J'attends patiemment les dernières minutes.
3, 2, 1...
Puis je touche la main de Katharina, rendant donc l'âme le 23 juin 2019, à 12h34 à l'âge de 83 ans. Son âme vient se loger dans la perle de ma bague en laissant un corps sans vie dans son lit, de toute façon ce n'était pas une vie de rester allongée branchée à des machines pour respirer à sa place. Je laisse la famille autour du lit pleurer en barrant le nom de la femme dans ma liste.
Il me reste encore 2 autres morts, mais j'ai encore du temps le prochain est à 17 heures 12, je suis fatigué de tout ça. Je suis sûrement le seul faucheur à détester sa vie. La plupart sont heureux, et prévoie déjà de rallonger leur existence. Je trouve ça pathétique, même si après 4 ans voir des morts tout les jours nous rend quelque part insensible, je me souviendrais toujours de ma première mort.
Ma première cliente, Maëva Herald, une jeune femme vivant tranquillement.
Je n'avais pas compris en voyant une jeune fille de 23 ans, je pensais que je prendrais la vie d'une personne âgée. Mais en rentrant de sa soirée du nouvel an, Maëva se fit agresser, laissant donc son corps sans vie dans une ruelle. Mon premier réflexe est d'être allé essayer de lui porter secours, mais en la touchant son coeur s'arrêta immédiatement, j'avais pris son âme de quelques minutes trop tôt.
Un contact peau contre peau, est mortel pour les humains, mais on m'a pardonné, étant mon premier jour. Pourtant ce moment reste gravé dans ma mémoire. Elle n'a vécu que quelques heures en 2015.
Au fond on s'habitue, puis j'ai encore un siècle devant moi, il faut que je m'y fasse. Mon prochain client s'appelle Pierre Moscovici, espérant que celui-là soit aussi une personne âgée.
J'ai dû prendre des vies, beaucoup d'âmes, parfois même des enfants, des bébés, et c'est juste ignoble de devoir leur retirer si vite la vie. Or ce n'est pas nous qui décidons de ça, si les humains arrêtaient de se tuer les uns les autres, ont auraient moins de travail. Certes il restera toujours les maladies mais ça au moins c'est naturel, pas comme les suicides, les meurtres ect.
Et encore j'ai de la chance d'être en France, certains ont beaucoup de travail dans les pays encore en guerre. Je décide de partir en avance et me balade dans les rues de la ville là où les habitants sont moins regroupé, ne voulant pas tuer quelqu'un sans faire exprès. J'observe un peu ce qu'il se passe dans les environs en croisant quelques fois un collègue.
On doit être pas mal rien que pour la france, on compte environ 1500 mort par jour rien qu'ici, j'imagine même pas dans les pays en guerre. Quand on se retrouve pour des réunions, certains ne peuvent s'empecher de parler des morts dites "débile" ou quotidienne.
Changer une ampoule et s'électrocuter, s'étouffer en mangeant quelque chose, tomber dans les escaliers, on trouve beaucoup de choses intéressante.
Je suis le seul à ne pas en rire, parfois j'ai l'impression de ne pas être à ma place, je préférais vivre aux côtés des humains, même si la vie y semble horrible, au moins elle a une fin, un sens, il faut profiter des moindres minutes qui passe car les faucheurs peuvent passer d'un moment à l'autre.
Un jour, la personne que tu aimes est en face de toi et le lendemain elle se fait renverser par une voiture.
Mon attention se concentre vers des bruits où on pouvait entendre très clairement quelques garçons tourner autour d'une femme, les passants les voit, mais ne font rien.
Comme d'habitude.
Cette pauvre femme se fait suivre, et ils tirent quelques fois sur sa jupe pour tenter de la faire descendre.
Voir le pourcentage de leur âmes augmenter pour le néant me fait sourire. 78%, 86%, 90%, que de beaux chiffres.
Mais avant qu'il ne dépasse les limites une femme intervient en commencant à prendre sa défense, et je reste figé de ce que je viens de voir.
50-50.
C'est impossible.
Personne n'a 50%, c'est...c'est absolument pas possible ! Mais pourtant elle est bien là, elle existe. Mais son courage ne la sauve pas des coups que lui donne les autres, or grâce à elle, la femme se sauve en allant prendre son train.
Si seulement je pouvais..non, je ne dois pas intervenir.
Je sourie en voyant que de toute manière, elle se débrouille très bien toute seule en leur frappant grâce à son sac à dos, ça n'empêche pas qu'elle est dans un sale état.
Heureusement, quelques personnes se décident enfin à l'aider, laissant les brutes partir de leur côté. Moi je continue de la regarder, je devrais peut-être signaler son cas aux autres, ce n'est pas normal ce nombre. Peut être que je me fais des films, elle va faire une autre action qui changera ses chiffres et puis voilà.
Il faut peut-être que je sois vraiment sûr avant de la laisser partir....
Je n'ai même pas fini de réfléchir que je suis déjà en train de la suivre, malgré ses blessures elle ne semble pas avoir mal. Mais qui est cette personne ?
VOUS LISEZ
Amour mortel
ParanormalMon existence n'était pour but que de faire mon travail. D'un simple contact avec ma peau, les humains mourrait instantanément. Mais lorsque je l'ai vue, je n'ai pu me résoudre à continuer cette tache ingrate. Je ressentais un profond amour, un amou...