qu'Antoine lui a demandé. De lui-même il ne serait surement jamais revenu alors je dois avouer que c'est avec la boule au ventre que je me rends à ce rendez-vous. Ce n'est pas un rendez-vous de charme, on ne va pas se remettre ensemble cette après-midi, on va parler de notre petit garçon.
Pourtant, j'ai mis une jolie chemise blanche, un jean noir tout propre et des chaussures habillées assez chaude. Ma parka sur le dos va me réchauffer un peu parce que dehors il doit faire à peine zéro degrés alors qu'on est juste au mois de septembre. On va mourir en plein hiver, encore plus quand notre bébé naîtra aux alentours de février. Il faudra le couvrir comme il faut, comme une poupée pour être certain qu'il reste au chaud.
Antoine n'était pas à la maison ce matin, il passe le week-end chez Marie et il l'a bien mérité vu le début de semaine que je lui ai fait subir. Je récupère le doudou que j'ai acheté pour notre garçon et je sors de chez moi. Avant d'arriver chez Harry et après une dizaine de minutes de transport j'arrive chez le fleuriste. J'ai passé ma nuit à chercher le type de fleur qu'il fallait que j'achète. J'ai feuilleté des bouquins, des pages sur internet pour être sûr de la signification de la plante. Je ne voulais pas me tromper parce que c'est pour Harry et que ce n'est pas une fleur d'amour que je veux lui offrir.
Alors je me retrouve à être certainement le seul con de la ville à acheter un bouquet d'aubépine. Pour être honnête hier soir je ne savais même pas que cette espèce existait mais bon, elle signifiera beaucoup aux yeux d'Harry j'en suis persuadé. Légèrement en avance je me retrouve devant la porte de son appartement à lever le poing pour signifier ma présence. Je crois que je perds mon souffle quand il ouvre et que je tombe sur lui. Il est magnifique, je suis un gros con.
Il a seulement un short de pyjama un peu large qui est seulement grand au niveau des cuisses parce que son ventre tient complètement le tissu. Il ne porte pas de haut. Je vois mon bébé prendre de la place, étiré la peau de son ventre et ses tatouages. Il n'est pas déformé il est à couper le souffle, franchement. Tellement que je me retrouve un peu con devant la porte, mon bouquet et mon cadeau à la main. Je n'arrive pas à regarder autre chose que la démonstration de mon bébé qui grandit correctement.
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Post-It
General FictionPost-It: petit bout de papier, la plupart du temps coloré, sur lequel est enduit une colle qui permet de le décoller et de le repositionner. Le plus souvent, un post-it est utilisé pour noter un événement important ou lorsque l'on ne trouve pas une...